C'est des mots écorchés restés accrochés aux halliers
En bord des chemins accidentés
Ils gouttent sang
Par moment ils donnent des écrits
Comme ce jour-ci
Plusieurs fois je me suis fais avoir , de ne pas photographier un livre avant de le chroniquer . Entre la tasse de café ou le verre de vin renversé dessus et les échappées des mains et paf dans le gravier ou dans une flaque ou dans l'assiette . Sans compter ces couvertures qui se délitent au bout de quelques maniements ou celles qui finissent cornées ou détachées . Parfois aussi elles sont marquées des traits de crayons ayant glissés subrepticement de l'intérieur des pages à l'extérieur . Les annotations sont consubstantielles à la lecture - elles sont via ferrata pour la relecture qui peut être quelques jours , semaines ou années après . Le plaisir d'en trouver des précédentes d'autres lecteurs - tiens quelqu'un est passé ici - et il a laissé traces de pensées . Toutes ces cicatrices qui viennent marquer la chair du texte - si il en vaut le coup . Un texte vierge en fin de lecture c'est un texte sans accroches . C'est pour cela que photographier un livre dès son arrivée , n'est pas une si mauvaise idée que ça . Après tout il se dit qu'ouvrir un livre , c'est tirer la couverture à soi . Il se dit tellement de choses
Cela va être un tsunami non pas du gadget à la casque de réalité virtuelle ou lunettes connectées . Non de la hype de chez hype - rien de moins . L'objet indispensable - celui à en rêver la nuit - celui du désir . Vous vous demandez ce qu'il peut être ? Ah ! Ah ! La tension monte . Un objet durable à la fois écologique et technologique . A la pointe de la technologie - sur la tête . Cet objet unique sera ....Il sera une casquette solaire et oui - afin que que chacun puisse être autonome et singulier . Toujours branché ! Plus de problème pour recharger son ordinateur de poche , plus de problème pour la batterie du casque audio . Ces casques englobant les oreilles qui font immédiatement penser à un moyen de communication avec les extraterrestres made in la soupe aux choux . Avec cette casquette vous ne serez plus un gland vous porterez la prochaine médaille d'or du concours Lépine - et ça , et ça ce n'est pas rien , c'est beaucoup .
- Tu l'as cette appli ?
- Non et toi celle la ?
- Non plus
- Et celle la ?
- Non elle fait quoi ?
- Quand tu vas au restaurant à plusieurs , elle permet de calculer au centime près la quote-part de chacun
- Mais c'est incroyablement révolutionnaire et indispensable
- Et ouais . Tu vas l'installer ?
- Non
- Quand penses tu ?
- Tu sais en un sens toutes ces applis c'est de l'origami . Et roulez cocottes
Ils se mirent en rires terribles
Nicolas Chauvin vient de réceptionner le ballon , deux joueurs adverses lancés comme des balles viennent le percuter avec élan de toute leur masse - un tampon monumental . Il ne se relèvera pas . C'est ce que raconte son père Philippe Chauvin dans ce livre intitulé - Rugby , mourir fait partie du jeu . Il raconte l'avant et l'après , son incompréhension et ses souhaits - en quoi une telle action n'est pas conforme à l'esprit de ce jeu et qu'est-il possible de faire pour que cela ne se reproduise pas . Mourir sur le pré c'était l'apanage des duettistes des milliers y sont restés la fine fleur - fauchés comme des pâquerettes . Les meilleurs bretteurs - les plus fougueux , les plus braves , les plus experts , les plus fondus se décimèrent . C'est cette volonté toujours présente de se batailler , de se défier - de s'étalonner qui est moteur . Normalement dans cette forme pacifiée d'affrontement qu'est le sport il y a moins de dégâts . Mais dès qu'il y a collision il y a de la casse . D'autant plus quand un jeu transforme sa pratique . Des joueurs surentrainés , et ayant prit de la masse musculaire rendent les percussions violentes . Surement que ce sport touche ses limites - les chocs on dirait du football américain pratiqué sans armure . Pour vendre ce sport d'une part le temps de jeu effectif a augmenté et d'autre part il fallait que le ballon soit le plus visible possible . La mêlée , la touche , les mauls réduits à des rampes de lancement - le profane spectateur n'a que faire d'une maïeutique du ballon . Il veut voir . Alors on lui en a donné . Il ne manque qu'une caméra et un micro dans le ballon . Du mouvement , du mouvement encore plus - pas de temps mort . La dernière blague risible c'est un compte à rebours pour le buteur en cas de pénalité ou de transformation . En équivalence à son époque - toujours plus - de flux financiers , toujours plus de mouvements de marchandises , toujours plus d'images . Nicolas Chauvin est mort de cela du tampon de cette modernité
Les épidémiologistes qui se sont penchés sur le football américain sont effarés . Sans compter les blessures qui laissent des handicaps physiques , c'est les chocs à la tête qui sont les plus traumatiques . C'est une véritable hécatombe . Il n'est pas du tout certain que la tête est vocation à être un sac de frappe . Dans la boxe beaucoup de lésions sont irréversibles . Philippe Chauvin se plaint d'avoir été écouté d'une oreille distraite par la ministre des sports de l'époque Roxana Maracineanu . Il faut se souvenir qu'elle a déroulé le tapis rouge à ce sport en cage le MMA . Comment voulait-il qu'elle soit sensible à un choc entre joueurs alors qu'elle venait de légaliser le tabassage ? C'est la signature du macronisme où à l'instar du libéralisme qu'ils prônent tous les coups sont permis et rien ne doit faire obstacle à son extension . Frapper un homme à terre c'est cela leur idéologie . Attendons avec impatience les études épidémiologiques sur ce " sport de combat " elles promettent d'être édifiantes . La casse des hommes fait partie intégrante de leur projet et malheureusement pour cela il y aura toujours des volontaires . Bonne lecture
