mardi 22 avril 2025

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 C'est une histoire incroyable et improbable 

Mais là il faut que je file 

Je m'en vais vous la raconter la fois prochaine

2180

 La langue en feu 

Ce soir là des mots embrasés sur nos lèvres 

Nous étions dans le cercle 

Nous étions dans le cercle 

Orteils contre orteils 

Doigts contre doigts 

Langue contre langue 

Pour échanger nos mots 

Au plus proche 

Dans le cercle

Increase - une crise


 

 

 

 Des petits , des moyens , des gros , des rectangles et des toupies , des camions de toutes les tailles et de toutes formes  souvent conduits par des chauffeurs des pays de l'Est .  Après avoir décimé les transporteurs indépendants les grands groupes sont partis en quête de main-d'œuvre moins chère et pas syndiquée - plus corvéable . Le rêve c'est le camion qui se pilote sans chauffeur - l'automatisé comme ils disent - on a les rêves qu'on peut . Terminato les salariés  à payer , toute la caillasse pour soi . Si demain ils trouvent une planète où les habitants ont plusieurs paires de bras - la Terre terminée aussi . C'est sûrement pour cela qu'il souhaite explorer les galaxies . En attendant le gros lot , la marchandise  emprunte le même chemin - à l'Est toute , direction l'Asie pour sa fabrication . Elle revient ensuite et pour l'accueillir il faut des infrastructures et c'est là que nous retrouvons Nelo Magalhães et son livre - Accumuler du béton , tracer des routes . C'est un universitaire en voie de radicalisation  spécialiste des soubassements - et oui pour soutenir cette immense accumulation du capital il faut du sable , du granulat , du ciment , du goudron , du remblai et ensuite des ports , des aéroports et des routes . Il décrit bien le principe du passage de la brouette à la pelleteuse - les Shadoks devenant plus nombreux et de plus en  plus entrepreneurs . En creusant ils chantent leur fameux hymne - des petits trous , des petits trous , encore des petits trous , des petits trous , des petits trous , toujours des petits trous - et ça fait des passoires   .  Ils construisent ainsi des routes telles des pieuvres enserrant les territoires , circulent  dessus ceux qui les dégradent le plus - des camions . Tous ces travaux pharaoniques et ces pyramides de capitaux pour faire passer des tonnes et des tonnes - c'est ballot hein ? Il y a Saint Christophe pour les conducteurs ordinaires et pour ceux de ces réseaux il parait qu'il  se nomme Toutencamion . Il se dit tellement de choses 

Des chemins vicinaux pour les colporteurs et ceux de hallage pour le fluvial , à cheval ou à pied on arrive toujours aussi - avant les agrandissements , avant les accélérations  . Mhumm c'est ce goût terrible celui de la vitesse - écouter Izïa à fond -  c'est l'arrivée du moteur qui va équiper tout ce qui peut circuler et de plus en plus rapidement . Le moteur d'abord à vapeur avec du charbon puis à pétrole - le charbon étant issu de la décomposition de plantes et le pétrole d'organismes marins ou lacustres - la fameuse matière noire tant recherchée . Faire tourner un moteur c'est en quelque sorte carburer au sang caillé noir nourriture  de zombies  . Pour en revenir au  mouvement , il est d'abord en mode valse à deux ou quatre temps  puis en mode gabber ou pour le dire autrement les échanges sont devenus épileptiques . Le mouvement c'est une tentation terrible peut-être permet-il de se mettre à l'unisson des rotations - un truc à la derviche .  Le défaut de leur système c'est quand  les inconvénients commencent à être majoritaires - dégradation diverses de l'environnement , submersion par la pacotille , chômage  et emplois peu qualifiés en cadeaux bonus  . Alors on continue , on augmente les tailles , on augmente les flux de tout - des hommes , de la marchandise , des images - c'est l'ère des masses - ça change les proportions . De plus en plus avec des tuyaux de plus en plus gros qu'il faut remplir , ça ne pas être si facile que ça d'installer des réducteurs . Augmenter les doses , chercher les marges encore plus grandes encore plus loin - il se peut que l'économie soit un truc de junkie