Ils ont acheté du vent
Du vent , encore du vent
Ils n'ont plus acheté que du vent
Un jour il s'est levé
Plus rien n'est resté
Ils ont acheté du vent
Du vent , encore du vent
Ils n'ont plus acheté que du vent
Un jour il s'est levé
Plus rien n'est resté
Parfois au milieu d'un chemin il s'arrête , lève les bras les écartent
Sert les mains comme pour agripper une barre invisible
Et ses pieds se soulèvent
Il dit qu'il fait des tractions célestes
C'est incroyable non ?
Oui vraiment incroyable
Il se dit que Raoni a dit - au début je racontais que mon plateau labial était vinyle , maintenant je dis qu'il est tablette ou smartphone
Il se dit que Raoni a dit - je suis fruit d'Amazonie , eux poussent sur des sols où ils ne peuvent être que blets
Il se dit que Raoni a dit - ils sont embarqués dans leur fusée avec pour seul carburant l'autocombustion
Il se dit que Raoni a dit - je vis mes rêves ils habitent leurs cauchemars . J'en goûte chaque jour la pruine et eux la poussière et les résidus de leur imaginaire
Il se dit que Raoni a dit - nous sommes ce que nous mangeons , l'agro-alimentaire leur fait ingérer sa merde ils deviennent m(ass)es
Il se dit que Raoni a dit - les jours où je suis énervé je crie merdre très fort et toujours quelqu'un se retourne
Il se dit que Raoni a dit - en tout existe un ressort et parfois à pousser , à pousser - il pète dans la gueule
Il se dit que Raoni a dit - j'ai vu parfois des arbres en carré d'infanterie , ils doivent préparer une guerre
Il se dit que Raoni a dit - je parle beaucoup aux perroquets l'autre jour dans la canopée il criaient médias , médias , médias
Il se dit que Raoni a dit - ils n'ont pensé que blé , blé , blé de bien beaux épis en chevelure de la terre puis ils ont moissonné les hommes aussi
Il se dit que Raoni a dit - il fallait que tout soit passé à la lieuse - hommes , bêtes et capital - ils ont inventé l'économie concentrationnaire
Ils se dit que Raoni a dit - aux barbelés de leur réel parfois s'accroche un bout d'étoffe du notre
Raoni dit - j'ai soif d'avoir tant parlé , soif de silence et d'eau de source
En partant quelques plumes de sa coiffe voltigèrent dans l'air si pur , un rayon de soleil les fît resplendir . Elles se plantèrent dans le sol , il se retourna et dit
- Je vous les laisse afin que les hommes puissent encore voler
D'habitude les pigeons d'argile c'était toujours au Verney-Carron
Aujourd'hui ce fût jour d'innovation
Ce fût au pompe
Pour la geste
Juste pour la geste
Et pour s'amuser
Ce fût une formidable monture
Il est devenu leur cheval de Troie
Il nage dans le sang de ses viscères
Ça tient encore chaud
C'est la fête
Au carrefour
La sarabande des (i)mages
Croise la foule énuclée
Les Grandes Suceuses sont passées par là
Elles recrachent les globes en riant
iiiiiiiiiii une flèche vient de siffler aux oreilles
iiiiiiiiiii une autre vient de passer entre les jambes
C'est le pays des flèches
iiiiiiiiiii se mettre à couvert dans le maquis ou un véhicule blindé
Je me souviens de Khalil Gibran dans le Prophète ( pas le film )
"Vous êtes les arcs qui projettent vos enfants telles des flèches vivantes. L’archer voit la cible sur le chemin de l’infini, et il vous courbe avec toute sa force pour ses flèches aillent vite et loin. Que cette courbure, dans les mains de l’archer, tende à la joie; car comme il aime la flèche qui vole, il aime aussi l’arc qui est stable."