En déambulant ils hochent la tête de droite à gauche et de haut en bas - puis dans les autres sens . Ils font et refont mentalement les comptes . Après les frais fixes - habitation , assurances , voitures , électricité , eau , téléphones puis ceux pour les enfants . Les autres aussi , les petits plaisirs et l'alimentation , sans oublier les ponctions de l'État sur ce qui reste . Il ne reste pas grand chose justement . C'est pas terrible , c'est vraiment moyen de chez moyen . C'est pour cela que les économistes les nomment - la classe moyenne
Au gré des modes des couples se forment , le rottweiller et son vigile , le lévrier afghan et sa bourgeoise cheveux au vent , le labrador et monsieur tout-le-monde , le mini chien et son maxi sac à main , le pitbull et son gars de quartier , le bichon maltais et sa mamie , le berger allemand et Jean-Pierre Hutin . Le berger allemand dressé au mordant en parfait défenseur des maisons de campagne . Il était le chien de garde d'une époque . Ces grandes vagues d'engouement pour une race sont souvent catastrophe . Les éleveurs se mettent à en sortir à tire-larigot et tous ne sont pas viables - maladies diverses en perspective . Pour les bergers allemands c'était en mode tremplin à ski - le train arrière surbaissé et la dysplasie pas bien loin . C'est ce qui est arrivé à Mabrouk mort à six ans d'une maladie du sang . C'est ce que retrace Jean-Pierre Hutin le fondateur de l'émission 30 millions d'amis dans ce livre sensible . Un compagnon de tous les jours qui disparait c'est un bloc de banquise des années passées ensemble qui craquelle puis se disloque - tombant dans l'océan - nous laissant seul et gardien imparfait de sa mémoire
Mettre à disposition tous les stupéfiants - des doux type cannabis , chocolat ou café ou des durs : héroïne , méthamphétamine , cocaïne . Rajouter dans ce buffet à volonté le sucre . C'était le protocole d'une expérience avec des rats pour cobayes menée par des scientifiques pour déterminer des degrés d'addiction . Ce fût orgiaques de vrais rockers en tournée à s'en dynamiter les synapses . Après avoir tout essayé ils constatèrent la lassitude gagnant les ratons sauf oui sauf pour le sucre . De la vraie bonne came raffinée ou pas à s'en gaver à s'en faire péter la panse . On aurait dit à la fin une troupe de sosies d'Elvis Presley carburant au beurre de cacahuètes . Il était temps d'y mettre fin . Ce fût ce cocktail tant attendu qui débarqua sur la télévision avec TF1 - un mélange d'émission de variétés , de sports , de faits-divers , d'un peu de tout , d'un peu de rien aussi vite vu qu'oublié . Un cocktail coloré et sucré - c'était irrésistible . Du sirupeux totalement dépolitisé , prônant l'ordre . Lequel ? Celui existant , celui du moment , celui profitable pour les affaires . 30 millions d'amis était l'un des ingrédients de ce cocktail . Qui n'aime pas les animaux ? Pas grand monde . Il parait que les vidéos de chats ont toujours autant de succès - l'insignifiant enfin visible . C'est du visuel sucré plus addictif que la plus dure des drogues . De l'imaginaire et de l'occupation clés en main pour des assis c'était avant les systèmes portatifs - le changement c'est que désormais chacun peut composer la recette de son propre fix . Bonne lecture
Chaque balle tirée possède ses stries caractéristiques . Elles permettent d'identifier le type d'arme et le canon dont elle provient . Pour le dire autrement , dans une coulée , une oreille attentive sait reconnaitre l'animal qui passe - sa corpulence , sa démarche , sa race , son caractère , l'épaisseur de son poil . Un biographe est celui qui tente d'interpréter les traces d'une trajectoire . C'est ce que fait Dominique Jarrassé dans son livre Osiris - Mécène juif - Nationaliste français . Il dresse avec brio le panorama d'une époque et d'une bourgeoisie juive , les Pereire , les Camondo , les Rothschild et tant d'autres - tous des fils adoptifs qui à coups de prodigalités aristocratiques devinrent des fils définitifs de ce pays . Daniel Iffla ( 1825-1907) fût l'un d'eux puis il décida de devenir Osiris . Pourquoi ? Nul ne le sait . C'est le mystère des hommes - il nous en reste quelques éclats - parfois leurs décisions leurs échappent aussi . Daniel était le prénom de son grand-père - traditionnel hommage aux générations précédentes . Osiris est celui qu'il s'est choisi en affirmation . Iffla signifierait " il réussira " c'est de bonne augure pour la prospérité , on peut aussi l'entendre par il réussira à devenir Osiris - ce dieu des morts - et lui désormais prêt à rejouer tragédies et munificence mêlées . Passer de Bordeaux à Paris , faire fortune à coup d'agiotages . Épouser Léonie , elle est catholique , tout est beau mais le destin est en embuscade . Elle décède emportant avec elle les deux enfants qu'elle