Il faut lire Robert Guillain avec sa précision , sa justesse , et sa prescience . Il fût le parfait observateur du Japon et de ses transformations - il a senti arriver le tsunami de la modernité qui allait engloutir l'organique et faire place nette . Il décrit magnifiquement ce qui fût la dernière civilisation du geste - celui de pencher la tête , celui de verser le saké , celui des sirènes arpentant les moustiquaires , celui de marcher , celui de se dévêtir , celui de .... Les geishas sont aux prostituées ce qu'est un Balthus ou un Turner à l'art brut . Cette parfaite illusion tangible d'être des parenthèses , de n'être temporairement que la meilleure partie du féminin - pas d'ennui , pas de criailleries , pas de négociations incessantes en leur compagnie . De la musique , des rires , de la conversation et cette codification extrême qui est la leur qui est celle d'un érotisme , sauf pour le riche mécène ... D'ailleurs l'écrivain courageusement mit en pratique ses théories , franchissant le rideau de perles , il épousa une japonaise .