Aussi beau qu'un saut de cabri
Ciel bleu et vert gazon
Du buteur qui vient de pousser le ballon au fond des filets
Se détachant sur un mur de couleur supporters
Aussi beau qu'un saut de cabri
Ciel bleu et vert gazon
Du buteur qui vient de pousser le ballon au fond des filets
Se détachant sur un mur de couleur supporters
Partir de Suisse , passer en France arriver aux États-Unis , rejoindre ce pays de pionniers . C'est l'ère des mécaniciens-pilotes , celle bénie des débuts où il y a encore tant de records à battre et de courses à gagner . C'est les plus téméraires que la foule vient contempler , parfois certains en meurent . C'est ce qui arrive au frère de Louis Chevrolet et qui le décidera d'arrêter sa carrière de trompe-la-mort . La vitesse cette tentatrice - vite toujours plus vite . Personne ne sait à quoi ça sert qu'un TGV roule à 300 ou 400 et pourquoi pas un hyperloop à plus de 1000 , ou un Concorde qui mettait New-York à une poignée d'heures , ou qu'un colis arrive encore plus vite dans la boîte-aux-lettres . Personne ne sait , à moins que ce ne soit tout simplement pour s'estourbir
Tant et tant de noms sonnant vides , d'oubliés attendant une statue de mots - un livre - que Michel Layaz soit remercié d'avoir oeuvré pour son compatriote avec talent . Ce nom et cette croix suisse qui continuent de gagner de nombreuses courses et qui sont au firmament du championnat de Nascar . Connaissez vous la Nascar ? On dirait le périph en plus rapide - les voitures collées les unes aux autres sur un anneau de vitesse - avec pour seule surprise tant attendue et redoutée - le carambolage . Les américains raffolent de la MMA en passant par leur football , de ces sports de collisions - il faut que les individus viennent se télescoper - ils nomment cela une rencontre . En attendant les paupières lourdes , lestées des 980 tours précédents , les poumons gazés et les oreilles assourdies par les mécaniques , en mangeant un burger accompagné d'une bière fraiche , ils fredonnent cet air Chevy Chevy , Chevy c'est la vie
Huguette fêtera ses quatre-vingt-dix-sept rotations ce dimanche . Elle , en mécanique vaillante et grinçante . On échange sur l'air du temps . Elle me dit
- Les gens sont à l'envers , le gouvernement , le monde entier est à l'envers
Je la découvre théoricienne . A jeun ou peut-être le contraire , il disait " Le vrai est un moment du faux "
- Vous avez connu la guerre ?
- Ah c'était horrible ! Les allemands ces peaux de vache avaient bombardés pas loin de la maison . Ils ont massacré des maquisards . On avait faim , les hommes c'étaient des bons à rien pour faire le jardin . Ces saletés de boches plusieurs fois ils m'ont décoché des coups de pied et ils savaient bien les placer
- C'était vraiment une dure époque
- Mais vous savez me dit-elle en posant sa main veinée vineuse sur mon bras - Maintenant c'est pire
Guerroyer , guerroyer , porter la bannière estampillée condottière . Commencer jeune à treize ans , tuer un camarade de son âge - une vocation . Puis le jeu de la guerre , des escarmouches , des cartels de défi , des mises à sac. Passer de l'un à l'autre au gré des alliances et des propositions . Se reconnaitre avec l'Arétin tels des chiens dans la fureur de vivre des matins . Guichardin disait en 1521 " Notre nature est de vivre au jour le jour , et pas autrement " - Jean de Médicis en fait son interprétation et sa mise en application . A son acmé des projections - devenir projectiles - être tué par l'un d'entre eux - il n'y avait pas d'autre issue
C'est cela que décrit Florence Alazard dans son livre qui porte le cachet de l'époque - démythification et genre à tous les étages . A nous , à moi - toujours vague après vague à l'assaut du monde , des surgissements enfiévrés par les combats - d'autres se lèvent et recommencent . De nouvelles conquêtes à sabrer - des marchés à gagner - c'est mieux déjà . C'est ça la civilisation - la transmutation des champs de batailles .- les corps jonchent les villes . Jean des Bandes Noires gonfanons claquant aux vents - verticales ou horizontales elles sont de sang séché . Les estradiots en nuées passent - posent un pied sur la marche de l'Histoire - puis disparaissent décimés et oubliés . Entonner une marche funèbre au goût du sang noir - en leur souvenir à tous - Tiens, voilà du boudin, voilà du boudin, voilà du boudin
D'un geste immémorial
Elle frictionne vigoureusement le corps caverneux
Pour faire jaillir le feu
Les sautes-dessus qui débarquent une fois de plus - eux aussi ils veulent leur shoot d'adrénaline . Courir dans les coursives avec la Chabrand en bandoulière . A chiper , A choper - rien n'a changé . Se retrouver l'un face à l'autre - ouais mais là tu as décidé de la jouer autrement . Bien sur que tu le reconnais - lui aussi . Mais cette phrase qu'est que tu veux - à la Scarface - elle te tourne dans la tête depuis des jours . Tu sors le calibre et tu l'interpelle - Alors t'es nouveau ? Tu viens pour charbonner ? Sans même attendre sa réponse . Bam tu lui tire dans la tête . Il s'effondre mort . I shot the sheriff et c'est tragédie - ça y est c'est fait . Voilà fiction !