portait . Plus que les ailes noires de la tristesse et du désespoir pour survoler sa désolation pour envelopper le monde et soi dans ses plumes . Rester fidèle à l'être aimé . Porter ce désir d'un tombeau commun à une époque où les juifs et les catholiques ne pouvaient être enterrés ensemble . Tenter de sculpter le réel avec son argent - en faire un instrument de mémoire . Rendre visite fréquemment à son notaire - transformer son testament en autobiographie . La vie s'est arrêtée un moment , vouloir la transmuter - la figer - dans ce qui lui parait le plus durable - la pierre . Relever des tombeaux de gloires oubliées , poser des plaques de marbre en hommage aux siens et en fidélité au culte séphardi dans laquelle il s'inscrit et ériger des statues autant que possible . Des monumentales telles la Jeanne d'Arc de Nancy en reconnaissance à la terre d'accueil , une de Musset ombragée par un saule en mémoire du romantisme qu'il aima , une autre de Guillaume Tell à Lausanne sous le patronage de la liberté et de Juliette Adam et beaucoup de bustes et des plus petites statues présentes dans la galerie d'art de son hôtel particulier . L'une particulièrement , vivre avec elle tous les jours , le Moïse de Michel-Ange avant de le retrouver pour l'éternité en vigie sur sa tombe - des statues en autant de cénotaphes
Dormir dans sa chambre sous les auspices de Marie-Antoinette et de Charles Ier d'Angleterre - deux souverains décapités - dans un coin de la pièce un buste en terre cuite de Louis XVII au funeste destin - une atmosphère . Racheter Malmaison et ses amours défunts - ce ne pouvait être une propriété avec un autre nom - en faire donation à l'État . Acheter le château de la Tour Blanche dans son bordelais natal puis le donner à l'État pour qu'il devienne lycée viticole - une transmission . La tour n'a jamais existé - c'était le nom d'un ancien propriétaire Monsieur De Latour Blanche - il n'y avait qu'un pigeonnier - il l'avait trouvé d'instinct cet endroit lui le veuf à la tour abolie . Ouvrir la caisse de bois clouée , elle ressemble à un cercueil . Regarder le vin couleur or carat - déboucher la bouteille - plop - s'en verser un verre . Humer longuement , des arômes de fruits confits en macération - le porter à ses lèvres . De la matière en bouche - cette matière qui fait que les Sauternes sont taillés pour défier les années - du sucre aussi , beaucoup pour adoucir l'amertume et anesthésier les douleurs . Coulent sur la paroi intérieure du verre de longues jambes d'alcool , elles sont là en bouche lianes rhizomiques enserrant le palais . Ce palais dont il devient un instant prolongé le compagnon . Penser aux autres palais désertés juste bons à s'emplir de collections . Porter à nouveau aux lèvres le liquide mordoré - oui - boire du Sauternes s'est embrasser à pleine bouche la mort - et le sucre est son baiser . Un arrière-goût toujours présent il est celui du botrytis cinerea , un goût champignonesque - celui de la putréfaction .Ce drapé interminable et dansant dans entre les dents , nappe les papilles gustatives il est identique à ceux recouvrant les catafalques . Des synagogues , des pavillons à droite et à gauche , quelques plaques de remerciements pour les dons , un prix triennal de l'Institut Pasteur dont il fût le plus important mécène - souvent un nom de rue , de musée , de bâtiment , de prix ... n'est plus qu'un nom . Les coulées s'estompent , se referment , s'enfoncent dans l'obscurité des forêts du temps , parfois un promeneur ou un lecteur passe et pousse délicatement les branches pour retrouver traces . Bonne lecture
Il dit en riant
- Il semble que le bilan carbone des récents conflits
Israël/Palestine et Russie/Ukraine ne soit pas très bon
Dans la poche ou à la main des rectangles
Fermer les yeux , poser délicatement une oreille sur le premier qui est un livre - rien . Si ce n'est le son de sa respiration
Poser une oreille sur l'autre - c'est un écran . Un bruit venteux terrible , il semble que toutes les souffleries du monde y soient enfermées
Elle lui a dit l'autre jour
- Plus mon ventre pousse , plus mon sexe disparait
Intrigué il a regardé , il ne l'a pas trouvé
Des boîtes rectangulaires en colonies ou seules parsèment les campagnes et les villes - elles sont là en médium de leur environnement . D'étranges animaux jaunes et noirs entrent et sortent en une sorte de danse . Ils partent en quête de thym ou de sapin , de pissenlit ou de châtaignier , d'arbousier ou de fraisier , de tournesol ou de bruyère cela dépend où sont posées les ruches . Certaines ne bougent quasiment jamais d'autres sont nomades à suivre les floraisons . Elles butinent les fleurs et les plaies - du monde et les leurs - miel couleur sang . Parfois trop et c'est égal aux coupelles d'eau sucrée posées à l'intérieur . Il faut le juste dosage pour la saveur d'un terroir - celle d'une écriture . Elle est là l'ambroisie de l'âme dans ces voix qui s'incarnent en mots . Il se dit que la plus goûteuse est la milleflori . Il se dit tellement de choses
Les 230 kilomètres de l'étape dans les jambes . Elles sont crampées , ils ne sont plus que 2 à s'arracher sur les pentes ardues - c'est le sprint final debout sur les pédales au coude à coude . Ils semblent finir ensemble - sur la photo finish l'un des boyaux est 1 millimètre devant l'autre .
