abcdefghijklmnopqrstuvwxyz les 26 cavaliers en une seconde
Un tempo proche de celui du nombre d'images par seconde du cinéma
En partage le goût de raconter
abcdefghijklmnopqrstuvwxyz les 26 cavaliers en une seconde
Un tempo proche de celui du nombre d'images par seconde du cinéma
En partage le goût de raconter
L'Auvergne pays au nom d'arbre - les hommes enracinés - parties du sol . Si accrochés que la Terre pourrait bien secouer en tous sens qu'ils seraient encore là . Parfois ils se rassemblent en processions , étranges cérémonies presque païennes venues du fond des âges . Ils partagent un fromage qui a souvent changé de nom mais qui est le même - le Saint-Nectaire - pour l'accompagner ils s'arrosent le palais d'un vin à la saveur de magma frizzante . Ils vénèrent leurs idoles des vierges aussi noires que la pierre de la Kaaba . Elles ont l'obscurité des mystères des temps anciens et de l'univers . C'est ce pays qu'a arpenté Maurice Busset au guidon de sa bicyclette par tous les temps à se confronter aux éléments . C'est ce pays avec ses mots et ses pinceaux qu'il a porté dans ces pages - avant que telle une Atlantide il ne disparaisse . Il reste - Le vieux pays d'Auvergne - paru il y a un siècle - une éternité presque . Cet exemplaire en hors-commerce est un des vingt-cinq numérotés et signés sur Vélin Madagascar Navarre . L'édition courante est sur papier filigrané des papeteries François Barjon à Moirans - ce fameux papier japon dont il goûtait tant le charme autant que l'esthétique du pays . 1500 exemplaires disséminés dans les bibliothèques ou ailleurs - si vous en voyez un , n'hésitez pas - vous ferez l'acquisition d'un trésor brillant de son talent . En félibrige le pays au coeur , à en être le témoin et le porte-parole , tel un Hansi pour l'Alsace son contemporain . Emmitouflé dans sa coubarte - dont les paysans se servait en muleta - il décrit avec sa langue de peintre les paysages en mots colorés - ramassant de ses pinceaux les escarbilles des derniers feux d'une civilisation - pour enflammer ses toiles . Pourquoi lui ? Pour que le talent transmette traces et c'est le mystère des êtres qui rentrent en mission parce qu'a un moment donné ils pressentent que si ce n'est eux il y aura personne d'autre . Il n'y a pas dans ces pages l'intensité extrême parente de l'expressionnisme qu'il est possible de trouver dans En avion , réalisé suite à la disparition de son frère . Plus de douceur , un trait moins haché , pas de couleurs vives mais beaucoup de planches d'une grande présence . Elles étaient réalisées à partir de bois gravé - à la paysan - couteau à la main - copeaux au sol et sur les pages des parcelles arrachées à l'oubli - des hommes et des animaux , des volcans et des forêts , des villes et des églises . Les hommes disparus , restent des étables et des burons vides en vigies mutiques - tels des nuraghes veillant sur l'horizon
Maurice Busset en conteur d'un pays mythifié - après tout les histoires ne vivent que tant qu'elles passent de l'un à l'autre- aujourd'hui ou demain - hier est mort déjà . 1924 et il aperçoit une tentacule se pointant - page 50 " l'emprise des bazars et grands magasins inondant le pays de leur camelote banale " - c'est cela un artiste - ce n'est pas le canard avec l'entonnoir enfoncé dans le gosier - c'est un refuznik . C'est cela aussi un artiste celui qui cristallise en oeuvre les temps présents et les autres . La coubarte en étendard - tel un poncho coloré des Andes . C'était une race d'hommes ne se plaignant jamais , une race dure , tout cela commençait de bonne heure . Les bébés venant de naitre étaient portés sur les pentes des volcans et laissés là une nuit entière . Les parents revenaient les chercher le lendemain matin . Ils les trouvaient dans la neige ou la rosée au fil des saisons - toujours entourés de bruyère mauve . Ceux qui avaient bravé les ours , les loups , le froid , la nuit profonde et leurs peurs - étaient dignes de leur sang . Tels Romulus et Rémus au retour ils étaient placés sous une ferrandaise ou une salers - ils tétaient goulûment à même les pis le lait transmuté des herbages . C'étaient des temps extrêmes - le climat rude - en hiver pour rejoindre sa maison , il fallait percer des tunnels dans la neige - leur Mer de glace à eux . Il se dit qu'a cette époque les bougnates arborées moustaches pour se protéger de la morsure du froid . Le réchauffement climatique est passé par là , elles sont désormais toutes douces et peaux de pêches . Il se dit tellement de choses
