mardi 14 janvier 2025

2165

 - Alors ça a marché avec cette fille ?

- Tu sais en elle je voyais trop

- Comment ? 

- A la manière de ces kaléidoscopes 

- Ah Ah Ah  elle t'en a fait voir de toutes les couleurs 

- On peut le dire comme ça aussi

dimanche 12 janvier 2025

De la débâcle aux embâcles


 

 

 Partir du constat qu'une rivière naturelle et la course d'obstacles de l'eau dont le castor est un des auteurs fonctionne mieux qu'une rivière transformée en canal . L'eau dans le rythme de la lenteur hydrate tout et accueille la vie . C'est le contraire d'une rivière qui ne fait que couler et dont les rives sont incisées - l'eau emportant avec elle les sédiments et n'irriguant pas - une rivière ,  l'idéal c'est quand elle est à fleur de terre prête à déborder , prête à lécher les champs et les prés  . Les flux à toute berzingue cela ressemble aux cultures où la vitesse empêche désormais toute formation de syncrétisme . C'est ce que disait déjà Jean Giono dans L'homme qui plantait les arbres - la main pour faire revivre un pays  . C'est ce que raconte à sa façon  Baptiste Morizot dans son livre intitulé   - Rendre l'eau à la terre - Alliance dans les rivières face au chaos climatique - illustré par Suzanne Husky  . Il reprend les travaux de Kevin Swift à la sauce française - en conceptualisant . Le texte est divisé en 880 morceaux , autant de chapitres qu'il a taillé pour les enfoncer dans le lit des rivières et transformer notre regard sur elles . 880 bouts-rimés avec la nature - une poétique à l'oeuvre . C'est un troubadour qui pour rendre hommage et oublier son effarement devant les dévastations entonne son chant du monde . Après la théorie place à la  pratique , dans les ripisylves de sa Drôme , il suffit de l'apercevoir  bottes aux pieds pour voir un homme heureux - en accord aux lieux  . Une forêt alluviale c'est le même mariage qu'une mangrove - la terre et l'eau qui s'embrassent - c'est chaud patate  . Dans un reportage diffusé sur Arte ( en 2021 )  à propos de  l'Inn cette rivière alpine , il est montré que  partout où elle est renaturalisée  , en peu de temps le vivant revient - loutres castors , chevalier guignette  , bihoreau gris et butor étoilé - ce qui est rassurant ,  il faut juste de la  volonté . A la René Dumont levons notre verre d'eau pour trinquer avec Baptiste Meaurizeaut qui vient d'écrire avec son livre , un nouveau chant de canari . Brinde ! 

Il y a quelques jours dans cette Limagne livrée aux céréales et aux exploitants agricoles , je passais rendre visite à l'un d'eux . Sa cour était jonchée d'étourneaux morts  , je m'en étonnais . Ah ah ah qu'il m'a dit , qu'est ce qu'on a bien rigolé hier soir , on a fait un bon ball-trap . Ces oiseaux ça fait un bruit pas possible , ils servent à rien et ils chient partout . Il m'a semblé à ce moment là que tout s'obscurcissait , le ciel , la végétation , même les paillettes d'or de leurs habits de lumière qu'ils sèment en volant coulaient dans le sol pour ne laisser que leurs plumages noirs couleur linceul . Des loups , des ours , des rats taupiers , des pies , des goupils , des geais , des castors et des ragondins , des martres et des belettes , des pigeons en ville , des sangliers dans les maïs  et tous les autres - tous coupables , tous nuisibles . Juste bon à exterminer , ils sont nos rivaux car ils occupent les mêmes habitats ou zones de loisirs que nous . Faut-il surfer ou se faire embêter par des requins ? Pour les castors ce fût le même sort , ils causent des inondations et font un bordel pas possible avec leurs dents rectangles orangés types DDE . En un sens entre eux ou nous c'est la logique du Grand Remplacement qui s'applique . Pour terminer sur une note plus heureuse me reviens en mémoire ce que raconte le picaresque Roland Feuillas dans son livre - A la recherche du pain vivant - il dit que chaque fois qu'il est au sommet d'une colline , d'un tertre , d'une montagne il pisse aux quatre points cardinaux . Il n'est pas certain que la méthode soit validée par les ingénieurs hydrologues - mais on sait jamais .