Ils s'assènent des coups à faire vibrer le bourdon du clocher pendant toute une journée . Visages et corps marqués pas 1 n'a reculé , pas 1 n'est allé au tapis . C'est le gong final les 2 combattants s'enlacent en respect mutuel . Dans un moment l'un va lever les 2 bras et l'autre les garder baisser
Les 22 acteurs sur le tapis rectangle vert - aujourd'hui c'est la finale . Après 90 minutes intenses et des prolongations . C'est la roulette russe des pénaltys et les montagnes émotionnelles du même nom . Les uns vont pleurer et les autres exulter
Il serait possible ainsi de multiplier à l'infini les exemples des tentatives de classement . Ce n'est pas qu'il soit problématique que l'un soit plus fort que l'autre - c'est qu'il faille à tout prix trouver les moyens de le faire . Pour les départager les moyens techniques permettent désormais de mesurer la différence au millimètre ou à la milliseconde ou les règles du jeu sont modifiées dans cette finalité . Il faut des vainqueurs et des perdants - c'est la négation de la valeur équivalente . C'est la négation de la beauté du geste alors que ce qui devrait être promulguer - montrer en exemple - la vraie noblesse dans le sport - c'est ex æquo . Ils ne mesurent que de la petitesse et pour eux le partage est hantise . Alors qu'après tout quoi de plus beau que d'avoir plusieurs vainqueurs à célébrer ?
Pour faire un barrage , apporter une branche puis une autre , recommencer à nouveau . Il y a chez les castors une façon paysanne de plesser les haies - une attention au proche . Les haies étaient infranchissables et nourricières - néfliers , noisetiers , noyers , sorbiers ou sureaux étaient de la partie . Les retenues d'eau elles , abritent des poissons à foison , des alevins de partout , des insectes en escadrille , tout plein de batraciens et des oiseaux qui observent tout cela . On peut le découvrir en feuilletant ce livre - Les mille vies du castor édité par Salamandre et imprimé à cent kilomètres de leurs bureaux telle est leur revendication . Pourquoi cent et pas dix ou mille ? Nul ne sait . Les castors aiment occuper les fonds de vallées fertiles , les hommes aussi , ce fût un conflit de territoire . Les uns mieux armés que les autres . C'est la même histoire pour les loups , les ours , les bisons ou les hardes de sangliers - le Grand Remplacement à l'oeuvre
Il y a de l'enfance dans le castor - construire des cabanes et tailler les végétaux en crayons - s'émerveiller du résultat de ses actions . Parfois à la bûcheron ils leurs arrivent de tomber des arbres énormes . Ils n'arrêtent jamais , leurs dents poussent tout le temps . Ronger , ronger , ronger le monde - en partage avec nous - la croissance continue . Modifier son environnement pour l'adapter à ses besoins - en partage aussi - une façon de terraformer . Les castors sont monogames , mais comment font-ils ? C'est peut-être le secret le mieux gardé . Toute la sainte journée ils boulottent des branches de saules . Ils se gavent de salicyline . Tous les conflits sont apaisés - règne la sérénité , le plaisir de regarder pousser l'herbe et d'admirer les feuilles se posant délicatement à la surface de l'eau en éphémères radeaux - c'est beau . Nous savons désormais ce qu'il nous reste à faire
abcdefghijklmnopqrstuvwxyz les 26 cavaliers en une seconde
Un tempo proche de celui du nombre d'images par seconde du cinéma
En partage le goût de raconter
L'Auvergne pays au nom d'arbre - les hommes enracinés - parties du sol . Si accrochés que la Terre pourrait bien secouer en tous sens qu'ils seraient encore là . Parfois ils se rassemblent en processions , étranges cérémonies presque païennes venues du fond des âges . Ils partagent un fromage qui a souvent changé de nom mais qui est le même - le Saint-Nectaire - pour l'accompagner ils s'arrosent le palais d'un vin à la saveur de magma frizzante . Ils vénèrent leurs idoles des vierges aussi noires que la pierre de la Kaaba . Elles ont l'obscurité des mystères des temps anciens et de l'univers . C'est ce pays qu'a arpenté Maurice Busset au guidon de sa bicyclette par tous les temps à se confronter aux éléments . C'est ce pays avec ses mots et ses pinceaux qu'il a porté dans ces pages - avant que telle une Atlantide il ne disparaisse . Il reste - Le vieux pays d'Auvergne - paru il y a un siècle - une éternité presque . Cet exemplaire en hors-commerce est un des vingt-cinq numérotés et signés sur Vélin Madagascar Navarre . L'édition courante est sur papier filigrané des papeteries François Barjon à Moirans - ce fameux papier japon dont il goûtait tant le charme autant que l'esthétique du pays . 