C'est une fan absolue de mode
Ce qu'elle préfère
C'est quand je pose mes griffes sur ses rotondités
C'est une fan absolue de mode
Ce qu'elle préfère
C'est quand je pose mes griffes sur ses rotondités
Des corps broyés innombrables jonchant les champs de bataille . Sur cet humus souvent pousse la revanche . Il y a des peuples qui bifurquent , qui savent tirer les leçons des catastrophes . C'est l'intelligence de la Suisse , ce pays où coexistent plusieurs langues . C'est si rare d'échapper au centralisme ou que l'autre devienne le déversoir . Cela n'empêche pas de construire des abris anti-atomique , on sait jamais . C'est cela aussi une œuvre , un abri , un réceptacle - une tentative de témoignage - une plate-forme pour ceux qui viennent s'y poser . Dada ne pouvait naître qu'ici en regardant la folie des hommes et en élaborant une réponse à leur hauteur . Les artistes suisses essaiment ils partent chez leurs grands voisins , pour revenir parfois . Ces allers-retours pour mieux dire aux autres un grand bonjour à la suisse - Coucou !
Forger son langage ce qui se nomme style y ajouter de l'esthétique cela donne les livres d'artistes . Dans ce fort volume édité par Les Cahiers dessinés intitulé justement Le Livre libre est exposé le meilleur de cet alliage produit en suisse romande . Les textes sont assez succincts mais les découvertes nombreuses - mon tout est rangé par ordre chronologique . Chacun porte un univers , celui de Charles-Auguste Humbert et son Gargantua tout enluminé est d'une luxuriance rabelaisienne . Gérard de Palézieux et ses paysages intérieurs et extérieurs telles des îles - il est le plus japonais des suisses et il y en a tant . Ils partagent de nombreuses similitudes . Robert Hainard et la justesse incarnée dans ses bois gravés représentant les animaux qui en sont issus - Paul Jouve pas bien loin dans le décor . Animaux cachés derrière les Feuilles d'automne de Philippe Robert - en explosion de couleurs . Feuilles qui en s'écartant dévoilent les visions de Pietro Sarto . Léo Maillet et son graphisme d'angoisses , traqué puis réfugié en Suisse pour désigner tout cela il disait - " On ne peut rien penser d'une telle histoire . L'Europe est trop bête " .Sans oublier les éditeurs passionnées que furent Henri-Louis Mermod , Fernand-André Parisod talentueux typographe , François-Louis Schmied et sa méticulosité , l'inévitable Albert Skira . Beaucoup de pépites désormais disponibles qu'à prix d'or sur des sites spécialisés . Elles mériteraient d'être rééditées pour trouver de nouveaux amateurs , pour que leurs beautés fassent pétiller à nouveau les regards
Les sensations , l'expérience du monde , transmutées dans un langage propre - reconnaissable . Cette tentative " artiste " d'être au plus proche de la retranscription . Il y a les défricheurs , les affineurs et les suiveurs - une nouvelle façon d'exprimer s'invente , fait école , certains s'en emparent avec talents puis des milliers l'ânonnent . Nombreux trouvent style puis ils s'y lovent - ils deviennent leur répétition . Encouragés par la difficulté à percer - il y a tellement de prétendants - qu'une fois arrivé ... Par les galeristes ou éditeurs qui ne souhaitent pas que leurs poulains désarçonnent le public laborieusement conquit ou tout simplement que c'est la seule corde à leur arc . Ils sont dans le monolinguisme . Ce qui fait le charme et la force du livre d'artiste - même si il y a dans le lot beaucoup d'inaboutissements - c'est la prouesse du bilinguisme - illustration et écrit - alors que la majorité n'en baragouine qu'une . Les polyglottes si rares . Pays de frontières - de lisières - la Suisse peut s'enorgueillir d'en accueillir - ils volent des morceaux d'étoiles pour les glisser dans les pages de leurs livres - ils forment diadèmes .