Ça y est dit l'oiseleur
Les mots ailés se sont posés sur la page
La Merveilleuse , la Mirobolante , le Coq phénix , la Comète , le Tigre fortune , la Sirène , la Martingale ... Des promesses à portée de mains . Dans le livre de Jean Lemaitre il y a des machines à sous mais aussi toutes les mécaniques qui pouvaient distraire et avaler quelques pièces - des distributeurs ( de parfums , cigarettes , bonbons ... ) , des machines où lancer une bille , des roulettes , des jeux de tir , des appareils pour tester sa force et tant d'autres .
Les enjeux n'étaient pas très importants . C'était le plaisir du tenter sa chance , puis il faut bien s'amuser . Les estaminets étaient remplis d'amusements et d'alcools aussi - maintenant ils passent par les yeux . D'un coup de baguette - la Fée Électricité débarqua avec jeux vidéos et flippers - tous disparurent dans les placards et les hangars - arrivèrent les écrans qui les y reléguèrent aussi . Les machines à sous , les vraies - les jackpots - c'est une autre aventure . Elles furent interdites en France en 1937 - l'État comme d'hab ne veut laisser échapper quoi que se soit à son emprise - pour être réautorisées au seul profit des casinos en 1987 . La martingale ! La vraie ! Les tables de jeux traditionnelles ( roulettes , black-jack , chevaux ... ) pouvaient être perdantes - là c'est l'arrivé du gain permanent - et ça c'est beau - beau comme un impôt .
Pousser la porte d'un casino s'attendre à de la musique , des danses peut-être , un orchestre , des femmes en belles toilettes , de la joie et des lumières . Ah il y a un check-point il faut présenter sa pièce d'identité - l'excitation monte , ce lieu est vraiment bien gardé . C'est vrai que ces cerbères ont vraiment de sales gueules - mais bon ça doit faire partie du métier . Enfin entrer ! A nous deux ! A nous deux le rien - tourner la tête à gauche , à droite , non , c'est pas possible , le casino doit être réquisitionné pour le tournage d'un film post-apocalyptique . Des zombies en grises mines passent , l'un tape frénétiquement sur des touches à se casser le poignet , l'autre caresse un écran d'une machine nommée Ghost fortune - en attendant qu'elle surgisse peut-être . A bien y regarder le personnel a des tronches de gardiens de prison - il faut se réveiller - se pincer bien fort le bras - c'est pas possible - à moins que se soit cette cadavérique lumière led qui donne l'impression de nager dans leur aquarium dystopique . Se faire mal au bras pour rien . Demander à boire- il faut se désaltérer - Une bière s'il vous plaît . Bien monsieur nous n'avons que de la 1664 ... Après tout boire le calice jusqu'à la lie pourquoi ne pas aussi rejoindre cette aventure onaniste - tenter sa chance . Une fois qu'on est là - on est là . Avant tout comprendre le fonctionnement - Pouvez vous me dire où il est possible de trouver des jetons ? - Des jetons ! Mais cela n'existe plus . Ici aussi il semble que le même tour de passe-passe est eut lieu - le remplacement de l'argent par autre chose - par le chiffre d'affaires par exemple - et ça manifestement ça ne donne pas du tout , mais pas du tout le même résultat . Ah au fait comment se nomme cette machine ? - Monsieur nous venons de changer son nom récemment pour la rendre plus attractive avant c'était Liberty Bell , ça faisait pas terrible , nous l'avons rebaptisé Beetlejuice , ça plaît mieux aux joueurs . Mettre en route les dieux de l'algorithme - et ? Rien on n'y reviendra pas , c'est toujours ça de gagné
Des embranchements à suivre du doigt
Pour cartographier
Les méandres bleutés de ton veinage
Tu es nervures de feuilles
Frémissantes dans le souffle du jour
Nous avons conversé toute la nuit
Elle m'a parlé à coeur ouvert
Puis nous nous sommes endormis
C'était bien chouette
Je m'attendais à autre chose
Il dit en riant
- Ce fût la grande distribution et tant d'autres choses
Maintenant c'est la propagande pour ce qu'ils nomment l'intelligence artificielle
La vengeance du serpent à plumes toujours en cours
Poser ce mot
Là
Oui là
Il va peut-être s'animer
Tout seul
Ou avec d'autres
Lui insuffler la croyance du jour
