Je me souviens de Pierre Rabhi racontant si souvent
L'histoire du colibri
Qu'il est devenu Canadair
Je me souviens de Pierre Rabhi racontant si souvent
L'histoire du colibri
Qu'il est devenu Canadair
Cela ressemble à une concentration de voitures de luxe
Ou à une énième compilations de gestes incroyables sportifs ou autres
C'est pour cela que cette chronique est écrite une fois
Une seule fois
Et c'est tout
Il dit en riant
- Les avocats sont plus chers que les sud-américaines
Et leurs vertes faces beaucoup moins amusantes
Des arabesques dans la poudreuse , des pas sur le sable , la course des nuages dans le ciel , le plat fumant dans l'assiette , la trace d'une main sur une cuisse - pyrotechnie . Dans le mitraillage photographique - arrêt sur image - en construire une tendue du désir . Pas de différence entre l'amour du monde et celui du corps féminin . Un certain érotisme de la matière - d'une époque aussi - pull et couverture en laine , pantalon en velours côtelé , lingerie ourlée , aisselles et sexes poilus .
Certaines juxtapositions , certaines couleurs - il y aura de la peinture tant que des singularités s'y incarneront . La brutalité de l'évanescence sous le glaçage . Le garder en bouche , remâcher l'instant - le goût devient tableaux . Gros plan sur des parties du corps qui deviennent paysages . Les seins en antennes 5G , fesses ventre dos cuisses en monochromes chairs , les courbes pour l'abstraction . Des fragments recherchent une totalité égarée en chemin peut-être . Pour titre de ses peintures - de la temporalité - " Pendant " " Le même jour" " Plus tard" " On y va dimanche " " Ça fait trois ans déjà " " Vers la fin " " C'est bientôt " . En quelque sorte c'est le livre d'heures de Schlosser
Le choix d'une époque et de ses hommages . Pierre Soulages décède fin octobre pour la Toussaint , Gérard Schlosser au mois d'août en plein été - question de choix . En contrepoint la couleur
Après la publication de Guerre , fresque célinienne hallucinée . Voici Londres et ses bas-fonds aqueux où se croisent barbeaux , morues , hotus et maquereaux - le milieu de la prostitution . C'était le miracle de Voyage au bout de la nuit , de donner une épopée et une langue à une modernité . Ici il trempe sa plume dans de la boue sanguinolente - la toile est marron parsemée de traînées de filaments de sang poisseux .
En prolongement des corps-à-corps de la première boucherie mondiale et de ses millions de morts inutiles . Tout n'est que bagarres , étreintes à la chiens , morts , maladies , trahisons et misères diverses . C'est son style de branque total qui donne sa pleine démesure - ses bourdonnements deviennent phrases . Ce qui sauve à la fois l'écrivain et ce livre par moment quasi illisible - non retravaillé et empli de dégoût - sont les fulgurances - fusées d'artifices dans la noirceur
Des phrases claquant aux vents mauvais tels des oriflammes accompagnées de shrapnels de mots orduriers - c'est cela. Des paquets aimeraient en avoir une seule de ses formules à percussion au bout de leur morne stylo - c'est aussi cela . Son désir à la crados est tout ce qui reste du tressaillement des chairs - omniprésentes et engloutissant son texte . Il n'est pas certain du tout que les écrivains gagnent à la parution de tels inaboutissements - c'est comme sortir nu dans la rue .
Des fééries de corps se télescopant , de masses en mouvement broyant tout . De la musique , des mélodies , des orphéons hurlant des cuivres , Ensor est son cousin il joue du xylophone d'ossuaires chez Louis- Ferdinand Céline - il n'y a de danses que macabres
Je me souviens de cet instant
De celui là
Oui
Tu peux égrener à la chapelet
Les mots
Et le reste
Cet instant
Là
Et les autres
Cet instant a le goût du temps