Dans leur jargon ils nomment souvent une forfaiture - changement de paradigme
Mettre sa main dans sa poche
Tiens il s'y trouve déjà une grosse paluche - celle de l'État
C'est le prélèvement à la source
Forage à coeur - assécher directement
Ce n'est plus un consentement , c'est un degré de plus dans le servage
Des rassemblements spontanés au Mont Gerbier de Jonc
Au Puy de Sancy , au Moure de la Gardille
Là ensemble à se consoler
Aussi au canal Saint-Martin - la foule
Là ensemble à contempler la désolation
Une puis deux larmes roulèrent
Puis des flots
Il se dit que les rivières à nouveau se remplir
Il se dit tellement de choses
Verser l'encre dans le corps des souvenirs - au golem des mots . Du noir et du blanc - l'un définissant l'autre
Là à nouveau présent dans les phrases de Claude Nori . Le rendre tel quel sans chercher le lisse du marbre . Avec toutes les aspérités du vivant . Un bien bel hommage , c'est peut-être cela un ami - la justesse et la mémoire
Des milliards de photos qui tentent d'attraper le fugitif , qui essaient de scarifier la journée . Autant aux oubliettes . Dans ce noir et blanc - un univers transposé - celui de Jeanloup Sieff . Voitures anglaises , belles créatures , dandysme en bandoulière , intemporel à la boutonnière et cet impalpable - la classe . Le reconnaitre à cette texture - ce grain bien sur - l'un serré contre l'autre - une densité .
Cette apparence de facilité - clic-clac d'un doigt c'est dans une boîte aux (i)mages . Dans la planche contact le choix - avec ou sans pépite . C'est peut-être encore plus visible dans la photographie que dans les autres arts - l'échappée belle - celle du style
Un bon siècle d'automobile - inventaire de la garde-robe . Du début à ne croiser que quelques aristocrates habillées par des carrossiers aux nuées du prêt-à-porter . Il n'y avait plus que Paco Rabanne pour en faire en métal
Cela ressemble à presque tous les marchés une explosion de propositions puis les oligopoles en place - une très très forte réduction . Il suffit de demander à un quidam ne s'intéressant pas particulièrement à l'automobile , il répond systématiquement qu'elles sont dures à différencier - elles se ressemblent toutes . Elles doivent sortir de la même usine - la prochaine sera baptisée Dolly . On connait l'histoire de ce formidable alliage des créateurs et des ingénieurs .Jusqu'à la disparition des premiers et leur remplacement par des designers . Des formes avec des courbes - on en retrouve encore sur les plébéiennes Coccinelle ou Citroën 2 CV puis ce fût l'ère de l'emboutissage . A contempler les voitures rassemblées par Fritz Schlumpf c'est cela qui a disparu - les capacités d'envol de l'imaginaire - les modernes ailes n'ont plus que ce nom - elles sont rognées . Passage d'un objet singulier à de l'électroménager .
Toute une critique irriguée , il suffit de les écouter bader sur la qualité des plastiques ou du superbe pavé tactile . C'est pas important - ils sont raccords .Il faut bien des gregarios . Les voitures s'extirpant à grand peine de l'hippomobile avaient aussi leurs poncifs . Mais elles avaient une noblesse qui était commune à leurs créateurs . Ah ! Gabriel Voisin , Marc Birkigt , Amédée Gordini , Émile Delahaye et bien sur ses préférées dans la collection les sculpturales Bugatti
Il avait le goût juste Fritz . Il savait que la beauté se manifeste rarement . Que quand elle le fait - tous s'empressent de l'oublier pour ne pas subir la comparaison . Que les suiveurs la dégrade en pâles copies . Qu'elle est dangereuse car l'extrême esthétisation est toujours proche de l'abyme . Et qu'il faut qu'elle reste singulière - il n'y a pas plus flippant qu'une concentration de " belles voitures " . Mais elle continue à faire rêver - d'ailleurs dans le village une schtroumpfette - il y en une seule
Sur les Hauts Plateaux des alpinistes passent
Beaucoup sont professeurs
Ils sont nombreux
De bien belles cordées en travers les parois vitrées
C'est leur tropisme ils veulent toujours nous expliquer quelque chose
C'est beau
Allez hop on retourne à la varappe
Écouter un acteur ou une actrice raconter
Ses dix ou quinze ans de psychanalyse
Bon bon ... Ils ont l'air aussi cons qu'avant
On se dit que ce peut-être pas la meilleure publicité
Sur les écrans s'affichait la fameuse photographie de Charles O'Rear
Elle était la page d'accueil de Windows XP
Windows en français signifie des fenêtres - pour regarder dehors
Couleurs sursaturées , paysage passe-partout
C'est peut-être cela une définition de l'informatique - donner accès à la banalité colorée
Des bandeaux défilants des chaînes d'informations en continue aux articles de presse écrite ou de ceux glanés au gré des pérégrinations sur la toile , aux comptes rendus des institutions diverses
Ils écrivaient gilets jaunes - rarement Gilets jaunes ou Gilets Jaunes . Nommer c'est faire exister
C'est cela un hiatus social entre ceux qui décrivent et les autres
Dénier la majuscule c'est énoncer que leurs vies ne sont que minuscules
C'est un penseur invité permanent des micros
Sur ces hauts plateaux soufflent de grands vents
Dans sa bouche ouverte ils entrent et sortent
Ils forment d'étranges sons - des borborygmes discordants
On dirait une conque
Manettes à fond le palpitant aussi
Voler Voler Voler
Les ailes frôlant les montants de l'Arc de Triomphe
Voler Voler Voler
Pour la geste
A la Charles Godefroy
Sur la poitrine ce même totem à carnassiers
Un crocodile en emblème d'une marque
Rencontre
- Et toi tu viens de quel quartier ?
