Une amie superbement gaulée me disait récemment
- Les garçons viennent souvent me dire qu'ils aiment
mon intelligence , ma grandeur d'âme
Mais pas que ...
Une amie superbement gaulée me disait récemment
- Les garçons viennent souvent me dire qu'ils aiment
mon intelligence , ma grandeur d'âme
Mais pas que ...
Boire
Boire
Boire
Boire encore et encore
S'emplir pour rendre la vie différente , plus belle
Pour échapper à la médiocrité , pour échapper à ce réel
Pour échapper à soi , pour échapper à tout
Boire
Boire
Boire
Cette soif jamais étanchée
Cette soif d'absolu
Guy Ernest Debord le buveur impénitent
Épuisé
Épuisé
Épuisé
Épuisé
Épuisé
Et puis zut
Zut
Zut Zut Zut Zut Zut Zut Zut Zut
Zeste !?
Zeste !
Zeste Zeste Zeste
Zeste Zeste Zeste Zeste Zeste
Épuisette
Les mamans se pressent , elles viennent chercher leurs enfants
Vêtues d'amples tissus noirs , la tête couverte , parfois gantées
Elles sont les nouvelles nonnettes en version islam
Les frottements des plis de leurs vêtements émettent des sons
Il faut tendre l'oreille attentivement , on entend alors bien distinctement
- Crois Crois Crois Crois Crois
Les duels décimèrent les meilleurs bretteurs , les plus fougueux , les plus joueurs - par milliers , toute une fine fleur fauchée . Des gouttes de sang dans les prés - presque rien , de la rosée . Les batailles navales au hasard , celle de Trinquemalay le 3 septembre 1782 - le sang se déverse directement dans les eaux . Elles sont plutôt terrestres au hasard celle de Las Navas de Tolosa en 1612 où personne ne connait le nombre de mort ou celle Tannenberg en août 1914 aux estimations vagues - plusieurs dizaines de milliers . Des escarmouches aux batailles rangées à celles des tranchées - des ruisseaux aux rivières jusqu'aux fleuves de sang . Des batailles oubliées , les noms des héros dispersés aux vents - des fleuves de sang irriguant les terres , il se dit qu'ils se jettent dans le Léthé
Les zones tampons gorgées tel l'Afghanistan et les terres de sang tel le Mexique où même Arthur Cravan se perdit où après Camerone , Emiliano Zapata et Pancho Villa - les narcos continuent . Ce fût l'Europe se noyant dans le bain de son propre sang - saignée à blanc . Quand il n'y a pas la guerre visible elle est remplacée par celle du tous contre tous de l'économie . A un contre un ou à plusieurs millions toujours belliqueux - c'est le prix du sang . Celui à payer pour le Grand Arrachement - de ce qui fût nécessaire et ce qu'il en reste . Le cortège de l'Humanité continue sa route et les roues passent en cahots dans les ornières emplies de sang - elles aspergent les pages - c'est l'Histoire
Il se dit que sur un clavier
Le - celui du 6 comme on dit
Est le signe le plus érotique
Il se dit tellement de choses
Il faut bien s'amuser . La bohème toujours moqueuse et farceuse . En cette fin du XIX ième avec l'avènement de la photographie la grande peinture religieuse ou historique commence à tanguer . Les nombreux peintres qui excellaient dans le portrait se retrouvent inemployés . Dans le shaker agiter ce mélange de dèche , de talents et de désenchantement en sort les Zutistes , les Hydropathes , les Fumistes , les Arts Incohérents . En figure de proue l'artiste touche-à-tout , à la fois dessinateur , poète , peintre , journaliste , critique d'art ...
S'ouvre une ère de dissolution et d'exploration . D'abord sous le mode de la galéjade , de l'ironie - après tout cela couve depuis le Salon des Refusés . Les blagues de rapins aussi anciennes que celles des carabins - ils décoraient leurs salles de garde . Alors pourquoi ne pas faire eux aussi leur expositions ? Cela donne une gentille satire d'un art encore officiel , à base de calembours et de rébus dignes de l'Almanach Vermot qui est quasi leur contemporain . Une fissure annonçant un autre regard
Les gars de Lascaux étaient-ils des graffeurs ? Le tableau noir de Paul Bilhaud est-il un monochrome ? Les Arts Incohérents sont-ils les précurseurs de Dada ? Une esthétique reste dépendante d'un contexte - après il y a les déclinaisons . Les coups de boutoir et la rage des dadaïstes en miroir de la folie et de la boucherie . Malevitch avant la tabula rasa - celle du blanc pureté et du noir des hécatombes . Il y a une filiation entre l'art se voulant le plus moderne et les Arts incohérents . Mais les modernes installations sous formes de charades , de rébus , de calembours se veulent beaucoup plus cérébrales . Aux confins de l'exploration des dispositifs - les oeuvres bloquées dans une période free ou sérielle . En exposant des objets , des peintures d'humeurs et d'humour ou un tableau tout noir primo-avrilesque ces artistes étaient à l'avant-garde de la disparition des avants-gardes - à la fin ne reste que des esthétiques
Faire l'hôtelier à la Airbnb , faire le chauffeur à la Uber , faire du porno à la Chaturbate , faire le brocanteur à la Ebay , faire le critique gastronomique à la Tripadvisor , faire la friperie à la Vinted , faire l'influenceur à la partout , faire l'artiste pourquoi pas . Plus besoin d'avoir étudié le modelé d'une sculpture ou de savoir dessiner un drapé , ni de connaitre le solfège . Elle est peut-être là la vraie rupture . Celle d'un affranchissement de la maitrise de la technique des arts . La liberté grande qui ouvre ses portes aux arts urbains , naïf , brut ou autres - la sensibilité en majesté . Après tout cela passe au Grand Tamis
