Il dit en riant
- Regarder des écrans
C'est une forme de tourisme comme d'autres
Le furet est là
Entre des univers ou des mondes sociaux différents poser des passerelles . Les mettre en communication que l'un et l'autre puissent avoir des aperçus fussent-ils tronquées . Ces déformations inhérentes au parcellaire ou à la non-compréhension des enjeux véritables . Mais après tout il s'agit toujours de raconter une histoire . Entre les fastes supposées de l'aristocratie et les manières bourgeoises - Grimod de La Reynière est là . C'est un trait d'union expliquant le bon usage de l'argenterie . Le déboulé des images c'est le règne des intercesseurs - de tout - il n'y a plus qu'à trouver son matériau . Inox ou argent - à vous de choisir
Il dit en riant
- Tout cela semble n'être que des viatiques
Là ou là il faudra suivre
Elle là devant à marcher en ondulation
Elle m'a dit
- Tu sais c'est comme l'écriture parfois on voit les coutures parfois on pêcho ou pas ça dépend des jours
D'un mouvement le temps que je soulève les paupières elle a disparue
Les centrifugeuses accélèrent
Encore et encore
Il faut que rien n'échappe à leur force d'attraction
Le Pape à Castel Gandolfo porte t-il des chaussettes ? Quel couturier a dessiné la robe de cette actrice? Le costume de cet homme d'affaires ou politique est-il du Smalto ? Quelle est la taille du yacht ou celle de la piscine , de la villa ou de la voiture ? Cette chanteuse est-elle photographiée à demi-dévêtue ou complètement ? Comment est-elle foutue ? Sont-ils vraiment tristes à l'enterrement et heureux au mariage ? Son ventre est-il encore rond et le bébé sera t-il bien joufflu ? Voir , voir , voir , voir en comparatif , voir pour tenter d'appréhender , voir en palliatif de l'imaginaire . Pascal Rostain est photographe pour Paris Match depuis des années , il a mené une vie de bulle de champagne - pétillant et nageant dans le liquide tout en légèreté puis s'évaporant . C'était encore une période de rareté de l'image - il réalisa des coups à plusieurs centaines de milles avant le pillage et l'abondance . La moindre exclusivité est désormais dupliquée immédiatement et gratuitement sapant le travail réalisé . Puis ce fut le tsunami déversé des tuyaux charriant les grandes eaux en flux continus - pour les alimenter , terminé l'Olympe et les stars en piédestal et inaccessibles , place à la noria des demis ou quart-de-dieux . De ces tombés du ciel que chacun peut croiser et photographier - en concert , en soirée , à l'aéroport , chez soi , à la plage ou dans la rue . Cela change d'habitude ils se prennent en photos ou mitraillent les amis , la famille et tout ce qui passe à portée - ils sont devenus les paparazzis de leurs vies
Des heures poisseuses et d'espoir , planqué derrière la bâche de l'échafaudage , dans l'appart d'un immeuble contigüe à la cible au septième étage accordé moyennant biftons , dans le soum garé en face de la porte cochère , en ULM ou hélicoptère à tenter de réaliser le coup - souvent il faut prendre de la hauteur . Un travail de traque , avec le téléobjectif 1200 mm sur trépied il est possible de photographier à plusieurs kilomètres de distance . Approcher une célébrité c'est toujours faisable - ce qu'il ne dit pas c'est que dessouder l'un ou l'autre ce n'est pas si compliqué que ça . Rare sont les lieux totalement hermétiques , ce n'est qu'une question de prise de risque et de volonté . François Hollande tourne et tourne encore sur la piste de la rue du Cirque en scooter trois roues . Le métier de paparazzi est proche de celui de tueurs à gages . Rancarder par tout un réseau d'informateurs , savoir laquelle sera un scoop - une hiérarchisation . Attendre des heures , des jours à l'affût , juste pour saisir le moment où ils s'embrassent - c'est beau et exceptionnel . C'est aussi cela qu'ils tentent de saisir écran portatif en bout de bras - l'instant , celui mémorable qui s'enfuit aussitôt . Des mi-bas blanches fort seyantes les chaussettes du Pape ça ne peut qu'être que des Gammarelli !