C'était un de ces soirs
Où il semble
Qu'il n'y aura pas de lendemain
C'est étrangement une tournure qui fait florès et sourire en coin depuis bientôt 3 ans
Elle accompagne toute occasion
Il suffit de rajouter après une formule de politesse pour la rendre plus oecuménique - à tous
Merci à tous
Bonjour ou salut à tous
A tous , à tous , à tous en étrange écho me direz-vous
N'oublions pas de souhaiter dans la foulée - Meilleurs voeux à tous
A genoux
Se prosterner devant le capital
A genoux
Pour les autres
Attendant le coup de grâce
Une balle numérique fait-elle le même bruit quand elle traverse le crâne ?
Respirer à plein poumons
La fumée des mousquetades
Ces vénéneuses et leurs lignes mortelles
On y reviendra
Là ou là
La la la
De ces ramifications
Bois mort et irrigation
Inventer cette ligne verte
En méridienne de soi
La la la
Là là là
Il dit en riant
- Il n'y a pas de grandes différences entre les grands médias , la grande distribution , les grands groupes
Et les forces d'occupation
Faire vite
Livrer vite
De la fast food
Manger vite
Entre livreurs quand ils aperçoivent ces types hâves
Descendant au pied de leur immeubles
Ils se disent
- Encore un chicon de livré
Il dit qu'il fait piscine
Faire des longueurs et des longueurs
En elles
A la papillon
Ramasser un caillou puis un autre jour après jour - de ces cairns du quotidien faire oeuvre . Poster à la postérité le résultat . C'est une bien belle couverture de celles qui font saliver . Elle reprend le procédé de ces pages de titres en énumération aguicheuse avec leurs alternances de lettrages rouges et noirs tels des néons - ici dorées . De ces descriptions portant toutes les promesse du monde . Percaline noire , esthétique en hommage au cartonnage , pour patronage la figure tutélaire du Facteur Cheval . C'est d'ailleurs cette vignette collée à la va-vite - celle du Palais Idéal - qui met l'ensemble de guingois . Mais peut-être est-ce un hommage du passionné Bruno Montpied à toutes ces créations de bric et de broc .
Des champignons après la pluie les oeuvres poussent sur des balcons , dans des champs ou accrochées sur les murs des maisons ou après les clôtures avec les passants pour spectateurs . Galerie de plein-air exposées aux intempéries , rares sont celles qui ne disparaissent pas avec leurs auteurs . C'est un art vernaculaire irrigué des flux à y regarder cela ressemble souvent à un mélange de Tinguely et de Baselitsz . Ils ne sont pas adoubés par les institutions , le marché ou le grand public mais ils en sont une partie . Avec la création contemporaine ils partagent une orientation majeure celles de distiller la peur . Il suffit de se retrouver seul un soir à la tombée de la nuit dans les salles et couloirs d'un FRAC pour le comprendre . Les mains moites immédiatement , à claquer des dents en musique sérielle , à tomber sur le sol la sueur froide à grosses gouttes ploc ploc elle font du Pollock . A leurs échelle ces créateurs en hommage refont la maison de Famille Addams . Pour y loger leurs pairs peut-être ?
Dans la jungle urbaine les animaux du Douanier Rousseau écoutent eux aussi le Gazouillis des éléphants . C'est un étrange son , il a le mérite d'être ce que tout artiste recherche - une singularité à exprimer . La plupart dans le monocorde , de certains - rares - jaillissent des polyphonies . Elles seront à ce qu'il se dit l'avenir - mais chut , il se dit tellement de choses . Ramasser un caillou , le lancer d'un geste pur juste au-dessus de l'eau - compter les ricochets . Recommencer