- Du XVI ième . Et toi ?
- Du 16 ième aussi
- Ah ouais !?
- Du 16 ième étage
Il dit en riant
- Il faut les laisser faire , ce n'est pas que les mouvements
Soient forcément plus savants que ceux qu'on fait
Mais parfois il y a des surprises
Il dit en riant
- Cela ne sert à rien de toucher un stylo ou un clavier
Si l'écriture n'est pas une ordalie
L'écriture peut-être ici , là ou ailleurs
Dans une foulée à l'instant où la jambe d'appui se soulève et où l'autre est lancée en avant
Dans ce court moment de suspension
Oui juste là
Il y aura toujours un pour dire je suis plus fort que toi - dans tous les domaines . Les autres des faire-valoir attendant qu'il quitte la scène . Sébastien Loeb en rallye et ses trajectoires millimétrées , Sergueï Bubka et son grappillage de centimètre en rente , Martin Fourcade et sa précision , Novak Djokovic et son Open d'Australie , Floyd Mayweather et sa science de l'esquive , Éric Irastorza et son sens des rebonds ... Dans l'air raréfié de l'Olympe ils sont peu à se bousculer - les sports collectifs en trompe l'oeil , rapporté aux nombres de licenciés - le sommet étroit aussi
Il y avait bien les duels mais ils fauchèrent la fine fleur de générations . Monter sur un ring pour défier l'autre oui , c'est moi le plus fort . Mais dans le coin les bras derrière la corde du haut , la jambe à l'équerre négligemment posée telle une poutre sur la seconde - 2 mètres pour 120 kilos Rico Verhoeven . Un colosse , le sommet de la chaîne pugilistique , une masse de muscles souples et agiles - le pied vient percuté la tempe plus vite que la Tramontane se levant . Il est le champion . Pour son premier combat pour le titre il eut a affronter la sauvagerie d'un Badr Hari et celle de son public . Un stade entier à le huer . Bard Hari par deux fois est venu s'y fracasser - et les autres marocains aussi . Tous au tapis . Rico Verhoeven a gagné son surnom , il est le " Dernier rempart "
Ce qui le caractérise c'est la nonchalance et l'éclair de son caractère léonin indifférent aux coups de griffes . Jamais de méchanceté dans ses coups - le meilleur impact au meilleur moment - un seul d'entre eux coup de poing ou de pied suffit à décapsuler un type normal . A l'envoyer à l'hôpital pour six mois . Il pratique une boxe propre parente de celle de Wladimir Klitschko . Une boxe toute en stratégie qui connait le prix des coups . Il y a une irréalité des chocs donnés ou reçus qui est parente de celle des jeux vidéos - de l'absorption . L'adrénaline en guérisseuse temporaire. .
Les visages une fois les sunlights éteints - des Picasso . Le pire est peut-être dans l'octogone de la cage de MMA - la pancrace après un long détour a changé de nom . Ils veulent interdire les combats de coqs et la tauromachie et voici le retour de celui des chiens . Des combats où il est autorisé de frapper son adversaire à terre ou de l'étrangler . La différence c'est qu'à l'instar d'un Rico Verhoeven ou de l'élastique et réel King Kong - Alistair Overeem - Ils sont debout