1500 exemplaires disséminés dans les bibliothèques ou ailleurs - si vous en voyez un , n'hésitez pas - vous ferez l'acquisition d'un trésor brillant de son talent . En félibrige le pays au coeur , à en être le témoin et le porte-parole , tel un Hansi pour l'Alsace son contemporain . Emmitouflé dans sa coubarte - dont les paysans se servait en muleta - il décrit avec sa langue de peintre les paysages en mots colorés - ramassant de ses pinceaux les escarbilles des derniers feux d'une civilisation - pour enflammer ses toiles . Pourquoi lui ? Pour que le talent transmette traces et c'est le mystère des êtres qui rentrent en mission parce qu'a un moment donné ils pressentent que si ce n'est eux il y aura personne d'autre . Il n'y a pas dans ces pages l'intensité extrême parente de l'expressionnisme qu'il est possible de trouver dans En avion , réalisé suite à la disparition de son frère . Plus de douceur , un trait moins haché , pas de couleurs vives mais beaucoup de planches d'une grande présence . Elles étaient réalisées à partir de bois gravé - à la paysan - couteau à la main - copeaux au sol et sur les pages des parcelles arrachées à l'oubli - des hommes et des animaux , des volcans et des forêts , des villes et des églises . Les hommes disparus , restent des étables et des burons vides en vigies mutiques - tels des nuraghes veillant sur l'horizon
Maurice Busset en conteur d'un pays mythifié - après tout les histoires ne vivent que tant qu'elles passent de l'un à l'autre- aujourd'hui ou demain - hier est mort déjà . 1924 et il aperçoit une tentacule se pointant - page 50 " l'emprise des bazars et grands magasins inondant le pays de leur camelote banale " - c'est cela un artiste - ce n'est pas le canard avec l'entonnoir enfoncé dans le gosier - c'est un refuznik . C'est cela aussi un artiste celui qui cristallise en oeuvre les temps présents et les autres . La coubarte en étendard - tel un poncho coloré des Andes . C'était une race d'hommes ne se plaignant jamais , une race dure , tout cela commençait de bonne heure . Les bébés venant de naitre étaient portés sur les pentes des volcans et laissés là une nuit entière . Les parents revenaient les chercher le lendemain matin . Ils les trouvaient dans la neige ou la rosée au fil des saisons - toujours entourés de bruyère mauve . Ceux qui avaient bravé les ours , les loups , le froid , la nuit profonde et leurs peurs - étaient dignes de leur sang . Tels Romulus et Rémus au retour ils étaient placés sous une ferrandaise ou une salers - ils tétaient goulûment à même les pis le lait transmuté des herbages . C'étaient des temps extrêmes - le climat rude - en hiver pour rejoindre sa maison , il fallait percer des tunnels dans la neige - leur Mer de glace à eux . Il se dit qu'a cette époque les bougnates arborées moustaches pour se protéger de la morsure du froid . Le réchauffement climatique est passé par là , elles sont désormais toutes douces et peaux de pêches . Il se dit tellement de choses
Du cochon qui engraisse plus vite que son ombre , de la Holstein pour remplir une piscine olympique , des plantes F1 qui portent si bien leurs noms - tout un travail de sélection sur le vivant . Sous nos regards ébahis apparait tel un Frankenstein sortant d'une armoire frigorifique de l'INRA - le prototype le plus adapté à tout ce barnum de l'agroalimentaire - l'exploitant agricole . Ce fils caché d'un croisement de la modernité et de Lyssenko est le survivant de la même liquidation à l'est et à l'ouest - celle des koulaks . C'était le fameux En marche - abrégé de l'expression " marche ou crève " . Pas d'autre solution ceux qui ne voulaient pas participer à la grande marche du progrès - tant pis pour eux . Par une sorte de ricochet facétieux - à coups de subventions , de crédits , de géolocalisation , de satellites passant plusieurs fois par jour , de monoculture , d'intégration totale dans le marché - l'exploitant agricole ressemble , oui beaucoup - à un poulet d'élevage
Feuilleter au hasard des rayonnages les livres de Jean-Paul de Rome d'Ardène et cette passion des plantes et des jardins ou encore L'Astrée d'Honoré d'Urfé ce Netflix des temps anciens . Humer à plein nez ce champêtre qui imprégnait tout . C'est ce qui est resté longtemps dans le rétinien - un pays de pâtres et de fées , de sources miraculeuses , de récoltes abondantes et de forêts touffues - sans ce rendre compte que l'agriculture était devenue l'avant-garde du capital . Faire le plus avec le moins de monde possible , le plus rapidement possible avec un dopage permanent et mon tout de médiocre qualité . C'est ce que racontent à leur façon Inès Léraud et Pierre Van Hove dans ce livre intitulé - Champs de bataille - L'histoire enfouie du remembrement - après tant d'autres . C'est épatant cette mode de la bande dessinée à texte , souvent c'est la conjugaison d'un texte moyen et d'un graphisme moyen - c'est agricole un hommage à la Terre du Milieu - après il y a des exceptions mais cela donne majoritairement des objets littéraires d'approches en quelque sorte . Les arbres , les haies - en obstacles il fallait qu'ils disparaissent - pour qu'adviennent les grandes surfaces . C'est la même logique à l'oeuvre - celle d'une caisse automatique , d'un télépéage , d'un paiement sans-contact , d'achats de marchandises fabriquées à l'autre bout du monde dans un supermarché , de prélèvements automatiques ... tout une somme d'actes jugés souvent sans conséquence - c'est l'arrachage du bocage humain et il semble que cela sera encore plus compliqué à réparer . Bonne lecture . N'oubliez pas de liker et de vous abonner - comme d'hab