samedi 11 janvier 2025

Voyage , Voyage

 


 

 Une bataille au hasard celle de Pavie le 24 février 1525 au déroulé confus . Comme toutes les batailles , un enchevêtrement de combattants  , de chevaux , de matériel et encore ce n'est pas  une où des millions d'hommes sont projetés les uns contre les autres . Une histoire apprise par les écoliers , par des historiens , par des curieux , par des passionnés - restent dans les mémoires quelques brides de l'évènement . Mais pas les milliers d'histoires de ceux qui sont restés sur le champ de bataille . Pour les affaires c'est assez semblable , il y a celles courantes et les moments d'ébullition . Ceux où un secteur se transforme , où une société rachète les autres , ceux où certaines disparaissent , ceux où un nouveau champ économique s'ouvre . Cela peut-être dans le pétrole , le rail , l'acier , l'informatique , le bâtiment , les banques , les cabinets de conseil , la grande distribution ... Mais il y a moins de chroniqueurs et elles s'inscrivent peu dans la mémoire collective . C'est l'état d'un marché à un moment donné . En temps de paix c'est le capital qui mène la danse . André Rousselet était un homme d'affaires il se décrivait chanceux et secret . Compagnon de route de François Mitterrand d'une fidélité et d'une discrétion à toute épreuve . Il disait en maniant sa traditionnelle causticité  qu'il était le seul trésorier de parti politique  à être passé entre les mailles de la justice . André Rousselet dans les affaires s'est illustré dans deux secteurs , chacun dans le transport assis . Dans une compagnie de taxis - la G7 - qu'il avait reprise à Simca - et dans l'audiovisuel avec la création de Canal + . C'était un homme qui savait faire voyager 

On peine à imaginer le débit saccadé des robinets à images avant les grandes eaux actuelles . Des émissions politiques ou littéraires , des documentaires , des jeux télévisés , des films , des retransmissions sportives  - les classiques . Ceux qu'ils étaient possible de trouver sur le service public et sur le réseau privé balbutiant - TF1 et la 5 de Berlusconi puis les début du câble  . Avec Canal + ce fût une augmentation des doses de mouvements - multiplex de matchs de football , émissions d'amuseurs , partenariat avec le cinéma et films pornographiques . Un cocktail puissant et irrésistible - de la méthadone colorée directement injectée dans les yeux . C'est ce dispositif  qui n'a fait que se perfectionner et se répandre  partout avec les écrans portatifs et l'auto-production . Apporter à celui qui ne se déplace pas au stade , au peep-show , au cabaret ou ailleurs  - des reflets du réel . Apporter ce qui n'existe pas ou ce qui n'existe plus , mais dont ils semble se contenter - des (i)mages . Diffuser tout aux plus hautes doses possibles  . Il se dit qu'ils vivent désormais dans un monde de fantômes . Il se dit tellement de choses

 

 

 

dimanche 5 janvier 2025

2164

 Je suis descendu dans la nuit du puit et de ses galeries 

Je l'ai cherché il était là 

Nous nous sommes regardés , nous nous sommes compris 

Tous étaient partis 

Nous sommes remontés 

J'ai ouvert mes mains enveloppées autour de lui pour le protéger 

Il s'est envolé dans la lumière du jour 

Son plumage se mariant à celui du soleil d'été 

A une prochaine - Canari

samedi 4 janvier 2025

Y a qu'à


 

 

