Des images partout en permanence accessibles qui défilent dans les yeux directement perfusés en intraveineuse - une fantasmagorie colorée à disposition . Au milieu des rochers , des images fixes - présence et mémoire . C'est le subtil travail de composition de Richard Estes qui vient subvertir ces mouvements avec leurs armes - ses tableaux en autant de chevaux de Troie . Il introduit un décalage - un hyperréalisme - elles paraissent plus réelles que le réel et pourtant elles sont autres - le fruit de son travail , de son extrême méticulosité . Dans les flots urbains il invente des plate-formes pour poser le regard . C'est ce désir qui se retrouve dans les files d'attente des musées à l'occasion de grandes expositions ou dans la mémoire gravée qui se souvient du républicain de Capa fauché en pleine course ou de la petite fille vietnamienne brûlée au napalm de Nick Ut ou dans la contemplation d'une photo de famille - tant d'autres jalons
On dirait du ... On reconnait bien le style de ... C'est vraiment du ... Ça ressemble à ... C'est vraiment de lui .. Ça y est ils sont fichés . De ces origamis ne reste qu'un pli - celui de leur esthétique . Ce sera peut-être cela le défi des artistes à venir - échapper aux assignations - à la leur en premier . Ne pas y mettre plus d'importance qu'il n'en faut - aux émanations . Romain Gary le savait c'était juste le jeu du je . C'est le principe de la condensation là oui voila là , puis tout se disperse - en milliards de pixels