Se relire c'est constater un instant T coagulé . Une tentative d'être à minima à hauteur de soi . Des successions , des successions , des successions - des continuités et des fractures
Insuffler le ballon du jour - pour retrouver à la relecture l'odeur de son souffle
Un lâché de ballons colorés dans le ciel - chic on va faire ball-trap
Bang bang
Les mots libres en vol plané
Les plages des consciences jonchées de maccabées
La marée de l'actualité y dépose chaque jour son nouveau lot
Elles font trampolines
C'est le côté merveilleux du grésillement permanent
Pouvoir mettre en application le programme du vivre sans temps mort
Là devant
Des pas japonais
Suspendus
En-dessous rien , au-dessus le ciel peut-être
Enjamber ou marcher
Il faut étudier
Tout cela ronronnait , l'argent rentrait - belles caisses , beaux costards , grandes tables
Mais bon - la belle endormie - des ouais gros ne la réveillait pas
Il fallait s'injecter du stéroïde de hype en intraveineuse
Terminé société Jacques et Frères , welcome Jack and brothers unlimited
Tous en Tesla - la voiture où il n'y a rien , rien de chez rien si ce n'est un écran - le rien enfin rendu visible
Désormais de sonores Hey bro résonnent en ponctuations
Et ouais c'est la hype de chez hype - et ça change tout
Au pied des contreforts rocheux du Vercors surplombée par les ruines d'un château - Barbières . Un vrai décor pour un magicien , c'est ici dans une ancienne usine qu'il a réhabilité que s'est installé Dani Lary . Un parcours classique après avoir écumé les hôtels , les casinos , les cabarets , les croisières s'amusent , les plateaux de télévision - créer son lieu . Investi à mille pour cent , il est là au début à accueillir les mille spectateurs et à la fin à enchainer dédicaces et photos . Il fait son apparition dans une cloche en barreaux , environné de fumée et vêtu en frac et cape - ça fait son effet ! Il déroule le spectacle constellé d'apparitions , d'escamotages , de lévitations , le tout saupoudré d'humour et de tours avec des enfants montant le rejoindre sur scène . D'accortes jeunes femmes blondes , passent , repassent , disparaissent - ne prononçant pas une parole - telle une métaphore d'un certain féminin . Une machine passe semblant s'être échappée de la compagnie Royal de Luxe , des entresorts surgissent ici et là . C'est un étrange patchwork d'esthétiques coagulées de toute sa longue carrière , qui vient s'arrêter aux portes d'un contemporain . Le public semble jouer les prolongations de l'émission de télévision Le plus grand cabaret du monde animée par Patrick Sébastien pour lequel il confectionna pendant vingt ans des tours .
Dani Lary s'installe au piano , il commence à en jouer , soudain il tangue et s'élève contre un rideau de scène . D'abord dansant tel une feuille tombant d'un arbre puis tournant sur lui même - des loopings . L'envie à peine gorge de lui crier - Sans les mains ! Il est suspendu l'air béat et rigolard - il vit ses rêves . Il est arrivé tout en haut de l'affiche , lui l'enfant rapatrié d'Algérie en 1963 dont le père fabricant de meubles perdant tout , en désespoir de cause écrivit au Général De Gaulle une missive et auquel son cabinet lui répondit - venez vous installer proche de Colombey-les-Deux-Églises on vous donnera du travail - une certaine France . Ce qu'il fît . Parachuté dans une classe - Hervé Bittoun de son vrai nom y trouva la dyslexie , le rôle de cancre et le goût de la revanche . Pourquoi ne pas faire surgir des choses plus belle que la réalité enfuie ? La magie pour arme de cette reconquête et beaucoup de travail . A l'entracte direction la boutique , aimablement indiquée par le maître de cérémonie , y trouver une baguette magique . Elle est fabriquée en plastique et en Chine . A quelques kilomètres en traversant un bout de plaine arboricole drômoise - Romans-sur-Isère . Ville à l'opulence fanée où tout tournait autour de la fabrication des chaussures . Elles étaient réputées pour la qualité de leurs contreforts . Puis tout s'est évaporé - décimé par les pays à bas coûts salariaux et à forte marge . D'un coup comme ça de baguette magique - disparu le travail , reste les illusions de grandeur - une certaine France