Et qu'est que tu crois qu'on allait se la faire à la limande ? Nous on voulait bouffer du turbo tous les jours . On en voulait pas de ces vies des bondagés tout seuls et de leurs calculs d'étriqués . La flamble la vraie celle qui te fais feux d'artifices et danser les synapses .Blam là tu as envie tu poses direct . Ce goût là tu sais une fois que tu l'as en bouche - tu le reconnais toujours . Avec sa mèche , sa drôle d'élocution , sa tête de hamster , son vice en carburant - Arnaud Mimram c'est notre Joker à nous . Il voulait faire l'épate à soi et aux autres - tu sais bien à ce niveau là - à risques et périls . Voilà fiction !
Un ptit mot pour vous saluer
Ah je recompte cela fait 6
Et maintenant 12 !
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La conversation en additions
Dans les contre-allées que par affection nous nommons Champs-Elysées
Sous les frondaisons naissantes des platanes en alignement
Pousser du pied des morceaux de bois secs
Ils ont la sonorité d'os de squelette - un bruit sec et clair
Un créancier sort , un autre sonne à la porte d'entrée - l'un finançant l'autre . Une mécanique bien huilée avec parfois quelques couacs - des portes qui claquent et distribution de bourres-pif . Un bel hôtel particulier , des invités de marques , des équipages aux armes , de la domesticité en livrée , des bijoux et de belles robes - montrer l'opulence - le palais des mirages . En guise de gage - le fabuleux héritage des Crawford - d'Amériques bien sur . Après avoir fonctionné pendant plus de vingt ans ! La mécanique se grippa . A la demande des créanciers ce fût l'ouverture du coffre-fort pour y dénicher le fameux testament - dedans , rien , si ce n'est les espoirs envolés . Quelques-uns furent ruinés , d'autres se suicidèrent - des dégâts humains et financiers - le tragi-comique en action . C'est ce que décrit Hilary Spurling dans son livre consacré à la Grande Thérèse - celle qui vous mettait dans de beaux draps pour ne vous laisser que l'alaise
Des brouteurs bien carnivores , des politiques en carton-pâte , des influenceurs ayant à fourguer quelque chose , de la marchandise faisandée , des monnaies virtuelles ... des hameçons bougent aux vents mauvais du moment . En 1902 à l'ouverture du coffre-fort c'est la fin d'une pièce de boulevard - un vaudeville . En 1914 il y a aura l'ouverture du théâtre des cruautés alimenté par la combustion des grandes illusions - sacrée pétaudière . Un fait-divers chasse l'autre , certains restent dans les mémoires , à tort ou à raison - plus chanceux ou plus emblématiques . Un observateur du procès Bernard Madoff apercevant un vol de ramiers traversant le péristyle du tribunal soupira cette pensée - Ce qui est fascinant ce qu'il y a toujours quelque part , en ce moment même , en cours une petite ou grande escroquerie qui finira par exploser en plein vol . C'était une fiction dans laquelle certains étaient entrés - la plus grande valeur ce n'est finalement pas tant l'argent carottée que la confiance trahie . Écouter ou raconter des histoires maintenant en (i)mages - au temps de l'or , de la myrrhe et l'encens , Shéhérazade après mille et une nuits trouva son salut