Du cochon qui engraisse plus vite que son ombre , de la Holstein pour remplir une piscine olympique , des plantes F1 qui portent si bien leurs noms - tout un travail de sélection sur le vivant . Sous nos regards ébahis apparait tel un Frankenstein sortant d'une armoire frigorifique de l'INRA - le prototype le plus adapté à tout ce barnum de l'agroalimentaire - l'exploitant agricole . Ce fils caché d'un croisement de la modernité et de Lyssenko est le survivant de la même liquidation à l'est et à l'ouest - celle des koulaks . C'était le fameux En marche - abrégé de l'expression " marche ou crève " . Pas d'autre solution ceux qui ne voulaient pas participer à la grande marche du progrès - tant pis pour eux . Par une sorte de ricochet facétieux - à coups de subventions , de crédits , de géolocalisation , de satellites passant plusieurs fois par jour , de monoculture , d'intégration totale dans le marché - l'exploitant agricole ressemble , oui beaucoup - à un poulet d'élevage
Feuilleter au hasard des rayonnages les livres de Jean-Paul de Rome d'Ardène et cette passion des plantes et des jardins ou encore L'Astrée d'Honoré d'Urfé ce Netflix des temps anciens . Humer à plein nez ce champêtre qui imprégnait tout . C'est ce qui est resté longtemps dans le rétinien - un pays de pâtres et de fées , de sources miraculeuses , de récoltes abondantes et de forêts touffues - sans ce rendre compte que l'agriculture était devenue l'avant-garde du capital . Faire le plus avec le moins de monde possible , le plus rapidement possible avec un dopage permanent et mon tout de médiocre qualité . C'est ce que racontent à leur façon Inès Léraud et Pierre Van Hove dans ce livre intitulé - Champs de bataille - L'histoire enfouie du remembrement - après tant d'autres . C'est épatant cette mode de la bande dessinée à texte , souvent c'est la conjugaison d'un texte moyen et d'un graphisme moyen - c'est agricole un hommage à la Terre du Milieu - après il y a des exceptions mais cela donne majoritairement des objets littéraires d'approches en quelque sorte . Les arbres , les haies - en obstacles il fallait qu'ils disparaissent - pour qu'adviennent les grandes surfaces . C'est la même logique à l'oeuvre - celle d'une caisse automatique , d'un télépéage , d'un paiement sans-contact , d'achats de marchandises fabriquées à l'autre bout du monde dans un supermarché , de prélèvements automatiques ... tout une somme d'actes jugés souvent sans conséquence - c'est l'arrachage du bocage humain et il semble que cela sera encore plus compliqué à réparer . Bonne lecture . N'oubliez pas de liker et de vous abonner - comme d'hab
Ce peut-être un murmure glissé entre les pages , des stances en colonnades , des cris et des chuchotements , de la prose en cavalcade , des pensées de midi ou de minuit , un appel à l'aide ou au clairon , une histoire à raconter ou un exercice de style , de grands flots ou juste quelques phrases , un texte limpide ou à triple ou quadruple sens , ce peut-être un billet pour des amis ou un livre voguant à la rencontre de lecteurs qui sauront le reconnaître - tant et tant de formes . Lire Marie de Quatrebarbes au phalène du titre - Les éléments - bien sûr . Une voix enrouée dans le nuit se pose en mots lumière - tentative de bougies d'éclairer les pages - à la recherche de sa clarté . C'est cela aussi le mystère de ce qui est nommé poésie - certaines embarquent d'autres sont vouées à ne trouver que dix ou cent lecteurs partageant cet hermétisme de soi . Prendre le livre , le poser sur la tête , ça dépatouille les jours de pluie . Nous voila protégés par un de ces abris construits aux claveaux des mots
Les chairs transpercées par le métal
Il vient chercher la chaleur
Il se réchauffe au sang
Il porte le goût de la terre et de l'hiver
La mort à la dentition stalactites/stalagmites rit aux éclats
Alfred Jarry en figure tutélaire de cette contrée nommée Absurdie . Quels en sont les habitants ? Ceux d'un côté de la frontière pensent que c'est les artistes , eux pensent aux gens normaux . Il ne semble pas y avoir pas tant de différences . Ce n'est peut-être qu'une question de propositions de définitions . D'un côté elles se coagulent et donnent des oeuvres ou des attitudes . Mais de quel côté déjà ? La frontière est peut-être dans la façon de considérer les guerres , les inégalités économiques , les désastres écologiques , les enfantillages technologiques comme faisant partie du pays où ils habitent et dont on ne souhaite pas faire partie . C'est possible aussi . Les auteurs de ce livre intitulé - L'Auvergne insolite - Petit guide pataphysique - réunis par Pascal Sigoda et paru aux éditions - Au signe de la Licorne - décrivent des figures auvergnates sortant de l'ordinaire . Des politiques , des écrivains , des peintres , des dessinateurs , des lieux et des évènement - avec une dose plus ou moins importante d'excentricité . Cela donne une tambouille évoquant le mouton sauce menthe - on dirait des anglais sur fond de paysages de volcans . Ils sont sympathiques ces pataphysiciens de seconde ou troisième générations quand ils souhaitent pêcher ils vont à l'endroit qu'ils connaissent le mieux - la pisciculture . En Auvergne quand on va pêcher en rivières , lacs ou étangs c'est toujours à la main - le bâton de dynamite - c'est pas la même
Alors chercher ailleurs tiens pourquoi pas dans ce coin là , il existe ici une vigne en friche oubliée de tous . Elle est nichée dans un repli du plateau de Chanturgue - il n'est pas possible d'en dire plus . Chaque année fin septembre avec quelques camarades nous montons à la nuit tombée la vendanger . C'est un cépage d'avant le phylloxéra dont nous ne connaissons pas le nom . Il faut le vinifier pour découvrir une des ses particularités - il a un goût de magma . Ses racines si profondes le rencontre dans une résurgence . A le boire il possède des vertus étranges , il donne une force prodigieuse . Il est possible de soulever d'une main une bombe volcanique et de l'expédier à cent mètres . C'était dans ce breuvage que les gaulois et le grand Vercingétorix lui-même puisaient leurs forces . Il y a un autre effet aussi ils libère les zygomatiques et délie l'esprit . Il se dit que chaque matin Alexandre Vialatte en versait dans sa tasse à café . Il se dit tellement de choses
Il dit en riant
- La fin de l'écriture d'un texte , c'est le moment où il décide de se détacher de soi
C'est tout bon , it's done
Plus rien à y ajouter . Il possède son équilibre , son harmonie et sa densité
Demain oui demain on recommencera
L'argent
Le sang
L'argent
Le sang
L'argent
Le sang
L'argent en prix du sang
Le sang pour de l'argent
Des millions de petits ou grands Dracula
Entrent en transe
Du sang de l'argent
De l'argent du sang
Du sang en argent
De l'argent en sang
Paysages hémorragiques rougis
Ce soir encore les fleuves charrieront des flots de sang
- Alors ça a marché avec cette fille ?
- Tu sais en elle je voyais trop
- Comment ?
- A la manière de ces kaléidoscopes
- Ah Ah Ah elle t'en a fait voir de toutes les couleurs
- On peut le dire comme ça aussi
Partir du constat qu'une rivière naturelle et la course d'obstacles de l'eau dont le castor est un des auteurs fonctionne mieux qu'une rivière transformée en canal . L'eau dans le rythme de la lenteur hydrate tout et accueille la vie . C'est le contraire d'une rivière qui ne fait que couler et dont les rives sont incisées - l'eau emportant avec elle les sédiments et n'irriguant pas - une rivière , l'idéal c'est quand elle est à fleur de terre prête à déborder , prête à lécher les champs et les prés . Les flux à toute berzingue cela ressemble aux cultures où la vitesse empêche désormais toute formation de syncrétisme . C'est ce que disait déjà Jean Giono dans L'homme qui plantait les arbres - la main pour faire revivre un pays . C'est ce que raconte à sa façon Baptiste Morizot dans son livre intitulé - Rendre l'eau à la terre - Alliance dans les rivières face au chaos climatique - illustré par Suzanne Husky . Il reprend les travaux de Kevin Swift à la sauce française - en conceptualisant . Le texte est divisé en 880 morceaux , autant de chapitres qu'il a taillé pour les enfoncer dans le lit des rivières et transformer notre regard sur elles . 880 bouts-rimés avec la nature - une poétique à l'oeuvre . C'est un troubadour qui pour rendre hommage et oublier son effarement devant les dévastations entonne son chant du monde . Après la théorie place à la pratique , dans les ripisylves de sa Drôme , il suffit de l'apercevoir bottes aux pieds pour voir un homme heureux - en accord aux lieux . Une forêt alluviale c'est le même mariage qu'une mangrove - la terre et l'eau qui s'embrassent - c'est chaud patate . Dans un reportage diffusé sur Arte ( en 2021 ) à propos de l'Inn cette rivière alpine , il est montré que partout où elle est renaturalisée , en peu de temps le vivant revient - loutres castors , chevalier guignette , bihoreau gris et butor étoilé - ce qui est rassurant , il faut juste de la volonté . A la René Dumont levons notre verre d'eau pour trinquer avec Baptiste Meaurizeaut qui vient d'écrire avec son livre , un nouveau chant de canari . Brinde !
