samedi 20 novembre 2021

A table !

Posés sur la nappe  

Les étoiles pour compagnes , les arbres pour amis , les animaux en présence

Les saisons en scansion , la terre nourricière ou dure 

Les fêtes et les rites en virgules 

Les visages connus et ceux de passage parfois 

Cet écoulement cyclique du temps secoués par les cahots du chariot 

Beau comme de l'antique mais si prévisible 

Comme il disait Pierre Bourdieu elles leurs laissèrent la terre 

Pour ces accélérateurs de particules que sont les villes 

Les sunlights des lampadaires , des magasins , des restaurants , des bals , des casinos , des boxons ,  des cabarets . Pied au plancher du rythme des voitures à celui des musiques , à ceux des tourbillons 

De visages , de couleurs , de nouveautés - tout devient flou , naissance de l'impressionnisme 

D'abord les ondes de la radio , puis celles de la télévision - nouvelle nappe . D'autres lieux viennent à notre rencontre en surimpression 

Le rétinien qu'il disait en riant . Puis extension à portée de main en permanence , en nouvelles lignes de fuite 

Ils étaient venus pour se tenir chaud et succomber à ces vénéneuses ( les villes pour ceux qui suivent ) 

mais c'est le venin de l'abondance et du nombre  qui stérilisèrent  leurs coeurs 

Ou peut-être d'autres choses - à la camé il faut la dose toujours plus forte autrement le soufflé retombe et la grisaille s'étend sur tout 

Les promesses d'un nouvel exode sont là sur la table celle de Mars pour faire du Paris-Dakar sans problèmes de pollution ou plus vraisemblablement cette tentative d'apesanteur de tout abandonner pour ces pays de chimères siliconées

Nouvelle nappe

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