vendredi 1 novembre 2024

Écrire pour

 


 

 

 L'écriture est  enfant de bohème tout en nuances et contradictions - l'indocilité et l'intrépidité en bandoulière . Après tout elle peut prendre toutes les formes . Pour Pierre Assouline dans son livre - Comment écrire - même si il lui reconnait ces qualités là - c'est  le roman et rien d'autre . Le roman à en croire les occurrences tendance Georges Simenon ( dont il fût le biographe ) , Laurent Mauvignier et Stephen King . Le principal chapitre s'intitule - Question de méthode  page 49 à 151 -  il surplombe le livre on pressent que cela va être laborieux le reste en wagons anecdotiques une vingtaine de pages à chaque fois - Le plan , Du genre , Qui parle ? , Du style , Les personnages , Les dialogues , Décrire , Réviser , corriger , Intituler , Finir , en finir . Des millions d'histoires plus ou moins imaginaires , écrire en tentatives de traces , pour que certaines arrivent à être plus prégnantes que d'autres . Rarement , il faut une alchimie particulière , une tambouille secrète non reproductible et dont les ingrédients ne peuvent être révélés , ni les dosages . C'est cela le charme vénéneux d'un style  - le poison en partage . Plus blanc que blanc -  une page - rajouter de l'encre dans le tambour - définir la vitesse de rotation -  mettre à tourner  - cela imprimera peut-être . Ne pas oublier  pour ceux qui en éprouve la nécessité , après lecture de ce livre ,  d'y rajouter  une fine touche de Pierre la Soupline 

En surgissement , écrire pour retranscrire  la transpiration  d'une époque , écrire souvent par les biais , écrire par jeu pur , écrire pour mettre entre soi et les tragédies quelques pages , écrire parce qu'on ne sait pas pourquoi ne pas écrire , écrire pour scarifier le rétinien , écrire pour le pas prochain , écrire par défi , écrire pour la  bouteille à la mer , écrire car on sait ce qu'on doit aux autre écrivains , écrire pour l'invention de soi , écrire pour ce terroir infusant , écrire tel un trop-plein qui déborde , écrire pour rien en éloge , écrire parce qu'on sait que cette vibration là n'existe et n'existera pas ailleurs , écrire pour ses frères de papier et pour  ceux qui corneront les pages , écrire pour les formes , écrire des lignes pour le funambule qui trouve l'équilibre qu'est le style  , écrire pour ne pas laisser les monopoles des définitions , écrire pour cet agrégat qu'est la modernité temporaire , écrire pour les cairns et les jalons , écrire là à ce moment là oui celui là et pas un autre - l'autre sera demain . De grands filets tendus sur les pentes des alpages , ils cueillent les nuages - goutte à goutte . Mettre un verre à la jointure des cordelettes ploc ploc ploc  . Elle est bonne , rafraîchissante , un goût particulier . Il faudra l'embouteiller - pourquoi pas - l'étiqueter peut-être . L'intituler comment ? Eau de nuages ou autre . Dans l'air flotte des phrases , des aphorismes , des chapitres , des traits , des maximes , des poèmes , des thèses , des essais , des biographies , des traités , des apophtegmes , des pamphlets , des cris et des chuchotements , des livres érotiques et des moralistes  , des diffractions en personnages , des histoires de soi ou des autres  , des hommages et des détestations , des mots ailés primesautiers et des lestés macérés , puis des histoires , des histoires , des histoires ... Dans l'air tendre le tamis des pages  des mots  viennent s'y coller  - les écritures en ADN environnemental

 


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