C'était cela le sismographe des Arts Incohérents enregistrer les secousses sans capacité de prédiction de leurs prolongations . Les marges toujours à rejoindre le centre . Il faut saluer l'indéniable talent de François Jules Foloppe dit Gieffe dont Johann Naldy commente plusieurs réalisations . Sur le fameux panneau tout noir de Paul Bilhaud , l'étiquette numéro 15 était-elle devant ou pas ? Mystère et boule de gomme . Le tableau a pour titre - Combat de nègres pendant la nuit . Noir couleur peau - il y a des peintres qui tendent la leur sur des châssis avant d'y projeter toute leur âme - c'est la peinture . Peut-être était-il porteur de sortilèges enténébrés rapportés de cette Afrique du temps des colonies . Tout noir on dirait un tableau d'école qui donnerait aux enfants l'envie d'en faire quoi ? De tracer de grands coups de craies en travers - en vert , en bleu , en rouge , en jaune
Pop Pop Pop Pop
Des bulles colorées viennent exploser
Pop Pop Pop Pop
A la surface
Pop Pop Pop Pop
Du jour
Pop Pop Pop Pop
Dans la nuit
Pop Pop Pop Pop
Le bruit du silencieux
Et ça fait Pop
Sous les articles , les vidéos , les faits du jour , les publications diverses et variées
Il suffit de repasser quelques temps après
Tout s'est arrêté
Les commentaires prêts pour la paléontologie
Bien dorés - laqués comme on dit . C'est ainsi que Christophe Nobili décrit la direction de son journal . Gavés en fortune - bien gras à en perdre la foi journalistique . La radicalité soluble depuis longtemps dans leur abondance . Le travail d'enquête en berne - en exergue quasiment plus qu'un ronronnement de potins sarcastiques et de petits quolibets ( un bon résumé de la situation à la page 110 du livre ) . Dépassé par des médias en ligne plus affûtés qu'eux - ils sont en Trottinette pas électrique avec l'Encornet en passager . Pas pratique pour faire une pointe de vitesse
Dans cette époque où l'information doit être gratuite où tous ne veulent que du gratos partout . Elle finit par ressembler à cela , de la nourriture industrielle - c'est coloré et croustillant - c'est pas bon mais c'est pas cher . C'est un paysage de
désolation . Une presse nationale perfusée tel un junkie par les
subventions et les capitaux . Une presse régionale dite PQR réinventant chaque jour le robinet d'eau tiède - une atmosphère irrespirable l'r étant
de trop . Il ne devrait pas être possible de descendre à un étiage aussi bas en diversité . La presse nationale en monopole , la régionale aussi et le contrepoint qu'était sensé être le Canard enchaîné en monopole aussi . Car c'est amusant le simple fait d'être là transforme certains journaux en institution avec des droits et devoirs - au moins pour leurs lecteurs - et pas que du volatil(e)
Le seul dans la presse gagnant de l'argent - du bon maïs - et sans publicité - c'est le Canard enchaîné - mais pour cela il faut serrer les ficelles . Ah les arrières-cuisines ! C'est compliqué une rédaction - ça coûte - surtout avec des plumes de talents et des journalistes spécialisés - un pognon de dingue ! Alors existe toujours la tentation de rogner dessus . Cela ressemble aux entreprises où les salariés se transforment d'un coup de baguette magique de la fée Carabosse - de richesse en fardeaux
Ce goût de la trahison en bouche - de ceux de la hotte et leurs étranges fumets . Être là à souquer et eux à économiser encore et encore - assis sur leurs énormes réserves . Le coup de la fameuse solidarité de paquebot ça marche un moment puis ... Sabordage ou changement de cap ? Le tropisme de l'enquêteur - chercher et chercher et tiens qu'est-ce que ces petits arrangements ? La femme d'un dessinateur qui palpe - il n'y a pas plus spécieux qu'un abus de bien social . Bim télescopage des logiques de celles des assis , de celles des debout - du c'est pas bien important on est entre copains , à celui qui regarde sa fiche de paie . On se dit mais dans quel guêpier Nobili s'est fourré - passer de Mandeville aux vaudevilles
Des abeilles fécondant des plantes et parfois qui piquent si on veut toucher à leur miel . En 2017 le Canard enchaîné évoquait le livre écrit par des salariés de Kokopelli racontant une entreprise prédatrice et toxique intitulé - Nous n'irons plus pointer chez Gaïa . Les mêmes mécanismes à l'oeuvre les soit-disant vertueux prit au piège de leur propre jeu . Un grand classique finalement , les mauvaises graines ne germent pas - heureusement
Le contre-pouvoir - le vrai - c'est toujours lui l'ennemi du tourner en rond . Ce briseur d'unanimité , ce contrôleur des dérives . Ses ennuis avaient commencé avec la création d'un syndicat maison - une première dans ce journal . Pas possible de nous faire ça - à nous ! En mode start up - les copains d'abord - voyons vous venez pour participer à une formidable aventure - passer du bon temps sur notre radeau . A lire Nobili qui tirent à gros boulets sur ses capitaines médusaient qu'il décrit repus , vieillis et aimant les bonnes fréquentations on comprend mieux les tournures de ce journal . Froissant un peu les plumes des puissants mais dur avec les faibles - écrasant les Gilets Jaunes sous l'étiquette de complotistes . Vous comprenez ils ne sont pas du même monde . Écrabouillant les réfractaires à l'idéologie prophylactique de leur mépris . Bien dorés - laquais comme on dit