Un " rectangle pensant " selon cette belle trouvaille de Raymond Gid pour nommer ce réceptacle - le livre , qui a supplanté les rouleaux et les papyrus - grâce à son côté pratique . D'abord peu nombreux puis des millions avec l'arrivée des vingt-six soldats de plomb de Gutenberg . C'est cette histoire que raconte Michel Melot celle qu'il incarne aussi - écouter une conférence récente de lui plus de quinze ans après cette publication , y retrouver exactement les mêmes formulations mot pour mot . Des livres de toutes sortes , de cuisine , des biographies , des essais , des polars , du grand public ou pour happy few , de la littérature pure ou délayée , des journaux intimes , des manuels de bricolage , des monographies , des autobiographies , des dictionnaires , des recueils de poésie ... Le monde imprimé en auberge espagnole . Ils attendent celui qui saura les trouver posés là dans des bibliothèques , des sites internet , chez des amis , des librairies ou dans des étals de brocantes . Ils sont capsules postées dans les fleuves du temps . Trouver un nom puis un autre tels des dominos - l'un entrainant l'autre . Avant tout la rencontre , l'inattendu au tournant des pages - la déflagration . Pas de fléchage , il faut avancer au milieu des ramifications par millions - tracer un chemin de pensée - tel un explorateur cartographiant méandres , affluents , estuaires et trouvant parfois des sources
Dans le silence , dans le silence , dans le silence en n'importe quelle position lire pendant des heures , une définition du luxe absolu , les pages ouvertes en parenthèses , en ailes d'oiseaux , en suspension dans le temps dérobé . Front contre front ça passe mieux - le partage - le meilleur il faut espérer . Une oeuvre c'est peut-être cela un condensé d'une individualité - ouvrir un prisme . Découvrir et relire aussi , pour retrouver des impressions - différentes ou pas - des traces de mémoires - des auteurs et de soi . Telles des briques - savoir que celles qui nous constituent sont autres et que parfois de cet agencement née une singularité . Des tuyaux déversant sans arrêt des images , de la fiction réelle ou non c'est cela majoritairement la nourriture - un imaginaire en hélium pour emplir et se sentir léger si léger . La littérature à l'estomac qu'il disait et les yeux plus grand que le ventre . Bon appétit ! Les écrans en appendices - il n'est pas impossible que les modernes en une ou deux générations ressemblent aux Haredim . Avec sur le nez des hublots de sous-marin en guise de lunettes . Une bibliothèque , approcher l'oreille - des voix - ouvrir un livre - là encore palpitantes - continuons la conversation