Ce fût un tsunami sorti des bocaux
Les corps se couvrirent d'un coup
De tatouages de poissons rouges
Puis tout cela cessa soudainement
Ce fût un tsunami sorti des bocaux
Les corps se couvrirent d'un coup
De tatouages de poissons rouges
Puis tout cela cessa soudainement
Un de plus , un livre de plus pour dénoncer les méfaits de l'agriculture intensive . Celle qui se voulait en pointe de la modernité , plus particulièrement à cette pointe qu'est la Bretagne . Un de plus , celui-ci intitulé Silence dans les champs écrit par cette bonne plume qu'est Nicolas Legendre . Un bon survol , cherchant en vain un arbre survivant du bocage pour se poser et n'en trouvant pas . Il décida d'utiliser les armes de l'ennemi - laminoir , décortiqueuse , aplatisseurs et autres round baller . Après son passage reste du bois raméal fragmenté pour que pousse son écriture et les espoirs
Cette grande promesse qu'est toujours la technologie . Elle facilite la vie , on se demande comment ont pouvait faire sans . Elle devient rapidement indispensable . Elle est ce pont sur lequel ce n'est pas un chien ou un chat qui traverse en premier mais des hommes . Ce n'est toujours que l'avers ( Met(avers) ) qui présente sa face souriante , au bout d'un certain temps les revers se révèlent . La mariée toujours belle dit-on dans les campagnes et les villes .
C'est la rencontre sur un dolmen de la volonté de fuir vers le monde flottant des villes et de celle de transformer les sols en un support-surface . Il faut qu'animaux , capitaux , légumes , fruits poussent le plus vite possible . Les intrants , la mécanisation, le hors-sol en remplacement des hommes . Un conducteur de TGV racontait qu'en vitesse de pointe , le train fauche les oiseaux tels des insectes . Impacts et télescopages au programme . Toujours plus vite ! Toujours plus vite ! Cette agriculture lancée à toute berzingue fauche les hommes de la même façon . Il faudra trouver le frein , sur les voitures aussi il est devenu automatique
Chargée d'or , de myrrhe , d'encens , de tapis volants , de lampes à génie , la caravane arrive . Pierre Rabhi minot à la regarder . Elle vient de traverser le désert pour arriver à l'oasis avant de repartir vers l'inconnu . Ils sont couverts de sable et de poussière de rêves . Toute cette marchandise auréolée d'enchantement et d'aventures . Il suffit de prononcer à haute voix caravansérail puis supermarché - il semble que l'effet ne soit pas le même . Tout magnifier , ce fût son chemin - à rebours
Sur un tapis peut-être il est arrivé alors que tous partaient . Pour travailler la terre alors que presque plus personne ne voulait en dépendre ou y être arrimé . Pour créer son oasis en Ardèche - travailler et travailler encore et encore à la rendre fertile . Qui est en avance ? Qui est en retard ? Destin improbable de venir sur un bout de Terre et d'en devenir son porte-parole . Arrivé d'un oasis entouré de déserts dans un oasis pour annoncer les déserts à venir ...... quel labour !
De conférence en conférence , d'atelier en atelier , d'entretien en entretien , de livre en livre , la besace toujours emplie d'anecdotes . A en semer ici et là pour ensemencer le réel . Celle du colibri racontée autant de fois que les gouttes d'un nuage gorgé de pluie se préparant à l'orage . Caravanier d'en avoir tant imaginé - conter à ceux qui ne font que compter . La parole pour dire le monde , pour remettre l'imaginaire à coeur . Parler , parler , parler à la prophète, qui sait - il en avait les atours
Pierre Rabhi et son souffle d'Orient en bouche à bouche avec l'Occident pour tenter de le réinsuffler - avec les mots . Porté par les vents de l'imaginaire , des possibles - et des questionnements . Dans quelle mesure l'Humanité engendre t-elle sa complexité et comment la penser ? Pourquoi pas plus de Pierre Rabhi ? Personne ne sait - et tout le vaste autour
Une amie superbement gaulée me disait récemment
- Les garçons viennent souvent me dire qu'ils aiment
mon intelligence , ma grandeur d'âme
Mais pas que ...
Boire
Boire
Boire
Boire encore et encore
S'emplir pour rendre la vie différente , plus belle
Pour échapper à la médiocrité , pour échapper à ce réel
Pour échapper à soi , pour échapper à tout
Boire
Boire
Boire
Cette soif jamais étanchée
Cette soif d'absolu
Guy Ernest Debord le buveur impénitent
Épuisé
Épuisé
Épuisé
Épuisé
Épuisé
Et puis zut
Zut
Zut Zut Zut Zut Zut Zut Zut Zut
Zeste !?
Zeste !
Zeste Zeste Zeste
Zeste Zeste Zeste Zeste Zeste
Épuisette
Les mamans se pressent , elles viennent chercher leurs enfants
Vêtues d'amples tissus noirs , la tête couverte , parfois gantées
Elles sont les nouvelles nonnettes en version islam
Les frottements des plis de leurs vêtements émettent des sons
Il faut tendre l'oreille attentivement , on entend alors bien distinctement
- Crois Crois Crois Crois Crois
Les duels décimèrent les meilleurs bretteurs , les plus fougueux , les plus joueurs - par milliers , toute une fine fleur fauchée . Des gouttes de sang dans les prés - presque rien , de la rosée . Les batailles navales au hasard , celle de Trinquemalay le 3 septembre 1782 - le sang se déverse directement dans les eaux . Elles sont plutôt terrestres au hasard celle de Las Navas de Tolosa en 1612 où personne ne connait le nombre de mort ou celle Tannenberg en août 1914 aux estimations vagues - plusieurs dizaines de milliers . Des escarmouches aux batailles rangées à celles des tranchées - des ruisseaux aux rivières jusqu'aux fleuves de sang . Des batailles oubliées , les noms des héros dispersés aux vents - des fleuves de sang irriguant les terres , il se dit qu'ils se jettent dans le Léthé
Les zones tampons gorgées tel l'Afghanistan et les terres de sang tel le Mexique où même Arthur Cravan se perdit où après Camerone , Emiliano Zapata et Pancho Villa - les narcos continuent . Ce fût l'Europe se noyant dans le bain de son propre sang - saignée à blanc . Quand il n'y a pas la guerre visible elle est remplacée par celle du tous contre tous de l'économie . A un contre un ou à plusieurs millions toujours belliqueux - c'est le prix du sang . Celui à payer pour le Grand Arrachement - de ce qui fût nécessaire et ce qu'il en reste . Le cortège de l'Humanité continue sa route et les roues passent en cahots dans les ornières emplies de sang - elles aspergent les pages - c'est l'Histoire