Il va falloir enfin s'attaquer à la traduction en corse
iiiiiiiii ils ont des noms qui terminent en i - en formes de balles - la verticalité du i avant de finir à l'horizontale - c'est idiot hein
iiiiiiiii la retranscription des écoutes des portables craqués qu'ils croyaient invulnérables dévoilent leurs échanges Aïe ! Aïe ! Aïe ! Ça pique les oreilles
iiiiiiiiii Ils sont des flèches oui , de vraies flèches
C'est peut-être cela la contribution corse les autre écrivent des polars et eux les font . Bonne lecture
Dring dring
Sonner à sa porte
Elle enlève son string
Ring 1
Ring 2
Ring 3
Ring 4
...
Dring dring
Son mari sonne à la porte
Round 1
Bing bing
Fermer la porte
Jörg Zipprick ou l'art de la découpe - hachoir dans une main stylo dans l'autre - pour un livre couverture rouge sang . Du talent , éditeur j'irai le trouver pour lui proposer de rajouter quelque opus
Des cuisines en mode mo(n)de , un coup là un coup ici - ingérer des nouveautés toujours - devant la toile du temps ils ont posé l'écran de leur scope - bip bip bip bip mouvements garantis
De belles assiettes avec des couleurs et des formes jamais vues
De belles assiettes pour faire des photos
De belles assiettes pour faire manger les yeux
Plus de producteurs - non - mais de l'esthétique à bouffer . Ce fût une cuisine pour ça , une cuisine internet . Pas un cuisinier ne maniant désormais pinceaux et couleurs - il faut séduire en belles assiettes interchangeables
Adrià Ferran en fût l'annonciateur . Des tombereaux d'additifs au service de son projet avec pour défaut qu'ils sont fortement laxatifs . Subir un menu surprise le client laquais fait le canard .
Eau et gaz à tous les étages - il y avait eu des tentatives artisanales de restaurateurs avec des topinambours , des rutabagas , des scorsonères de l'inédit oui pour remémorer la période Vichy où les français en famille reproduisirent chaque jour Lacq . Après plus personne ne voulu en entendre parler
Et c'est là tout le génie du cuisinier espagnol - un dessein dont il n'eut pas conscience . Hisser sa cuisine à hauteur de la modernité .
Après la diarrhée auditive des radios , la visuelle des écrans - oui du génie inventer celle des ventres équivalente à l'agro-alimentaire - celle des m(ass)es .
Ce n'était pas mauvais pour l(i)mage de la péninsule ibérique d'ailleurs il se dit que touristes se dit tourista en espagnol .
Il se dit tellement de choses
Il se dit qu'une grande part de la bande passante
Sert à véhiculer les sites pornographiques
Il se dit tellement de choses
Jeter dans le monde
Un oeil sur les paramètres de vol
L'autre sur le paysage
Bon après le décollage
Il y a toujours un atterrissage
Ça dépend de la jauge du carburant
Plus ou moins loin
Plus ou moins bien
Julian Alaphilippe vient de lever les bras au ciel dédiant la victoire de l'étape à son père décédé il y a deux mois . L'émotion le submerge il se dirige le visage ruisselant de larmes vers le podium - les caméras n'en perdent pas une goutte .
Il grimpe sur la plus haute marche , il regarde à droite à gauche
- Non ce n'est pas possible ! Se dit-il . Les organisateurs ont pensé à tout - il fond à nouveau en larmes
A sa droite une fille , à sa gauche un garçon
- Papa et maman sont là pour m'aider !
Elles étaient toujours présentes de leurs sobres féminité à droite à gauche fières cariatides soutenant le vainqueur et qui sait pour fêter la victoire en sa compagnie en une chaude nuit . Mais non terminé tout ça - plus de masque - au grand jour le projet - ils sont des enfants . Les enfants vont pas s'encanailler mais restent bien sages tout le temps .
Barbie et Ken à droite à gauche , la première chose que font toutes les petites filles du monde est de les déshabiller . Que trouvent-elles ? Rien des bosses des bosses , parfait pour des coureurs cyclistes .
Demain ils remonteront en selle pour grimper d'autres bosses et encore d'autres bosses
Bossez bien