 C'est une lecture d'une traite en chevauchée entre deux années . Thibault Prévost a enfourché sa Rossinante canadienne il charge les moulins à vents du moment et a tout consigné de sa plume rageuse et vive dans un livre intitulé - Les prophètes de l'IA - Pourquoi la Silicon Valley nous vend l'Apocalypse . Oohhh regarder les écrans et attendre qu'ils nous parlent - c'est incroyable - c'est l'oracle de Delphes modernisé - la Pythie démultipliée . C'est rassurant ils ont l'air intelligents et si impartiaux . Des guides tels des rails - un devenir wagons .Cela ressemble vraiment oui , cela ressemble au robot mixeur , pour le nourrir , il faut que tout ce qui puisse être dématérialisé le soit , je ne vais pas me lancer dans une fastidieuse liste d'exemple - tout est impacté c'est une ingénierie sociale à l'oeuvre - celle de la purée . De nouvelles pyramides de capitaux se bâtissent dessus et se veulent unique porte d'entrée . Les nouveaux propriétaires ces tycoons souvent aux dégaines empruntées et mal fagotées sont là pour nous orienter . C'est chic mais à bien les détailler  ils  ont vraiment des airs , oui des airs de Raskolnikov 

A brumante Thibault Prévost distingue encore leurs ombres malgré leurs tentatives d'obscurcir le ciel des possibles de leurs  automatismes . Leurs discours sont barbouillés au surréalisme teinté de pacotilles et effectués par des Turcs mécaniques - chaque automatisme en dévaluation de l'humain - c'est couleur guimauve , celle du Blob  .  Ils racontent une histoire mais elle est autre , elle commence avec les réalisations d'Auguste Bartholdi et sa fameuse statue . L'esprit de l'universalisme bien campé sur son socle - premier jalon posé. Elle continue dans ce que  décrivait Serge Guilbault ( universitaire au Canada ) dans - Comment New York vola l'idée d'art moderne .  Souvent de l'autre côté de l'Atlantique tout est prit pour argent comptant -  les moyens pour les fins . Pour le dire autrement ils font une réinterprétation qui va dans leur sens , bien loin  de la vision originelle - ce qui peut donner des résultats surprenants - un remake quoi  . C'est ce qui est arrivé lors de la récupération rocambolesque en 1941 des dossiers secrets de Jean Coutrot par un commando américain - second jalon volé  . Par un cheminement complexe , qu'il n'est pas possible d'exposer ici - l'histoire est trop longue est digne d'une série Netflix -  ce codex est devenu l'esprit de la tech américaine . Quand ils veulent prendre une décision , le gotha  se réunit autour du texte . Ils ouvrent une séance spirite aahhh l'invisible de l'informatique . Il se serrent autour du livre en cercle  et ils prêtent serment en y apposant leurs mains .  Ils se dit qu'un esprit apparait dans la pièce , pour les conseiller et qu'ils suivent toujours ses recommandations . C'est le french flair - toujours aussi farceur - il mène la pantomime  des affaires du monde et il s'amuse beaucoup  . Il se dit tellement de choses



dimanche 29 décembre 2024

An other day


 

 

 Couverture jaune carrosserie , les voitures en autant de  rayons de soleil traversant New York , les paysages eux  en noir et blanc . Arpenter le bitume au volant d'un taxi , explorer les rues pour y trouver de la thune . Dans l'auto-radio dégouline  Sixto Rodriguez  il chante  Sugar Man - il se noya en lui-même . Pour y échapper se raccrocher à ce réel - le mitrailler pour le rendre tangible - pour le mettre à distance - créer des prises  . C'est de la photographie documentaire celle de Joseph Rodriguez que l'on trouve dans ce livre intitulé - Journey through my windows 1977-1987  . A hauteur d'homme - de portière - dans la Grosse Pomme vérolée - elle ses galeries , ses trous de vers et ses habitants  . Des instantanés pour saisir des formes et remplacer les fixs par des fixes  . Une autre chanson emplie l'habitacle et fait danser les baffles - plus récente en écho  - Frankie hi-nrg mc entonne Quelli che benpensano . C'est eux , ils sont toujours là , juste modernisés . La musique à fond pour faire tout chavirer dans le tumulte des villes et leurs millions de collisions sans-contact . De ces intentionnalités qui se matérialisent durablement ou pas . Il faut rentrer au garage , laisser l'apaisement revenir , les incertitudes aussi , une caresse dans les oreilles , c'est Marion Black et son Who knows qui accompagne et qui régale . Demain , demain oui on recommencera à nouveau 



jeudi 26 décembre 2024

Dans le cercle


 

 

