Il dit en riant
- Ce n'est pas que cela soit gênant quand des millions indiquent une direction
Non ce n'est pas si important
Ce qui l'est c'est le tintamarre qu'ils font
Pour se rassurer
Il dit en riant
- Ce n'est pas que cela soit gênant quand des millions indiquent une direction
Non ce n'est pas si important
Ce qui l'est c'est le tintamarre qu'ils font
Pour se rassurer
- Alors comment ça se passe votre relation ?
- Tu sais , je t'avais raconté cette rencontre - cette évidence
Comme deux aimants
- Oui c'est très fort
- Cette attraction c'est du quantique
- C'était il y trois mois et depuis ?
- Oui environ , au début c'est quantique après ça se complique
Ouvrir une couverture de livre telle une porte sur un univers
Dernièrement c'était les luminaires anciens ou les souterrains
Si on veut rester dans le sujet , l'approfondir - d'autres livres suivent
Ils peuvent être meilleurs ou moins bons , plus ou moins exhaustifs
Ce qui n'entache pas le premier qui reste le pionnier - mais le met en perspective
En littérature au gré des pérégrinations cela est plus mystérieux
Pourquoi tel livre telle une rencontre débarque à tel moment ?
D'ailleurs est-ce au bon moment ?
Le livre qui va saisir est celui qui arrive dans le parfais kairos du lecteur
Trop tard ou trop tôt et c'est loupé
Puis il y a des livres qu'on ne rencontre pas car on ne sait pas qu'il existe
C'est comme ça c'est la vie
Pas à pas
Passer de l'un à l'autre
Au gré des hasards , des rencontres
Poser un pied certains s'enfoncent d'autres pas
Sous son poids ou pas , les densités diverses
Pas à pas prendre à gauche ou à droite
Continuer tout droit ou rebrousser chemin
Ce n'est plus possible tout s'est déjà estompé
Tout à glissé dans l'oubli
Pas à pas continuer
Dès qu'il en aperçoit un bien haut il se précipite pour l'escalader - non ce n'est pas Sylvain Tesson . C'est notre grimpeur aux santiags - vous l'avez reconnu , c'est Alain Robert - l'homme aux mille exploits . Dès qu'ils aperçoivent un trou ils sautent dedans avec combinaisons , casques et frontales . Non ce n'est pas les frères Bogdanoff - c'est la fratrie des Triolet , ils sont deux aussi Jérôme et Laurent . Ils ne descendent pas dans des cavités naturelles mais dans celles creusées dans la roche . C'est ce qu'ils décrivent dans leur livre sobrement titré - Souterrains du monde . C'est un livre technique - très technique - il est bien moins passionnant que leur précédent intitulé - Souterrains et croyances - Mythologie , folklore , cultes , rites initiatiques - ça fait pas le même effet du tout ! Dans le précédent ils partaient à la rencontre des forces chtoniennes dont les fameux souterrains annulaires . Ce livre là est consacré aux souterrains-refuges ou comment se protéger en cas d'attaques . Ils décrivent des abris creusés ou troglodytes , majoritairement situés sous ou à proximité d'un habitat . " Ils correspondent à des voies de passage ou à des territoires frontaliers " - page 146 . Des zones propices aux razzias , aux pillages - ces souterrains servaient à mettre aux abris les récoltes ou le bétail et pour la majorité d'entre eux du fait de leurs exiguïtés - les femmes et les enfants . L'entrée était dissimulée mais la plupart n'ayant pas de sortie , en cas de découverte ils se transformaient en pièges pour les occupants . Les défenses passives - étroitesse , porte et obscurité - et les actives - possibilités de tirs - ne pouvant résister à un siège ou un enfumage mais ayant pour but de dissuader un assaillant de passage .