Ce peut-être un murmure glissé entre les pages , des stances en colonnades , des cris et des chuchotements , de la prose en cavalcade , des pensées de midi ou de minuit , un appel à l'aide ou au clairon , une histoire à raconter ou un exercice de style , de grands flots ou juste quelques phrases , un texte limpide ou à triple ou quadruple sens , ce peut-être un billet pour des amis ou un livre voguant à la rencontre de lecteurs qui sauront le reconnaître - tant et tant de formes . Lire Marie de Quatrebarbes au phalène du titre - Les éléments - bien sûr . Une voix enrouée dans le nuit se pose en mots lumière - tentative de bougies d'éclairer les pages - à la recherche de sa clarté . C'est cela aussi le mystère de ce qui est nommé poésie - certaines embarquent d'autres sont vouées à ne trouver que dix ou cent lecteurs partageant cet hermétisme de soi . Prendre le livre , le poser sur la tête , ça dépatouille les jours de pluie . Nous voila protégés par un de ces abris construits aux claveaux des mots
Les chairs transpercées par le métal
Il vient chercher la chaleur
Il se réchauffe au sang
Il porte le goût de la terre et de l'hiver
La mort à la dentition stalactites/stalagmites rit aux éclats
Alfred Jarry en figure tutélaire de cette contrée nommée Absurdie . Quels en sont les habitants ? Ceux d'un côté de la frontière pensent que c'est les artistes , eux pensent aux gens normaux . Il ne semble pas y avoir pas tant de différences . Ce n'est peut-être qu'une question de propositions de définitions . D'un côté elles se coagulent et donnent des oeuvres ou des attitudes . Mais de quel côté déjà ? La frontière est peut-être dans la façon de considérer les guerres , les inégalités économiques , les désastres écologiques , les enfantillages technologiques comme faisant partie du pays où ils habitent et dont on ne souhaite pas faire partie . C'est possible aussi . Les auteurs de ce livre intitulé - L'Auvergne insolite - Petit guide pataphysique - réunis par Pascal Sigoda et paru aux éditions - Au signe de la Licorne - décrivent des figures auvergnates sortant de l'ordinaire . Des politiques , des écrivains , des peintres , des dessinateurs , des lieux et des évènement - avec une dose plus ou moins importante d'excentricité . Cela donne une tambouille évoquant le mouton sauce menthe - on dirait des anglais sur fond de paysages de volcans . Ils sont sympathiques ces pataphysiciens de seconde ou troisième générations quand ils souhaitent pêcher ils vont à l'endroit qu'ils connaissent le mieux - la pisciculture . En Auvergne quand on va pêcher en rivières , lacs ou étangs c'est toujours à la main - le bâton de dynamite - c'est pas la même
Alors chercher ailleurs tiens pourquoi pas dans ce coin là , il existe ici une vigne en friche oubliée de tous . Elle est nichée dans un repli du plateau de Chanturgue - il n'est pas possible d'en dire plus . Chaque année fin septembre avec quelques camarades nous montons à la nuit tombée la vendanger . C'est un cépage d'avant le phylloxéra dont nous ne connaissons pas le nom . Il faut le vinifier pour découvrir une des ses particularités - il a un goût de magma . Ses racines si profondes le rencontre dans une résurgence . A le boire il possède des vertus étranges , il donne une force prodigieuse . Il est possible de soulever d'une main une bombe volcanique et de l'expédier à cent mètres . C'était dans ce breuvage que les gaulois et le grand Vercingétorix lui-même puisaient leurs forces . Il y a un autre effet aussi ils libère les zygomatiques et délie l'esprit . Il se dit que chaque matin Alexandre Vialatte en versait dans sa tasse à café . Il se dit tellement de choses
Il dit en riant
- La fin de l'écriture d'un texte , c'est le moment où il décide de se détacher de soi
C'est tout bon , it's done
Plus rien à y ajouter . Il possède son équilibre , son harmonie et sa densité
Demain oui demain on recommencera
L'argent
Le sang
L'argent
Le sang
L'argent
Le sang
L'argent en prix du sang
Le sang pour de l'argent
Des millions de petits ou grands Dracula
Entrent en transe
Du sang de l'argent
De l'argent du sang
Du sang en argent
De l'argent en sang
Paysages hémorragiques rougis
Ce soir encore les fleuves charrieront des flots de sang
- Alors ça a marché avec cette fille ?