 Ce peut-être un cercle 

Le fameux et ses projections 

Ce peut-être un astre 

Si lointain de sa beauté 

Ce peut-être un oeil 

Lui et sa paupière 

Ce peut-être un centre 

Les marges tracées autour 

Ce peut-être une cible 

Posé momentanément sur les têtes de Suzanne et Jean Leppien 

Ils s'en échappèrent  et volèrent  l'auréole 

Ce peut-être la cible qu'ils viennent de vous placer dans le dos 

Ce peut-être la cible qu'il faut savoir viser

Tirer dans le mille et ne pas rater





dimanche 22 décembre 2024

Import / Export


 

  Tout un bestiaire réel , des aigles , des lions , des corbeaux , des abeilles , des coqs ou imaginaire des griffons , des dragons , des hippogriffes et d'autres étranges créatures difficiles à identifier . Fièrement portés sur le maillot , les combattants eux n'ont pas cette distance ils sont encrés à même la peau . Frapper au but ou frapper l'autre - des jeux de mouvements - cela nécessite de la vivacité et de la bravoure . Arborer les animaux sur la poitrine en tentative d'hybridation . Dans ce livre - 1000 maillots de foot réalisé par Bernard Lions - au nom si bien prédestiné pour un tel ouvrage - on trouve toute une galerie de maillots ainsi qu'un appareil critique assez léger - vraisemblablement pour faire ressentir le passage des lourdes tuniques en coton à celles vibrionnantes en fibres synthétiques . Les crampons pour les joueurs , les blasons pour les clubs - une volonté de s'enraciner dans le jeu et dans une durée . C'est un des rare endroit où ils sont encore présents -  le football en branche  de l'héraldique 

Gooooaaaalllll s'époumone le commentateur à la sud-américaine  . Le joueur galope en direction de la droite ou de la gauche du but - pas loin du poteau de corner -  là où il pense que des supporteurs de son camp peuvent se trouver - parfois il n'y en a pas , il ne trouve qu'une foule hostile . La  glissade sur les genoux en accompagnement de sa course  , s'agenouiller devant le public qui le couronne roi du jour  . De plus en plus souvent à la Usain Bolt les joueurs effectuent une célébration - un geste signature - avant que tous les équipiers ne viennent l'entourer et le congratuler en lui distribuant force tapes sur la tête . Le joueur s'extraie , tous rejoignent leur camp pour reprendre le cours du jeu et là soudainement  il empoigne son maillot ,  le tirant de l'avant à l'emplacement du  blason du club et il le désigne de l'index de son autre main  ou alors il le frappe de la paume   - tel un talisman - rugissements de contentements  du stade . Il vient de se montrer digne de porter les couleurs . A gauche le blason , à droite le logo d'un équipementier sportif  - les mêmes partout dans le monde - en travers de la poitrine les lettrages d'un sponsor publicitaire , dans le bas du dos souvent aussi , en dessous du numéro - c'est lui qui est le plus visible , c'est lui qui paie . Même les stades changent de nom , ils n'honorent plus un nom mais se prosternent devant une marque - changement de position celle du nom escamoté  . Cela ressemble au cyclisme où les équipes sont gratifiées de noms de boîtes de petits pois , de montres , d'assurances ou de banques . L'avènement des clubs de football et de l'automobile est simultané  - un blason de club et une plaque de calandre d'un club automobile sont frères siamois . Mais les uns ont disparus des calandres - psschiit évaporés - quand les autres restent en décoration . La motorisation indispensable pour que des équipes de plus en plus éloignées puissent s'affronter . Pour que les joueurs puissent circuler d'un club à l'autre . Au plus haut niveau ils circulent tellement qu'il est rare que figure dans la composition d'une équipe un joueur natif de la ville ou même du pays enfin ne parlons pas du  miracle d'un  né dans la ville et formé au club . Les maillots aussi sont fabriqués par de petites mains à l'autre bout du monde . Ils sont des milliers rassemblés en un étrange cérémonial sous leurs regards et leurs acclamations  un ballon en rotation poussé par des joueurs passe d'un camp à l'autre .  Tout bouge hommes et marchandises , dans les tribunes ces porteurs de maillots aux couleurs de leur club sont les seuls à rester immobiles - ils sont les supports terre .  Sur le rectangle vert les rock stars de passage interprètent la partition du jour à rebondissements , ils  font carburer les émotions et briller les yeux de mille étoiles - au foot aussi il y a les Galactiques



