C'est précis c'est net , découpé en blocs , c'est cela Dominique Kalifa . Une pensée universitaire se déployant , se saisissant de son sujet et le rendant plus limpide . Période après période , classe sociale d'en haut et d'en bas , émetteurs et récepteurs avec les modifications technologiques qui rabattent les cartes à chaque fois . Comment tout cela se diffuse dans l'air ambiant ? Pour l'écrit on connait bien ce cheminement de la naissance de l'imprimerie , aux colporteurs sillonnant le pays , le livre se démocratisant au fur et à mesure et se répandant . Puis ce fût les vagues renouvelées chaque jour de la presse à grands tirages . Arrive la propagation du son des disques à la radio , et celle des images avec d'abord la photographie , suivie par le cinéma et débarque la télévision . Une poignées de chaînes disponibles puis des bouquets et des bouquets . C'est un résumé à la louche il faut lire cet excellent livre - La culture de masse en France 1860-1930 - pour en connaitre toutes les saveurs . Nous en sommes aux écrans portatifs et la possibilité offerte à tous de pouvoir piocher dans ce décalque . Chacun en fonction de la cartographie de ses curiosités . L'attelage du commerce et des politiques culturelles type Front Populaire a tendu vers le même but - offrir les accès qui n'ont jamais été aussi aisés . Tenir la carte en mains celle où les itinéraires sont tracées et balisés et puis il y a celles où d'énigmatiques codes sont inscrits - moins évidentes mais plus amusantes . Ce sont les fameuses cartes aux trésors
Autour d'un feu de bois qui réchauffe les corps et fait danser les ombres ou d'un arbre fruitier en plein été à goûter à pleine bouche du sucré et savourer son feuillage qui protège - tendre les oreilles . Celui qui dit est là au milieu de l'assemblée pour raconter une histoire . Celle d'un pays lointain dont il revient ou de la foire de ce matin , celle imaginaire comme le sont déjà les événements qui viennent d'exister , celle arrangée légèrement ou beaucoup , celle totalement inventée , celle passant d'une oreille à l'autre depuis des millénaires pour le plaisir de la découvrir ou de l'entendre à nouveau . Celle qui sera oubliée temporairement ou à jamais , celle qui va s'inscrire dans les mémoires . Celle qui passera à la flambeau de l'un à l'autre pour éclairer les coeurs et les regards , celle qui s'éteindra avec son porteur dans sa chambre solitaire et froide . Celle qui attend à la Belle au bois dormant d'être connue - elles sont myriades . Celle qui ... Images , écrits , des tentatives de traces faites avec les moyens du bord , celles des officiels , celles des inconnus , celles des industries du divertissement qui tentent scarifications - des traces il y en a partout . Il y a les bouches qui racontent , gonflant de leur hélium d'histoires d'innombrables ballons - parfois l'un éclate et son air se répand dans la noosphère . Qui y a t-il de plus délicieux que de raconter des histoires si ce n'est de s'en faire raconter ? Les cafés-concerts disparus , c'est bien dommage ils étaient au point d'équilibre . Depuis on se fait à nouveau fourguer de la baraque foraine , du Rocambole et du Fantômas - nothing change . C'est peut-être cela aussi une autre histoire qui peut se raconter - celles de leur expansion désormais sans limite . Comme il disait " Alors dis et vis ! " . Vous connaissez le rituel , si vous avez aimé cette histoire , n'oubliez pas de liker et de vous abonner . A bientôt pour de nouvelles lectures