Ouvrir une porte de la maison - est-ce la bonne ? Peut-être , peut-être pas mais dans une œuvre il faut bien y rentrer - ce peut-être par la fenêtre . Ouvrir le livre c'est ce qu'il reste pour abriter l'esprit de celui qui n'est plus . Certaines pièces sont vides , dans d'autres tout est vitrifié , parfois il est possible d'humer encore l'odeur du café ou du plat du jour . Cette porte peut donner l'envie d'en ouvrir d'autres , parfois non . La pièce peut-être représentative de l'ensemble ou uniquement un échantillon . Cette rencontre impromptue donne ou pas le désir de prolongations . D'ailleurs ce livre est-il de sa jeunesse , de sa maturité ou du grand âge ? Est-il un temps fort ou faible de l'œuvre ou un moment charnière ? Autant de questions pour un surgissement souvent improbable - ici aux détours des étals d'une brocante . Et puis nous ne sommes pas toujours justes - cette rencontre arrive t-elle trop tôt , trop tard ou au bon moment ? Cela joue aussi au-delà des possibles concordances . Là j'étais devant la maison de Lokenath Bhattacharya , j'ai poussé la porte et je suis entré
Le sanskrit ses lettres en vermicelles souhaitant enlacer le réel , une écriture étrange d'une autre planète presque . Les faire bouillir dans un livre d'eau - Où vont les fleuves - de la vapeur , à nous de suivre les gouttes . Lokenath Bhattacharya dans ce livre composé de trois poèmes , d'un entretien et d'un texte de Jean-Christophe Bailly dit que seule la France lui a réservé un tel accueil . C'est ce qu'il nous reste en partage - la curiosité . Une tentation de rencontre des autres - ce goût de l'universalité . Ici se trouve le partage d'un souffle - celui du Bengale et de son imaginaire . Souffle des mots accompagné par Luc Grand-Didier et Gérard Macé en intercesseurs . Souffle des mots de cet air qui circulait dans sa Chambre - lieu fixe et mobile de sa création . Pousser la porte de cette maison c'est tout ce qu'il reste - quelques mots traduits et d'autres sans écrits envolés dans les nuages ou partagés dans le souffle des lecteurs de passage . Alors oui pour éclairer cette nuit nous allumerons un feu du Bengale en sa mémoire et pour faire pétiller les prunelles . Bonne lecture