lundi 11 septembre 2023

D'un trait séparer et réunir


 


 

 

 Des milliers de traits pas un à enlever ou à rajouter . Faire apparaitre sur le papier ce qui est regardé . Il y a chez Aymar de  Lézardière la justesse incarnée . Une oeuvre se mariant parfaitement avec les écrits de Maurice Bedel , Jean de la Varende , Jules Michelet ou Jean Giono . Une oeuvre où son noir et blanc laisse place aux imprimés et au silence . Il existe quelques rares dessins colorisés - on dirait des néons suspendus dans une église romane 

Des lièvres , des chiens , des vaches et beaucoup d'oiseaux dans ces pays de terre et d'eau . Quelques hommes aussi mais rarement - ils sont les seuls à être dessinés de façon malhabile - tels des ratures . Pourtant ils sont omniprésents c'est eux génération après génération qui ont fait naître ces paysages . Planter les arbres et lever les digues , des barques rappellent qu'ils ne sont pas bien loin . Il a préféré d'autres trognes .  Il a dessiné aussi des châteaux , des villages , des églises - tout ce bâti en pierres - semble faire corps avec la nature . Comme momentanément érigé en son milieu . 

Se poser , regarder longuement - rien , rien si ce n'est la contemplation et le silence et il faut bien le dire - la beauté . Peu d'hommage autour d'Aymar de  Lézardière un livre paru à l'occasion d'une exposition du musée de la Chasse et de la Nature en 2009 écrit par Xavier Patier . Il a le sens de la formule et le mérite de faire partie de cette confrérie secrète d'admirateurs . En bémol c'est qu'il le tire du côté vieille France - il veut le poser sur le socle . Identique pour ce remarquable geste d'une tentative de catalogue raisonnée qui veut lui faire assignation là où il n'y a que juxtapositions . Dommage depuis plus rien , alors prendre un caillou le lancer loin très loin . Un grand plouf , pour sur qu'il aurait aimé et dessiné ces ondes . Recommencer en pensant à lui