Il y a quelques jours dans cette Limagne livrée aux céréales et aux exploitants agricoles , je passais rendre visite à l'un d'eux . Sa cour était jonchée d'étourneaux morts , je m'en étonnais . Ah ah ah qu'il m'a dit , qu'est ce qu'on a bien rigolé hier soir , on a fait un bon ball-trap . Ces oiseaux ça fait un bruit pas possible , ils servent à rien et ils chient partout . Il m'a semblé à ce moment là que tout s'obscurcissait , le ciel , la végétation , même les paillettes d'or de leurs habits de lumière qu'ils sèment en volant coulaient dans le sol pour ne laisser que leurs plumages noirs couleur linceul . Des loups , des ours , des rats taupiers , des pies , des goupils , des geais , des castors et des ragondins , des martres et des belettes , des pigeons en ville , des sangliers dans les maïs et tous les autres - tous coupables , tous nuisibles . Juste bon à exterminer , ils sont nos rivaux car ils occupent les mêmes habitats ou zones de loisirs que nous . Faut-il surfer ou se faire embêter par des requins ? Pour les castors ce fût le même sort , ils causent des inondations et font un bordel pas possible avec leurs dents rectangles orangés types DDE . En un sens entre eux ou nous c'est la logique du Grand Remplacement qui s'applique . Pour terminer sur une note plus heureuse me reviens en mémoire ce que raconte le picaresque Roland Feuillas dans son livre - A la recherche du pain vivant - il dit que chaque fois qu'il est au sommet d'une colline , d'un tertre , d'une montagne il pisse aux quatre points cardinaux . Il n'est pas certain que la méthode soit validée par les ingénieurs hydrologues - mais on sait jamais .
Une bataille au hasard celle de Pavie le 24 février 1525 au déroulé confus . Comme toutes les batailles , un enchevêtrement de combattants , de chevaux , de matériel et encore ce n'est pas une où des millions d'hommes sont projetés les uns contre les autres . Une histoire apprise par les écoliers , par des historiens , par des curieux , par des passionnés - restent dans les mémoires quelques brides de l'évènement . Mais pas les milliers d'histoires de ceux qui sont restés sur le champ de bataille . Pour les affaires c'est assez semblable , il y a celles courantes et les moments d'ébullition . Ceux où un secteur se transforme , où une société rachète les autres , ceux où certaines disparaissent , ceux où un nouveau champ économique s'ouvre . Cela peut-être dans le pétrole , le rail , l'acier , l'informatique , le bâtiment , les banques , les cabinets de conseil , la grande distribution ... Mais il y a moins de chroniqueurs et elles s'inscrivent peu dans la mémoire collective . C'est l'état d'un marché à un moment donné . En temps de paix c'est le capital qui mène la danse . André Rousselet était un homme d'affaires il se décrivait chanceux et secret . Compagnon de route de François Mitterrand d'une fidélité et d'une discrétion à toute épreuve . Il disait en maniant sa traditionnelle causticité qu'il était le seul trésorier de parti politique à être passé entre les mailles de la justice . André Rousselet dans les affaires s'est illustré dans deux secteurs , chacun dans le transport assis . Dans une compagnie de taxis - la G7 - qu'il avait reprise à Simca - et dans l'audiovisuel avec la création de Canal + . C'était un homme qui savait faire voyager
On peine à imaginer le débit saccadé des robinets à images avant les grandes eaux actuelles . Des émissions politiques ou littéraires , des documentaires , des jeux télévisés , des films , des retransmissions sportives - les classiques . Ceux qu'ils étaient possible de trouver sur le service public et sur le réseau privé balbutiant - TF1 et la 5 de Berlusconi puis les début du câble . Avec Canal + ce fût une augmentation des doses de mouvements - multiplex de matchs de football , émissions d'amuseurs , partenariat avec le cinéma et films pornographiques . Un cocktail puissant et irrésistible - de la méthadone colorée directement injectée dans les yeux . C'est ce dispositif qui n'a fait que se perfectionner et se répandre partout avec les écrans portatifs et l'auto-production . Apporter à celui qui ne se déplace pas au stade , au peep-show , au cabaret ou ailleurs - des reflets du réel . Apporter ce qui n'existe pas ou ce qui n'existe plus , mais dont ils semble se contenter - des (i)mages . Diffuser tout aux plus hautes doses possibles . Il se dit qu'ils vivent désormais dans un monde de fantômes . Il se dit tellement de choses