mardi 18 avril 2023

French cancan

 


 

 

 Bien dorés - laqués comme on dit . C'est ainsi que Christophe Nobili décrit la direction de son journal .  Gavés en fortune  - bien gras à en perdre la foi journalistique . La radicalité soluble depuis longtemps  dans leur abondance . Le travail d'enquête en berne - en exergue quasiment plus qu'un ronronnement de potins sarcastiques  et de petits quolibets ( un bon résumé de la situation à la page 110 du livre  ) . Dépassé par des médias en ligne plus affûtés qu'eux  -  ils sont en Trottinette pas électrique  avec l'Encornet en passager . Pas pratique pour faire une pointe de vitesse

Dans cette époque où l'information doit être  gratuite où tous ne veulent que du gratos partout  . Elle finit par  ressembler à cela , de la nourriture industrielle -  c'est coloré et croustillant  - c'est pas bon mais c'est pas cher . C'est un paysage de désolation . Une presse nationale perfusée tel un junkie par les subventions et les capitaux . Une presse régionale dite PQR  réinventant chaque jour  le robinet d'eau tiède   -  une atmosphère irrespirable   l'r étant de trop . Il ne devrait  pas être possible de descendre à un étiage aussi bas en diversité . La presse nationale en monopole , la régionale aussi et le contrepoint qu'était sensé être le Canard enchaîné en monopole aussi . Car c'est amusant le simple fait d'être là transforme certains journaux en institution avec des droits et devoirs - au moins pour leurs lecteurs -  et pas que du volatil(e)

Le seul dans la presse  gagnant de l'argent - du bon maïs - et sans publicité - c'est le Canard enchaîné - mais pour cela il faut serrer les ficelles . Ah les arrières-cuisines ! C'est compliqué une rédaction - ça coûte - surtout avec des plumes de talents et des journalistes spécialisés - un pognon de dingue ! Alors existe toujours la tentation de rogner dessus . Cela ressemble aux entreprises où les salariés se transforment d'un coup de baguette magique de la fée Carabosse - de richesse en fardeaux

Ce goût de la trahison en bouche - de ceux de la hotte et leurs étranges fumets . Être là à souquer et eux à économiser encore et encore - assis sur leurs énormes réserves  . Le coup de la fameuse solidarité de paquebot ça marche un moment puis ... Sabordage ou changement de cap ?  Le tropisme de l'enquêteur - chercher et chercher et tiens qu'est-ce que ces petits arrangements ? La femme d'un dessinateur qui palpe - il n'y a pas plus spécieux qu'un abus de bien social .  Bim télescopage des logiques de celles des assis , de celles des debout - du c'est pas bien important on est entre copains , à celui qui regarde sa fiche de paie  . On se dit mais dans quel guêpier Nobili s'est fourré - passer de Mandeville aux vaudevilles

Des abeilles fécondant des plantes et parfois qui piquent si on veut toucher à leur miel . En 2017 le Canard enchaîné évoquait le livre écrit par des salariés de Kokopelli racontant une entreprise prédatrice et toxique  intitulé  - Nous n'irons plus pointer chez Gaïa . Les mêmes mécanismes à l'oeuvre les soit-disant vertueux prit au piège de leur propre jeu . Un grand classique finalement , les mauvaises graines ne germent pas - heureusement

Le contre-pouvoir - le vrai - c'est toujours lui l'ennemi du tourner en rond . Ce briseur d'unanimité , ce contrôleur des dérives . Ses ennuis avaient commencé avec la création  d'un syndicat maison - une première dans ce journal  . Pas possible de nous faire ça - à nous ! En mode start up - les copains d'abord - voyons vous venez pour participer à  une formidable aventure - passer du bon temps sur notre radeau  . A lire Nobili qui tirent à gros boulets sur ses capitaines médusaient qu'il décrit repus , vieillis et aimant les bonnes fréquentations on comprend mieux les tournures de ce journal . Froissant un peu les plumes des puissants mais dur avec les faibles - écrasant les Gilets Jaunes sous l'étiquette de complotistes . Vous comprenez ils ne sont pas du même monde .  Écrabouillant les réfractaires à l'idéologie prophylactique de leur mépris .  Bien dorés - laquais comme on dit