 


samedi 14 décembre 2024

2163

 Cette phrase là 

Oui celle là 

Qui est devant vos yeux 

Honorable lecteur 

Si elle est arrivée ici 

C'est de la balistique d'écrivain 

Qui a fonctionné

2162

 Il dit en riant 

- Même à 100000 ans un écrivain est encore juvénile

dimanche 8 décembre 2024

Let's push things forward

 


 

 

  Des hommes et des chevaux passent , des vélos puis des voitures -  traversent le village . Des maisons serrées entre elles et le long de la route ,  elle prend souvent  le nom de Grande rue ou du nom de la ville au loin  . Dans les grandes villes   une rue pousse , puis une autre , un quartier puis un autre - des arborescences en   dendrites .  On se retrouve dans le méandre de la rivière proche du grand chêne , sur la place du marché ou au forum , dans la rue du haut proche du libraire à la Toison d'Or ou chez toi - une indication pour se trouver . Chaque régime politique - monarchie , république - ou époque - impose sa marque . Une Victor Hugo , une Général De Gaulle , une Jules Ferry , une Voltaire ... les classiques .  Mais un boulevard , une rue , une avenue Carnot sont-ils  ceux de Sadi ou de Lazare ? Pour s'y retrouver il nous faut un sherpa , il n'y en a pas de meilleur  que Jean-Claude Bouvier accompagné de son érudition lucide et facétieuse . Dans son livre - Les noms de rues disent la ville - il explore les différentes superpositions . Celles poétiques depuis les Celtes désignant les lieux , puis celles propres aux villes où les générations d'hommes se succèdent . Il distille les fines remarques par exemple qu'il existe beaucoup plus de rues de la liberté que celles de la fraternité ou de l'égalité ou que les noms républicains sont moins présents en Corse , que la bonne ville de Lyon honore ses médecins ... Dans chaque ville il y a une forte coloration nationale puis des nuances locales plus ou moins présentes . Un nom succède à un autre la toponymie est une branche de la Couchologie

A partir du XVII ième s'opère un basculement " on entre dans une nouvelle ère , celles des toponymes " de décision " créés par les autorités en place , qui supplantent les noms créés peu à peu par l'usage populaire " - page 80 . Les pouvoirs nationaux ou municipaux  scarifient l'espace . C'est comme au casino certain rafle la mise,  imprimant les mémoires urbaines - d'autres repartent les poches vides . Un Félix Gaillard à la destinée fauchée et désormais oubliée n'est pas sur les plaques de rues . D'autres gloires nationales sont partout , au hasard Anatole France oui France du nom de ce pays que nous arpentons . Pas de grande ville sans une artère à son nom mais plus personne pour le lire , pour se souvenir de son parcours , sa tombe désertée des hommages et des fleurs séchées  menacée de  ruine se fondait  dans son  sol  natal . Un habitant du coin s'en indigna , mena croisade , elle fût sauvée in extremis . Beaucoup de noms ne sont plus que des sons , des hululements  fantomatiques  devenus coordonnées GPS . De plus en plus souvent les noms génériques viennent à la rescousse poussent des quartiers de musiciens , d'arbres , de fleurs , d'oiseaux , de peintres impressionnistes ou de chanteurs français - Brel , Piaf , Brassens .  L'usage assez récent préconise que les noms accolés aux lieux de circulation soient ceux de disparus . Il y a fort peu de chance que les trois derniers présidents français aient un jour une rue à leur nom - les paris sont pris . Il est aussi possible d'honorer de leur vivant , pourquoi pas une esplanade Thomas Pesquet , une allée arborée Brigitte Lahaie , une de toutes les couleurs Julio Le Parc ,  et celui d'entre tous qui mérite  un grand boulevard , une large avenue ou une sente ombreuse  Jean-Claude Bouvier bien sur !