Ils abordent aussi les réseaux de tunnels réalisés au Vietnam , en Afghanistan ou à Gaza - des zones de conflits ou s'enterrer était ou est une nécessité . Les souterrains-refuges trouvent une prolongation maçonné dans les réseaux des bunkers . Les suisses sont très forts pour tout mettre à l'abri . Peut-être que sa forme la plus contemporaine est celle des caches des mafieux en Italie . Pour conserver leur ascendance sur un territoire et pour rester en famille - plusieurs pièces sont construites sous la maison . Les carabiniers en ont trouvés d'étonnantes qui mériteraient un livre . Le monde souterrain est une sorte de déclinaisons de multivers - gouffres , catacombes , rivière souterraine ... A la préhistoire les hommes les fréquentaient déjà en compagnie des chauves-souris et des ours à Lascaux ou à Chauvet c'étaient les premiers graffeurs . Que va t-on trouver ? Quelles découvertes improbables nous attendent en y descendant ? Dans ces caves y a t-il des Saint-Nectaire oubliés , fossilisés , pouvant égaler les pluricentenaire meules de parmesan ? Ou allons nous trouver un stock de bouteilles de vin d'avant le phylloxéra et faire couler dans les verres un jus d'une vivacité étonnante ? Les arêtes de poisson lyonnaise servaient-elles à stocker les quenelles de brochet ? Et dans ces catacombes n'y aurait-il pas le trésor de Rackham le Rouge ? Ou peut-être tout simplement dans ces lieux se cache vraisemblablement et avant tout une partie de notre imaginaire . Allons lui rendre visite . Bonne lecture
Remonter entre tes cuisses
Encore et encore
Tel un saumon
Nageant dans les rivières du désir
Suspendues en vitrine des boules de toutes les couleurs telles des étoiles - un planétarium en relief . Poussez la porte , à l'intérieur de la boutique-atelier il y en a de partout - en appliques , en lustres , en lampes à poser , en lampadaires . Elles brillent de mille feux , elles carburent au gaz , au pétrole , à l'électricité ou à l'huile . On dirait des constellations disparues et temporairement reconstituées . Le maître des lieux les a patiemment restaurées et collectées . Du début de l'aventure quand il en en trouvé une abandonnée sur un trottoir à Francfort jusqu'à les côtoyer toute sa vie . Dans son livre - L'autre siècle des lumière - Histoire de l'éclairage de 1775 à 1925 - c'est le tour de force d'Ara Kebapçioğlu , la très grande majorité des lampes sont présentées allumées . Leur éclairage sublime les faïences , cristal ou opaline qui rendent la lumière plus douce . Une rencontre ou une prédestination ? Dans son nom même il y a cette rare lettre par ici , ce ğ où un croissant de lune forme abat-jour . Les foyers étaient éclairés pendant des millénaires qu'avec des flammes , avec les risques et les contraintes inhérentes à leur entretien . De plus il fallait toujours les ravitailler en combustible . Désormais il est seul à veiller sur elles . Il semble avoir apporté de son lointain Orient une boutique de souk au cœur de Paris . Une boutique où chaque lampe possède un dispositif , une technologie , un usage - oubliés de tous . Ara Kebapçioğlu est le détenteur de ces secrets , il connait les raretés et leurs beautés - il incarne la Ville Lumière .
Le chandelier allumé et les ombres dansantes , le champagne rosé bien frais à portée de mains - il se prépare quelque chose . Les mines gourmandes rougies se réjouissant d'avance en contemplant les flammes allumant le charbon de bois du barbecue - bientôt ça va sentir bon dans l'air . Rajouter une bûche dans la cheminée se laisser gagner par la douce torpeur et observer le mouvement incessant des flammes , ces bayadères . Ceux sont les rares moments où nous sommes désormais en contact avec des flammes produisant de la chaleur et de la lumière . Il y a aussi la flamme olympique - mais elle est plus rare à croiser . Appuyer sur un bouton , la fée électricité est là - ça change tout ! Les visages étaient éclairés aux flammes , maintenant c'est souvent ces nouvelles lampes d'Aladin qui les éclairent - les écrans . Peut-être exaucent-ils certains vœux ? Dans la nuit de la ville sont présentes deux sources de lumière - l'éclairage public qui se convertit au moins énergivore du LED et les phares des véhicules . A un moment ils furent jaunes , ils semblaient emporter avec eux des morceaux de soleil pour dissiper les ténèbres . C'était une lumière chaleureuse , on s'en aperçoit qu'en on croise un des rares véhicules rescapés en arborant encore . L'Europe décida de se convertir aux phares blancs - ce n'est pas du tout le même rendu - cette lumière cisaille la nuit et les pupilles , les routes et les paysages . Il se peut que cela soit une signature civilisationnelle . Bonne lecture
