Les silhouettes bouffantes arpentant les rues des villes et des quartiers
Baskets aux pieds et encore plus quand la capuche de survêtement est relevée
Semblent être des cosmonautes cherchant une planète où se poser
Les silhouettes bouffantes arpentant les rues des villes et des quartiers
Baskets aux pieds et encore plus quand la capuche de survêtement est relevée
Semblent être des cosmonautes cherchant une planète où se poser
Appuyer sur la touche supprimer un contact dans le répertoire d'un téléphone
Est toujours une sensation étrange
Recadrer , changer la couleur du ciel , gommer une poubelle ou des lignes électriques , faire disparaitre des passants - pour que la photo soit plus parfaite
C'était l'apanage des régimes totalitaires , il est devenu celui de tous . Supprimer un membre d'un politburo tomber en disgrâce c'était moins fun
Regarder des images , rêver le réel , le composer différemment - ce vécu n'existe déjà plus
Plus que des songes
Un bruit
Un bruit pour ceux qui veulent bien l'entendre
Celui des millions d'émetteurs et de récepteurs de basse intensité
Un bruit de fond
Celui du grésillement
En grand fracas
Passer la tête à travers
Le mur du temps
En rire
Aux éclats
Aux éclats
Aux éclats
Une goutte au plafond à travers une fissure
Une seconde , puis une autre
La fissure devient brèche , faille
Écoper ne suffit bientôt plus
Le rez-de-chaussée est submergé
Les étages aussi l'un après l'autre
La construction disparait dans les flots
Elle n'a peut-être jamais existé
A sa place une masse liquide
Qui semble être là depuis toujours
Dans ces eaux passent les Léviathans
Pourquoi s'encombrer de tableaux , de sculptures , de vidéos ?
Il suffit de se promener sur les boulevards
Des bras , des torses , des jambes et tout plein d'autres parties encrées
Une vraie galerie de portraits
Dans les villes circulent des esthétiques portatives
Pour grimper le lunaire Mont Ventoux , Tom Simpson carbura à l'ergol . Au milieu des cailloux une stèle subsiste en hommage . Il n'est pas certain que les coureurs cyclistes qui arpenteront les routes du Puy-de-Dôme cette année avant de le gravir , prennent le temps de lire celle qui se trouve entre cet étrange village de Villejacques et Orcival . Ils passeront tels des avions tirant bannières publicitaires accrochées aux filins . A l'entrée du château de Cordès dans un renfoncement ombré une pierre gravée seule témoin d'un drame oublié de tous . La rencontre sur la route d'un vélo et d'une auto .
Le pèlerin cycliste
Gabriel Monnet de
Ceyssat âgé de 19 ans
a été victime d'une
automobile le 27 Mai
1925
Un évènement si rare , d'une telle brusquerie qu'un ex-voto fût érigé . Fauché telle une pâquerette , la tradition n'a pas perduré . Aux grandes heures des compressions de César roulantes dans les années 70 les stèles auraient pût fleurir - transformant chaque ligne droite , chaque virages en un memento mori . Figeant le passant dans la compassion , la tristesse et le recueillement - que cent pensées s'épanouissent . Sur les murs de la basilique d'Orcival des chaînes avec boulets . Elle est surnommée Notre-Dame des prisonniers et la coutume voulait qu'ils viennent les suspendre pour la remercier de les avoir protégé au bagne . Il se dit que dans le lot certains appartiennent à des forçats de la route . Il se dit tellement de choses