- Tu sais en elle je voyais trop
- Comment ?
- A la manière de ces kaléidoscopes
- Ah Ah Ah elle t'en a fait voir de toutes les couleurs
- On peut le dire comme ça aussi
Partir du constat qu'une rivière naturelle et la course d'obstacles de l'eau dont le castor est un des auteurs fonctionne mieux qu'une rivière transformée en canal . L'eau dans le rythme de la lenteur hydrate tout et accueille la vie . C'est le contraire d'une rivière qui ne fait que couler et dont les rives sont incisées - l'eau emportant avec elle les sédiments et n'irriguant pas - une rivière , l'idéal c'est quand elle est à fleur de terre prête à déborder , prête à lécher les champs et les prés . Les flux à toute berzingue cela ressemble aux cultures où la vitesse empêche désormais toute formation de syncrétisme . C'est ce que disait déjà Jean Giono dans L'homme qui plantait les arbres - la main pour faire revivre un pays . C'est ce que raconte à sa façon Baptiste Morizot dans son livre intitulé - Rendre l'eau à la terre - Alliance dans les rivières face au chaos climatique - illustré par Suzanne Husky . Il reprend les travaux de Kevin Swift à la sauce française - en conceptualisant . Le texte est divisé en 880 morceaux , autant de chapitres qu'il a taillé pour les enfoncer dans le lit des rivières et transformer notre regard sur elles . 880 bouts-rimés avec la nature - une poétique à l'oeuvre . C'est un troubadour qui pour rendre hommage et oublier son effarement devant les dévastations entonne son chant du monde . Après la théorie place à la pratique , dans les ripisylves de sa Drôme , il suffit de l'apercevoir bottes aux pieds pour voir un homme heureux - en accord aux lieux . Une forêt alluviale c'est le même mariage qu'une mangrove - la terre et l'eau qui s'embrassent - c'est chaud patate . Dans un reportage diffusé sur Arte ( en 2021 ) à propos de l'Inn cette rivière alpine , il est montré que partout où elle est renaturalisée , en peu de temps le vivant revient - loutres castors , chevalier guignette , bihoreau gris et butor étoilé - ce qui est rassurant , il faut juste de la volonté . A la René Dumont levons notre verre d'eau pour trinquer avec Baptiste Meaurizeaut qui vient d'écrire avec son livre , un nouveau chant de canari . Brinde !
Il y a quelques jours dans cette Limagne livrée aux céréales et aux exploitants agricoles , je passais rendre visite à l'un d'eux . Sa cour était jonchée d'étourneaux morts , je m'en étonnais . Ah ah ah qu'il m'a dit , qu'est ce qu'on a bien rigolé hier soir , on a fait un bon ball-trap . Ces oiseaux ça fait un bruit pas possible , ils servent à rien et ils chient partout . Il m'a semblé à ce moment là que tout s'obscurcissait , le ciel , la végétation , même les paillettes d'or de leurs habits de lumière qu'ils sèment en volant coulaient dans le sol pour ne laisser que leurs plumages noirs couleur linceul . Des loups , des ours , des rats taupiers , des pies , des goupils , des geais , des castors et des ragondins , des martres et des belettes , des pigeons en ville , des sangliers dans les maïs et tous les autres - tous coupables , tous nuisibles . Juste bon à exterminer , ils sont nos rivaux car ils occupent les mêmes habitats ou zones de loisirs que nous . Faut-il surfer ou se faire embêter par des requins ? Pour les castors ce fût le même sort , ils causent des inondations et font un bordel pas possible avec leurs dents rectangles orangés types DDE . En un sens entre eux ou nous c'est la logique du Grand Remplacement qui s'applique . Pour terminer sur une note plus heureuse me reviens en mémoire ce que raconte le picaresque Roland Feuillas dans son livre - A la recherche du pain vivant - il dit que chaque fois qu'il est au sommet d'une colline , d'un tertre , d'une montagne il pisse aux quatre points cardinaux . Il n'est pas certain que la méthode soit validée par les ingénieurs hydrologues - mais on sait jamais .
