Tiens un ici
Bloup ! Bloub !
Tiens un autre là
Bloup ! Bloub !
Il me semble qu'il est différent
Bloup ! Bloub !
A moins que ce ne soit mon reflet
Bloup ! Bloub !
Laisses moi refaire un tour
Bloup ! Bloub !
C'est quand même étrange
Bloup ! Bloub !
C'est milliers d'autres poissons rouges
Bloup ! Bloub !
C'est lisse , ça glisse
Huumm
C'est lisse , ça glisse
Huumm c'est bon
C'est lisse , ça glisse
Huumm c'est vraiment bon
C'est toboggan
Deviner la commissures de ses lèvres
Imaginer le galbe de ses joues
La forme de son menton
Et qui sait son sourire
Bleu , rose , noir , blanc ou fait maison
Les visages sous les masques
A chaque coin de rue , l'érotisme est de retour
Il y a toujours un costaud disant qu'il peut affronter n'importe qui et le mettre ko
Il y en toujours un autre pour lui dire qu'il n'y arrivera pas
Pour en découdre sur cette légère divergence de vue - le ring
De splendides stylistes à la Floyd Mayweather calligraphiant son adversaire de ses deux poings et pratiquant l'art de l'esquive de haut niveau . Du Miura de combat à la Mike Tyson . De l'encaisseur inouï à la Evander Holyfield . Du hâbleur maniant jabs et uppercuts tels des mots à la Tyson Fury
Des montagnes autour des 2 mètres plus d'une centaine de kilos , non on a pas trop envie de chatouiller un Rico Verhoeven , un Badr Hari , un Benjamin Adegbuyi , ou un Jérôme Le Banner . Prendre un de leur coup de poing c'est la certitude d'avoir le cou qui fait quatre fois le tour au dessus des épaules et de partir à l'hôpital pour six mois
Surentraînés , l'adrénaline gainant les muscles - des chocs de titans . Bien sur certains à la Alistair Overeem usèrent de la potion magique . Mais le rencontrer c'était croiser Hulk . Il y a dans leurs regards un au-delà de la défaite chez les poids-lourds , sur un combat un coup mal reçu peut vous envoyer au tapis , même si vous êtes le favori . Ils savent qu'ils sont les grands fauves , un de perdu tant de gagnés . Juste une ombre passe .
Un Martin Fourcade , un Sergueï Bubka , un Sébastien Loeb , un Tom Brady , un Michael Jordan ... ils débarquent et les autres ont l'air d'être des enfants pratiquant un jeu . Une malédiction pour les challengers .
Les combats de rue à la K.O.T.S ressemblent à l'un et l'autre tapant sur leur miroir . Les combats sur un ring c'est deux puissances se rencontrant . C'est l'incarnation ultime des affrontements du quotidien - entreprises , voisins , automobilistes , internautes ...
L'une sortira gagnante . Les penseurs aussi s'affrontent entre grandeur et coups bas , mais c'est moins sanglant . L'autre jour un ami en riant m'a dit
- Tu sais pour les éviter , il suffit de se décentrer
Il n'a rien ajouter d'autre
Tendre l'oreille
Traits noirs sur fond blanc dessinés à l'arrache à l'emporte-pièce . Moins de cases que les millions fauchés par cette idéologie du bonheur . Chaque fois qu'un pouvoir vous souhaite du bien - c'est qu'il termine d'affûter les lames
Tendre l'oreille
Aux bruits des bâches qui flottent dans le vent . Telles les façades d'usines découvertes par Tintin et Milou ou les immeubles haussmanniens . Dans la société réifiée elles n'abritent que du vide
Tendre l'oreille
Il y a quelque chose dans leurs airs , dans leurs regards , dans ce bruits métalliques de leurs paroles , dans leurs grincements de portes de prison . Il y a quelque chose des cyborgs
Tendre l'oreille
Les roues des charrois broient les ossements - ils nous emmènent vers les abymes
Ils disent que c'est là que se trouve la liberté
Là oui en direct devant les objectifs des caméras et des appareils photos
Le corps coincé dans la boue et le béton , pour seule arme ses mots d'enfant
3 jours à agoniser , 3 jours à scruter ses larmes se mêlant aux flots
Aux flux des (i)mages , de l'émotion pour les vampires
Avant qu'elle ne s'éteigne
Le goût du sang dans la bouche et les yeux rougis d'avoir tant regarder
C'est bon ils avaient leur aliment - leur dose de visions
13 novembre 1985 le volcan Nevado del Ruiz entre en éruption en Colombie 23000 habitants périssent
Armero-Guayabal submergé par des lahars fût son tombeau
Un évènement chasse l'autre mais chaque jour les vautours sont toujours autour
Jamais rassasiésC'est peut-être cela notre impéritie cultiver la répétition
Qui s'en souvient ? Qui se souvient d'un nom ?
