En complément

Pour revenir sur le livre 20000 ans ou la grande histoire de la nature de Stéphane Durand c'est une fresque brossée à grands traits tentant d'expliquer que l'expansion de la vie engendre les conditions de son accomplissement même . J'aime bien cet idée page 89 , d'envisager la forêt entière en tant qu'un super-organisme - et aussi les descriptions de l'abondance des pays de cocagne quand les biotopes trouvent leur idéal . Moins la dernière partie intitulée -La grande régression - qui est fort légère , faisant l'éloge du chasseur-cueilleur , se satisfaisant du retour de quelques animaux et ou l'analyse de la modernité se veut fort végétalienne puisse quelle ne casse pas trois pattes à un canard . Voilà pour les bémols fortement modérés par l'immense bonne volonté de l'auteur - ce qui est fort précieux . Il y a finalement quelque chose d'amusant à ce tragique - si nous n'étions pas embarqués sur leur paquebot - c'est que leur rationalité poussée à son acmé entraîne leur chute . Elle est celle des Proprets faisant disparaître les chablis , elle est celle de l'Ossature asséchant la vascularisation à coups de barrage et de drainages - les fameuses zones humides - voulant que tout ressemblent à ce qu'ils sont - des canaux . Il se dit que le super-prédateur n'est pas très bon gondolier , il se dit tellement de choses 

Supports/Surfaces

Arracher les haies qui prennent de la place

Tomber les arbres aux racines encombrantes

Passer les insectes au ball-trap  , les autres aussi

Tuer les sangliers , tuer les taupes et les lapins

Tuer les renards et les mulots - tous nuisibles

Tuer tout

Détruire les adventices - la vie devenue adventice

Le capital traite l'humain telle une variable , l'agriculture productiviste n'a fait qu'appliquer la même logique jusqu'au bout

Découper , cisailler , trancher tout passer  à la scie circulaire récupérer les morceaux sanguinolents
Les recoudre à gros fils - remembrement - oh miracle ils remarchent de guingois
Naissance des Frankenstein 

Car(touche)

Russian rag

Le coeur sec , le ventre aussi

Partir , partir enfin 

Ingurgiter rencontres , paysages et tout le reste 

Partir pour se remplir 

Vouloir chevaucher les effluves , traverser les brumes 

S'humecter , s'humecter 

Tenter de la saisir , de la définir 

L'âme rus(s)e 

Oui Nicolas Legendre pense comprendre  qu'il y a donc quelque chose , de la consistance , de l'imaginaire  ... en place de son vide
Il voulait écrire épopée , il est juste pompette 

Morne steppe , fleuves asséchés , aridité    il ne fait que description  involontaire de  son Occident
Le bois pétrifié part à la rencontre des forêts 

Il se dit qu'en Sibérie - mais il ne le dit pas -  que l'âme à son siège dans le nez et le sien est bouché complet 

Leur  rationalité de pacotille a terminé de les étouffer
Il part étranger en confondant slave et slave 

Il est rare de lire tel livre d'amputation , être amputé de son temps aussi
A son corps défendant il décrit la condition touriste le type qui cherche intensité en gravitation  3G 4G  5G  6G  et qui ne décollera jamais 

Je me souviens en compagnie de C***** les bras écartés d'avoir fait l'avion 

Je me souviens de R***  chantant sur l'air des lampions 

Je suis le champion , je suis le champion , je suis le champion 

Devant sa boîte aux lettres 

Toutes les gadoïs du quartier avaient fait une prise de sang et c'est lui qui avait le plus de gamma gt 

Le maximum record battu 

Nous avons ri , nous bu 

Nous avons bu , nous avons ri

Nous avons  beuverie jusqu'au bout de la nuit 

Pour fêter ça
Nous étions devenus loups , ours , loutres , serpents , aigles , saumons
Nous avons baignés dans les rivières éthyliques
Le lendemain nous sommes redevenus Hommes

Poudre aux yeux

Le Carré blanc sur fond blanc

Était un contenant

Il a déversé sa  blanche en poudre

Et les yeux son devenus junkies

Écran total

2007

Son sexe autour du tien

Chaud , humide , serrant

Telle une limace 

2006 °

A boire tant et tant

Température de chauffe

Alambique des mots

Chaud si  chaud

Tes yeux brillent tels des étoiles 

2005

Le derviche à l'unisson des rotations 

Un regard

Ses yeux si noirs

Que des pupilles 

In da gam(m)e

Il dit en riant de ne  pas avoir trouvé plus amusant

Que le compositeur Pascal Dujardin

S'indignant que les gens puissent écouter

D'autres musiques que la sienne

Et il en rit encore 

Une traversée

Ce mot là a traversé tout le corps

Sa densité l'a fait chuté sur le papier 

Altérations

Un magnum de champ au bout de chaque bras

Les haltères ça désaltèrent

De plus en plus légères au fil des gorgées

C'est ça le sport inversé