mardi 4 mars 2025
Les histoires en mémoire de l'eau
Pour faire un barrage , apporter une branche puis une autre , recommencer à nouveau . Il y a chez les castors une façon paysanne de plesser les haies - une attention au proche . Les haies étaient infranchissables et nourricières - néfliers , noisetiers , noyers , sorbiers ou sureaux étaient de la partie . Les retenues d'eau elles , abritent des poissons à foison , des alevins de partout , des insectes en escadrille , tout plein de batraciens et des oiseaux qui observent tout cela . On peut le découvrir en feuilletant ce livre - Les mille vies du castor édité par Salamandre et imprimé à cent kilomètres de leurs bureaux telle est leur revendication . Pourquoi cent et pas dix ou mille ? Nul ne sait . Les castors aiment occuper les fonds de vallées fertiles , les hommes aussi , ce fût un conflit de territoire . Les uns mieux armés que les autres . C'est la même histoire pour les loups , les ours , les bisons ou les hardes de sangliers - le Grand Remplacement à l'oeuvre
Il y a de l'enfance dans le castor - construire des cabanes et tailler les végétaux en crayons - s'émerveiller du résultat de ses actions . Parfois à la bûcheron ils leurs arrivent de tomber des arbres énormes . Ils n'arrêtent jamais , leurs dents poussent tout le temps . Ronger , ronger , ronger le monde - en partage avec nous - la croissance continue . Modifier son environnement pour l'adapter à ses besoins - en partage aussi - une façon de terraformer . Les castors sont monogames , mais comment font-ils ? C'est peut-être le secret le mieux gardé . Toute la sainte journée ils boulottent des branches de saules . Ils se gavent de salicyline . Tous les conflits sont apaisés - règne la sérénité , le plaisir de regarder pousser l'herbe et d'admirer les feuilles se posant délicatement à la surface de l'eau en éphémères radeaux - c'est beau . Nous savons désormais ce qu'il nous reste à faire