Des milliers de livres d'histoires - d'assassinats , de viols , de mutilations , d'incestes , de maladies , de guerres , de pertes d'un parent ou d'un proche , de génocides , d'effondrements , de causes perdues ... Cette littérature victimaire - de combats pour vaincre le malheur , le fatum , la peur , pour laisser traces , pour kaddish des autres ou de soi . Dans l'algarade télévisuelle , ce que reproche cette pauvre tête - la caricaturale Christine Angot à Sandrine Rousseau c'est de produire un récit qui n'est pas adoubé par le style , ce à quoi elle consent d'ailleurs fort volontiers . Ce n'est là que son histoire , rien que son histoire certes à vocation aussi éducative . Cela peut servir pour d'autres . Mais miss Angot tempête , insiste encore et encore ce n'est là qu'un récit que son histoire , c'est elle qui détient et elle seule le pouvoir de transmuter sa pauvre histoire par la magie du style . C'est son existence même qu'elle défend - son fond de commerce - celle d'une littérature de biais . De tous ces livres , le temps , l'oubli , les goûts du jour , se chargeront de faire le tri dans ceux qui garderont une charge émotionnelle ou un style assez fort .
