Il lui dit
- Je vais vous raconter ma vie
Vingt minutes après il dit
- Voilà vous savez tout
Ce fût assez court
Il lui dit
- Je vais vous raconter ma vie
Vingt minutes après il dit
- Voilà vous savez tout
Ce fût assez court
Bodhidharma contempla la roche pendant neuf ans
Elle aussi
Il se dit que son visage s'y est inscrit
Ils regardent la marchandise
Elle aussi
Il se dit que leurs visages s'y sont inscrits
Il se dit tellement de choses
Filet à papillons à la main
Filets à papillons à la main
Filets à papillons à la main
Là les ailes des mots bruissant encore hier ou il y a des siècles . En fontaine pétrifiante de l'instant
Ce moment là
Ce moment là
Ce moment là
Au milieu des vents du temps le poète seul dans les tempêtes . Là pour cueillir
Ce souffle qui l'empli , le lire c'est sentir son haleine , ça passe ou ça casse
J.M.G Le Clézio au bouffadou de sa prose fait rougeoyer les braises de la poésie Tang - passage du souffle
Rougeoyer à nouveau - la dynamo en friction
Il ne faut pas s'attendre à force riffs mais à une aubade en magnifique hommage
Les traces des vents imprimées sur les pages
Et certains s'en souviennent
Le flot de la poésie continuera de couler au long des âges
D'abord promulgation puis absorption , pourquoi faire encore de la retape pour quelque chose qui devient l'existant même
Toutes avant arboraient à leur fronton la mention SA puis la société même est devenue celle des anonymes
Ces sociétés de m(ass)es sont des ovni obéissant à leurs lois propres et en devenir
Un frictionnel le plus bas possible c'est le salaire de la peur sans les explosifs
Il dit en riant
- Les sociétés d'abondance font penser à ces fringues toujours portées avachies , informes et élimées
Mais si confortables
- Ils étaient partis dans truc terrible , arpenter d'est en ouest et du nord au sud
(F)rance et (Eu)rope pour pratiquer un chaud ou froid taillé grand
- Ah oui redoutable
- Un jour , une semaine puis un mois passèrent
- Et ?
- Ce fût tiède tiède tiède
- Ah oui ah ah ah il faut changer les règles
Des cris dans la nuit
Des cris dans la journée
La lourde écluse de la modernité vient de se refermer - Jean Rouaud tambourine de toutes ses forces en la maudissant et ses coups forment des sons puis des mots et enfin son livre - L'avenir des simples
La nef continue jusqu'à la prochaine écluse , à son bord les plaisanciers dernier iphone en mains mitraillent les champs que dévastent des nuées d'entrepreneurs tels des criquets pèlerins . Ceux qui ne veulent pas suivre la numérisation , la dématérialisation , l'automatisation de tout , la dernière technique indispensable sont débarqués . En avant , en avant , ils chevauchent la flèche de leur temps - jusqu'à la prochaine écluse
Nager , nager , les masses de capitaux en nouveau fleuve des m(ass)es . Des paquebots et des radeaux de survie se croisent en s'ignorant . Il faut que l'expérience soit fluide pour être en accord aux flux - plus de prise de carre que du parabolique . Le pulsionnel est devenu l'économie et ses wagons aussi - le politique , l'information ... Les Mêmes en tiercé gagnant - premier cheval de Troie , second cheval de Troie , troisième cheval de Troie
L'anthropophagie en reine , à un moment ne reste plus que l'ossature à bouffer et les fictions pour les autres . Jean Rouaud de sa barque lance ses anathèmes et il rigole - il est végétarien . Il cuisine mais sans trop de sauce autrement il pourrait écrire que les émulsions d'huile et autres ne fonctionnent que tant qu'il y a du mouvement .
La contemption peut-être une pratique du squash à balles en caoutchouc ou pas
Et nous où étions nous ?
Sur les chemins de halage à danser le sirtaki
Drôle d'idée me diriez-vous . Oui c'est vrai mais amusante