L'or des mots dits

 Grandes zébrures dans le ciel de la création 

A la kintsugi 

L'or coule des veines

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 Cheminer dans les ténèbres 

Éclairées par des points scintillants 

A se raconter des histoires

Ça sent le sapin

 Pour un temps les masques pendus aux rétroviseurs intérieurs des voitures 

Auront remplacé les sapins aux douceâtres odeurs chimiques

A table !

Posés sur la nappe  

Les étoiles pour compagnes , les arbres pour amis , les animaux en présence

Les saisons en scansion , la terre nourricière ou dure 

Les fêtes et les rites en virgules 

Les visages connus et ceux de passage parfois 

Cet écoulement cyclique du temps secoués par les cahots du chariot 

Beau comme de l'antique mais si prévisible 

Comme il disait Pierre Bourdieu elles leurs laissèrent la terre 

Pour ces accélérateurs de particules que sont les villes 

Les sunlights des lampadaires , des magasins , des restaurants , des bals , des casinos , des boxons ,  des cabarets . Pied au plancher du rythme des voitures à celui des musiques , à ceux des tourbillons 

De visages , de couleurs , de nouveautés - tout devient flou , naissance de l'impressionnisme 

D'abord les ondes de la radio , puis celles de la télévision - nouvelle nappe . D'autres lieux viennent à notre rencontre en surimpression 

Le rétinien qu'il disait en riant . Puis extension à portée de main en permanence , en nouvelles lignes de fuite 

Ils étaient venus pour se tenir chaud et succomber à ces vénéneuses ( les villes pour ceux qui suivent ) 

mais c'est le venin de l'abondance et du nombre  qui stérilisèrent  leurs coeurs 

Ou peut-être d'autres choses - à la camé il faut la dose toujours plus forte autrement le soufflé retombe et la grisaille s'étend sur tout 

Les promesses d'un nouvel exode sont là sur la table celle de Mars pour faire du Paris-Dakar sans problèmes de pollution ou plus vraisemblablement cette tentative d'apesanteur de tout abandonner pour ces pays de chimères siliconées

Nouvelle nappe

Lever les filets

 Des millions de véhicules en autant de globules circulent sur les autoroutes ces grosses artères , des étrangers et des français - encore plus en été . Ce réseau qui permet  de traverser un pays sans même s'en rendre compte  . Pour les accueillir nos ambassades - les stations services - elles sont la vitrine de la (F)rance . Avant tout de notre gastronomie y manger un plat ou un sandwich c'est prendre la mesure de notre génie . Celui de la reconversion de Fos-sur-Mer - la plasturgie enfin dans l'assiette . Et ça marche ! Autrement elles seraient en faillite depuis longtemps y faire un plein d'essence c'est la garantie de téléphoner à sa banque pour ouvrir une ligne de crédit . Le nu  visage d'un pays se présentant glorieusement  à ses visiteurs , ce qu'il reste de sa chair  - offerte à leurs concupiscents estomacs .  La fierté des territoires à portée de roues  et leurs grandeurs . Ah c'est beau  à écrire ses lignes des frissons me parcourent l'échine

Mais  les automobilistes ont flairés l'arnaque - la Marianne  trop belle - gavée telle une oie au botox de l'agroalimentaire . Ils se disent qu'il y a anguille sous roche que les français  pour les dissuader , pour  garder leurs richesses gastronomiques -  ont tendu un filet de camouflage .  Ah ah les canailles ! On va sortir à la première barrière de péage , partir à la  rencontre des villes et des villages . Dénicher des pépites , faire ripaille et ventrées et si il faut tripesavisées et le Michelin dans l'autre main pour s'aider  à les dégotter  ou encore pourquoi pas faire confiance à son flair de gourmet - nez aux vents.  A nous les bons ptits plats ! D'ailleurs à la Sieburg poser la question c'est y répondre - le repas est-il français ?

Les voici ils s'égayent en joyeuses troupes - affamés  .  Mais une révolution copernicienne est passée  par là entre-temps .  Des milliers de commerçants survivants et  avisés ont cherché et trouvé la martingale . Oui , oui  prenons exemple sur nos ambassades , dupliquons-les . Partout à portée de fourchette , terminée l'assiette chichiteuse et esthétique c'est bon pour les magasines , les écrans et les gastros place à l'inspiration autoroutière . La cuisine est un art , de l'alchimie  , les marmites des athanors , ce tour de force de rendre  comestible  la marge .  Cela ressemble aux glaces industrielles où le principal ingrédient est l'air - l'air du temps

 Désappointés , au bord de l'abandon , ils continuent de chercher et de chercher . Ils  se disent que ce peuple décidément sait dissimuler ses trésors . Tout cela doit être un leurre , ils nous veulent bredouilles - c'est pas possible !   Ils soulèvent ce second filet de camouflage  , auscultent les fonds de casseroles   non il n'y a rien , rien du tout , plus rien du tout 

 Les mystères de l'évaporation ...

Avant-garde

 L'autre jour un ami en fauteuil roulant qui se fait tout livrer à domicile - services et marchandises -  depuis des années et dont le principal lien avec l'extérieur sont le téléphone , l'écran plat et l'ordinateur m'a dit d'une douce ironie 

- Tu sais je suis un précurseur

Sainte-Alliance du Ruisselement 4

 Du sang du sang du sang du sang 

Du sang partout 

Partout sur les écrans 

Du sang des hordes de flagellants à cagoules de Pénitents 

C'est le Grand Basculement 

Leur sang nous gicle dessus

2164

 C'est reparti pour une nouvelle saison 

Celle des bateleurs qui jactent

Et les autres qui rament

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 Il dit en riant 

Le désir est souvent ventriloque

Bleuite

 Le regard toujours aux aguets , ils se dissimulent au milieu de nous tous 

Peut-être lui , peut-être elle 

L'autre devient le potentiel ennemi 

La peur , la vraie cette frousse irraisonnée , cette méfiance absolue 

Qui sait si cette oreille à laquelle on se confie est traître ou amicale ?

Qui sait si cette voiture qu'on croise n'est pas une de ces banalisées confiées au privé ?

Qui sait dans le désordre instillé si le danger vient du vacciné ou pas , du covidé ou pas ? 

La Bleuite est de retour 

Le boomerang est là - c'est son vol

Sainte-Alliance du Ruisellement 3

 Ce fût  la rencontre coup de foudre du fric et des freaks 

Ils célèbrent leur nuit de noces 

Leurs fluides organiques ruissellent à plein écran

Extimité

 Il faut prendre au pied de la lettre les déclarations des tatoués 

Ce n'est point une décoration extérieure 

C'est une extimité temporaire tentant sa permanence