Des phrases serrées sur la page
Formant un tamis
Pour retenir des parcelles de mémoires
Celles des autres et la sienne
C'est une histoire incroyable et improbable
Mais là il faut que je file
Je m'en vais vous la raconter la fois prochaine
La langue en feu
Ce soir là des mots embrasés sur nos lèvres
Nous étions dans le cercle
Nous étions dans le cercle
Orteils contre orteils
Doigts contre doigts
Langue contre langue
Pour échanger nos mots
Au plus proche
Dans le cercle
Des petits , des moyens , des gros , des rectangles et des toupies , des camions de toutes les tailles et de toutes formes souvent conduits par des chauffeurs des pays de l'Est . Après avoir décimé les transporteurs indépendants les grands groupes sont partis en quête de main-d'œuvre moins chère et pas syndiquée - plus corvéable . Le rêve c'est le camion qui se pilote sans chauffeur - l'automatisé comme ils disent - on a les rêves qu'on peut . Terminato les salariés à payer , toute la caillasse pour soi . Si demain ils trouvent une planète où les habitants ont plusieurs paires de bras - la Terre terminée aussi . C'est sûrement pour cela qu'il souhaite explorer les galaxies . En attendant le gros lot , la marchandise emprunte le même chemin - à l'Est toute , direction l'Asie pour sa fabrication . Elle revient ensuite et pour l'accueillir il faut des infrastructures et c'est là que nous retrouvons Nelo Magalhães et son livre - Accumuler du béton , tracer des routes . C'est un universitaire en voie de radicalisation spécialiste des soubassements - et oui pour soutenir cette immense accumulation du capital il faut du sable , du granulat , du ciment , du goudron , du remblai et ensuite des ports , des aéroports et des routes . Il décrit bien le principe du passage de la brouette à la pelleteuse - les Shadoks devenant plus nombreux et de plus en plus entrepreneurs . En creusant ils chantent leur fameux hymne - des petits trous , des petits trous , encore des petits trous , des petits trous , des petits trous , toujours des petits trous - et ça fait des passoires . Ils construisent ainsi des routes telles des pieuvres enserrant les territoires , circulent dessus ceux qui les dégradent le plus - des camions . Tous ces travaux pharaoniques et ces pyramides de capitaux pour faire passer des tonnes et des tonnes - c'est ballot hein ? Il y a Saint Christophe pour les conducteurs ordinaires et pour ceux de ces réseaux il parait qu'il se nomme Toutencamion . Il se dit tellement de choses
Des chemins vicinaux pour les colporteurs et ceux de hallage pour le fluvial , à cheval ou à pied on arrive toujours aussi - avant les agrandissements , avant les accélérations . Mhumm c'est ce goût terrible celui de la vitesse - écouter Izïa à fond - c'est l'arrivée du moteur qui va équiper tout ce qui peut circuler et de plus en plus rapidement . Le moteur d'abord à vapeur avec du charbon puis à pétrole - le charbon étant issu de la décomposition de plantes et le pétrole d'organismes marins ou lacustres - la fameuse matière noire tant recherchée . Faire tourner un moteur c'est en quelque sorte carburer au sang caillé noir nourriture de zombies . Pour en revenir au mouvement , il est d'abord en mode valse à deux ou quatre temps puis en mode gabber ou pour le dire autrement les échanges sont devenus épileptiques . Le mouvement c'est une tentation terrible peut-être permet-il de se mettre à l'unisson des rotations - un truc à la derviche . Le défaut de leur système c'est quand les inconvénients commencent à être majoritaires - dégradation diverses de l'environnement , submersion par la pacotille , chômage et emplois peu qualifiés en cadeaux bonus . Alors on continue , on augmente les tailles , on augmente les flux de tout - des hommes , de la marchandise , des images - c'est l'ère des masses - ça change les proportions . De plus en plus avec des tuyaux de plus en plus gros qu'il faut remplir , ça ne pas être si facile que ça d'installer des réducteurs . Augmenter les doses , chercher les marges encore plus grandes encore plus loin - il se peut que l'économie soit un truc de junkie