Une bataille au hasard celle de Pavie le 24 février 1525 au déroulé confus . Comme toutes les batailles , un enchevêtrement de combattants , de chevaux , de matériel et encore ce n'est pas une où des millions d'hommes sont projetés les uns contre les autres . Une histoire apprise par les écoliers , par des historiens , par des curieux , par des passionnés - restent dans les mémoires quelques brides de l'évènement . Mais pas les milliers d'histoires de ceux qui sont restés sur le champ de bataille . Pour les affaires c'est assez semblable , il y a celles courantes et les moments d'ébullition . Ceux où un secteur se transforme , où une société rachète les autres , ceux où certaines disparaissent , ceux où un nouveau champ économique s'ouvre . Cela peut-être dans le pétrole , le rail , l'acier , l'informatique , le bâtiment , les banques , les cabinets de conseil , la grande distribution ... Mais il y a moins de chroniqueurs et elles s'inscrivent peu dans la mémoire collective . C'est l'état d'un marché à un moment donné . En temps de paix c'est le capital qui mène la danse . André Rousselet était un homme d'affaires il se décrivait chanceux et secret . Compagnon de route de François Mitterrand d'une fidélité et d'une discrétion à toute épreuve . Il disait en maniant sa traditionnelle causticité qu'il était le seul trésorier de parti politique à être passé entre les mailles de la justice . André Rousselet dans les affaires s'est illustré dans deux secteurs , chacun dans le transport assis . Dans une compagnie de taxis - la G7 - qu'il avait reprise à Simca - et dans l'audiovisuel avec la création de Canal + . C'était un homme qui savait faire voyager
On peine à imaginer le débit saccadé des robinets à images avant les grandes eaux actuelles . Des émissions politiques ou littéraires , des documentaires , des jeux télévisés , des films , des retransmissions sportives - les classiques . Ceux qu'ils étaient possible de trouver sur le service public et sur le réseau privé balbutiant - TF1 et la 5 de Berlusconi puis les début du câble . Avec Canal + ce fût une augmentation des doses de mouvements - multiplex de matchs de football , émissions d'amuseurs , partenariat avec le cinéma et films pornographiques . Un cocktail puissant et irrésistible - de la méthadone colorée directement injectée dans les yeux . C'est ce dispositif qui n'a fait que se perfectionner et se répandre partout avec les écrans portatifs et l'auto-production . Apporter à celui qui ne se déplace pas au stade , au peep-show , au cabaret ou ailleurs - des reflets du réel . Apporter ce qui n'existe pas ou ce qui n'existe plus , mais dont ils semble se contenter - des (i)mages . Diffuser tout aux plus hautes doses possibles . Il se dit qu'ils vivent désormais dans un monde de fantômes . Il se dit tellement de choses
Je suis descendu dans la nuit du puit et de ses galeries
Je l'ai cherché il était là
Nous nous sommes regardés , nous nous sommes compris
Tous étaient partis
Nous sommes remontés
J'ai ouvert mes mains enveloppées autour de lui pour le protéger
Il s'est envolé dans la lumière du jour
Son plumage se mariant à celui du soleil d'été
A une prochaine - Canari
C'est une lecture d'une traite en chevauchée entre deux années . Thibault Prévost a enfourché sa Rossinante canadienne il charge les moulins à vents du moment et a tout consigné de sa plume rageuse et vive dans un livre intitulé - Les prophètes de l'IA - Pourquoi la Silicon Valley nous vend l'Apocalypse . Oohhh regarder les écrans et attendre qu'ils nous parlent - c'est incroyable - c'est l'oracle de Delphes modernisé - la Pythie démultipliée . C'est rassurant ils ont l'air intelligents et si impartiaux . Des guides tels des rails - un devenir wagons .Cela ressemble vraiment oui , cela ressemble au robot mixeur , pour le nourrir , il faut que tout ce qui puisse être dématérialisé le soit , je ne vais pas me lancer dans une fastidieuse liste d'exemple - tout est impacté c'est une ingénierie sociale à l'oeuvre - celle de la purée . De nouvelles pyramides de capitaux se bâtissent dessus et se veulent unique porte d'entrée . Les nouveaux propriétaires ces tycoons souvent aux dégaines empruntées et mal fagotées sont là pour nous orienter . C'est chic mais à bien les détailler ils ont vraiment des airs , oui des airs de Raskolnikov
A brumante Thibault Prévost distingue encore leurs ombres malgré leurs tentatives d'obscurcir le ciel des possibles de leurs automatismes . Leurs discours sont barbouillés au surréalisme teinté de pacotilles et effectués par des Turcs mécaniques - chaque automatisme en dévaluation de l'humain - c'est couleur guimauve , celle du Blob . Ils racontent une histoire mais elle est autre , elle commence avec les réalisations d'Auguste Bartholdi et sa fameuse statue . L'esprit de l'universalisme bien campé sur son socle - premier jalon posé. Elle continue dans ce que décrivait Serge Guilbault ( universitaire au Canada ) dans - Comment New York vola l'idée d'art moderne . Souvent de l'autre côté de l'Atlantique tout est prit pour argent comptant - les moyens pour les fins . Pour le dire autrement ils font une réinterprétation qui va dans leur sens , bien loin de la vision originelle - ce qui peut donner des résultats surprenants - un remake quoi . C'est ce qui est arrivé lors de la récupération rocambolesque en 1941 des dossiers secrets de Jean Coutrot par un commando américain - second jalon volé . Par un cheminement complexe , qu'il n'est pas possible d'exposer ici - l'histoire est trop longue est digne d'une série Netflix - ce codex est devenu l'esprit de la tech américaine . Quand ils veulent prendre une décision , le gotha se réunit autour du texte . Ils ouvrent une séance spirite aahhh l'invisible de l'informatique . Il se serrent autour du livre en cercle et ils prêtent serment en y apposant leurs mains . Ils se dit qu'un esprit apparait dans la pièce , pour les conseiller et qu'ils suivent toujours ses recommandations . C'est le french flair - toujours aussi farceur - il mène la pantomime des affaires du monde et il s'amuse beaucoup . Il se dit tellement de choses