Sur les écrans s'affichait la fameuse photographie de Charles O'Rear
Elle était la page d'accueil de Windows XP
Windows en français signifie des fenêtres - pour regarder dehors
Couleurs sursaturées , paysage passe-partout
C'est peut-être cela une définition de l'informatique - donner accès à la banalité colorée
Des bandeaux défilants des chaînes d'informations en continue aux articles de presse écrite ou de ceux glanés au gré des pérégrinations sur la toile , aux comptes rendus des institutions diverses
Ils écrivaient gilets jaunes - rarement Gilets jaunes ou Gilets Jaunes . Nommer c'est faire exister
C'est cela un hiatus social entre ceux qui décrivent et les autres
Dénier la majuscule c'est énoncer que leurs vies ne sont que minuscules
C'est un penseur invité permanent des micros
Sur ces hauts plateaux soufflent de grands vents
Dans sa bouche ouverte ils entrent et sortent
Ils forment d'étranges sons - des borborygmes discordants
On dirait une conque
Manettes à fond le palpitant aussi
Voler Voler Voler
Les ailes frôlant les montants de l'Arc de Triomphe
Voler Voler Voler
Pour la geste
A la Charles Godefroy
Sur la poitrine ce même totem à carnassiers
Un crocodile en emblème d'une marque
Rencontre
- Et toi tu viens de quel quartier ?
- Du XVI ième . Et toi ?
- Du 16 ième aussi
- Ah ouais !?
- Du 16 ième étage
Il dit en riant
- Il faut les laisser faire , ce n'est pas que les mouvements
Soient forcément plus savants que ceux qu'on fait
Mais parfois il y a des surprises
Il dit en riant
- Cela ne sert à rien de toucher un stylo ou un clavier
Si l'écriture n'est pas une ordalie
L'écriture peut-être ici , là ou ailleurs
Dans une foulée à l'instant où la jambe d'appui se soulève et où l'autre est lancée en avant
Dans ce court moment de suspension
Oui juste là
Il y aura toujours un pour dire je suis plus fort que toi - dans tous les domaines . Les autres des faire-valoir attendant qu'il quitte la scène . Sébastien Loeb en rallye et ses trajectoires millimétrées , Sergueï Bubka et son grappillage de centimètre en rente , Martin Fourcade et sa précision , Novak Djokovic et son Open d'Australie , Floyd Mayweather et sa science de l'esquive , Éric Irastorza et son sens des rebonds ... Dans l'air raréfié de l'Olympe ils sont peu à se bousculer - les sports collectifs en trompe l'oeil , rapporté aux nombres de licenciés - le sommet étroit aussi
Il y avait bien les duels mais ils fauchèrent la fine fleur de générations . Monter sur un ring pour défier l'autre oui , c'est moi le plus fort . Mais dans le coin les bras derrière la corde du haut , la jambe à l'équerre négligemment posée telle une poutre sur la seconde - 2 mètres pour 120 kilos Rico Verhoeven . Un colosse , le sommet de la chaîne pugilistique , une masse de muscles souples et agiles - le pied vient percuté la tempe plus vite que la Tramontane se levant . Il est le champion . Pour son premier combat pour le titre il eut a affronter la sauvagerie d'un Badr Hari et celle de son public . Un stade entier à le huer . Bard Hari par deux fois est venu s'y fracasser - et les autres marocains aussi . Tous au tapis . Rico Verhoeven a gagné son surnom , il est le " Dernier rempart "
Ce qui le caractérise c'est la nonchalance et l'éclair de son caractère léonin indifférent aux coups de griffes . Jamais de méchanceté dans ses coups - le meilleur impact au meilleur moment - un seul d'entre eux coup de poing ou de pied suffit à décapsuler un type normal . A l'envoyer à l'hôpital pour six mois . Il pratique une boxe propre parente de celle de Wladimir Klitschko . Une boxe toute en stratégie qui connait le prix des coups . Il y a une irréalité des chocs donnés ou reçus qui est parente de celle des jeux vidéos - de l'absorption . L'adrénaline en guérisseuse temporaire. .
Les visages une fois les sunlights éteints - des Picasso . Le pire est peut-être dans l'octogone de la cage de MMA - la pancrace après un long détour a changé de nom . Ils veulent interdire les combats de coqs et la tauromachie et voici le retour de celui des chiens . Des combats où il est autorisé de frapper son adversaire à terre ou de l'étrangler . La différence c'est qu'à l'instar d'un Rico Verhoeven ou de l'élastique et réel King Kong - Alistair Overeem - Ils sont debout