Je me souviens d'Omayra Sánchez
A se frotter ses mains hâves veinées de bleu
Il compte et recompte c'est pas mauvais rien que ce matin
63 ambulances , 12 de pompiers et 15 samu - ça s'annonce bien
Ils cernent les hôpitaux tels les mexicains Fort Alamo
L'avantage c'est que l'allongé en passant peut apercevoir les enseignes et les 4x3
C'est rassurant et qui sait il pourra profiter de sa dernière promotion
Contrairement aux débits de boisson il n'existe pas de loi pour les en éloigner
Alors ils sont là , au plus près
Quand on peut aider son prochain , tendre sa main gantée de noir
Pour fermer le couvercle
Le tout noir nu et bardé de gris-gris affrontent les balles traçantes
Le tout blanc tout aussi nu court sous la mitraille en bandoulière il porte sa science et sa technologie
De la violine , du pourpre , de l'anis , du smaragdin , du jaune cobalt ou canari , de l'orangé strié de vert ou du vert strié d'orange - tant de nuances , ou dire teinte fraise écrasée ou abricot rougi . Manger des fruits c'est goûter des couleurs et des formes . C'est rendre hommage au génie bricoleur des jardiniers , à leur gourmandise partagée . Avant les frigos et les modernes transports chaque variété avait son usage - beaucoup pour passer l'hiver ou pour nourrir le bétail , en fruit de garde pouvant se conserver jusqu'au mois d'avril ou sous forme de " séchon " - qui est un quartier ou rondelle de pomme ou de poire séchés à l'air libre
Avec l'approvisionnement permanent et la disparition de la ruralité les hommes sont partis et les arbres sont restés . Rendre visite à l'un ou l'autre s'est rencontrer une singularité . Ainsi au hasard des pages de ce splendide livre de Bernard Vauthier intitulé - Le patrimoine fruitier de Suisse romande .- à Cheyres chez Rémy Vulliemin de souche Pomy une galante cerise Coeur de pigeon . A Troistorrents chez Jeanne Morisod une prometteuse poire Carmagnoule ou à Oisonfontaine chez Louis Buchwalder une pomme de variété Bombe - surement explosive en bouche . Je ne peux résister à un dernier arbre chez Eloi Blanchard et chez Alice Turberg à Courtemautruy une prune Impériale qui ne peut qu'adouber le palais . Avec à chaque fois un historique du fruit et une description d'une netteté absolue - je vous en passe les détails .
C'était cela quand l'homme était dans l'écorce , il côtoyait le végétal et l'animal - tels des frères . Il est possible de rêver à sa lecture de la beauté d'une aventure éditoriale qui donnerait à chaque région sa pomologie - pour leur rendre hommage - bon après faut trouver les lecteurs . Il m'est souvent arrivé d'avoir pour but d'excursion la rencontre d'un arbre " remarquable " et parfois de ne pas le trouver - les tronçonneuses m'avaient devancé . Leur présence est survivance , esseulés ils en deviennent remarquables , au moins pouvons nous leur apporter notre reconnaissance . L'autre jour un paysan des Combrailles m'a lancé cette interrogation
- Qui sait peut-être sommes nous les fruits comestibles ou toxiques de la Terre ?
Bonne lecture
Un alignement de vaisseaux fantômes telles des moissonneuses-batteuses , ils trainent raclant les fonds des chaînes de valeurs . Ils labourent et déchiquettent paysages et villes , réduisent en charpies sanguinolentes hommes et cultures - après eux ne reste que la dévastation .
Pour des millions d'hommes des entreprises à millions - grandir telles des tumeurs . Occuper le moindre espace , annihiler les marges . Être partout . Jusque dans les corps ou les pensées les plus intimes . Dans l'air , dans l'eau ou dans la nourriture . Tiens sodexo mais ce n'est pas si important , elles sont des milliers de prétendantes à la médiocrité colorée . Ce fût un choix celui du quantitatif ou du qualitatif et le premier a éradiqué le second
Riche à millions , à millions de larmes de sang . Des fleuves d'antibiotiques d'Inde à ceux recrachant le glyphosate d'Eu(rope) , des carrières de sable bitumeux aux massacres des forêts primaires , des antennes plantées sur les villes à la Hellraiser aux flots d'insignifiance recouvrant tout . Ce capitalisme liquidant ses koulaks - commerçants , artisans , notables , petits patrons , paysans , professions libérales ... pour faire advenir le règne du seigneur Capital .
Les flux en précurseurs des vents mauvais . Envoyer à l'autre bout du monde travail et nuisances en faire revenir à coup d'avions de camions et de porte-conteneurs marchandises et argent . Partout cette logique telle une marée noire - visqueuse et puante
Alors pourquoi ne pas lire le pamphlet de Jean Songe visant l'une d'entre elles - sodexo . Ce libelle est une bombarde foutraque balançant un feu grégeois fumant là où le livre d'Olivier Van Beemen concernant ce même type de chancre et intitulé -Heineken en Afrique , une multinationale décomplexée - est un laser chirurgicale creusant la densité .
Cet amusant paradoxe de ces entreprises en porte-étendards des nouveaux totalitarismes . Cette immense ironie là sous nos yeux de la renaissance de l'économie communiste . Il suffit de visiter un supermarché au hasard dans n'importe quel point du territoire et d'en prendre un autre au hasard aussi . La marchandise est identique . Ce constat est extensible à presque tout
Mais ce n'est pas grave cela n'empêchera pas le plaisir de la critique au galop - celui des chevauchées à la furia francese sabre au clair pour ne pas qu'ils croient que leurs pauvres chimères en carton-pâte puissent gagner
