Il y a le texte , tout ce qu'il y a autour et tout ce qu'on y a mis ou pas . Cet exercice de post-écriture tant que les traces sont encore fraîches - après il y a l'oubli et la coagulation . Il y a peu de livre récents autour des étiquettes apposées sur les bouteilles de vins .Il y a celui d'Anthony Rowley avec pour base la collection de Philippe Parès que j'avais chroniqué en novembre 2024 . Parmi les étiquettes une m'intrigua particulièrement celle d'une propriété donnée à l'État en sauternes le château de la Tour Blanche je découvrais Daniel Iffla dit Osiris . Ce fût l'occasion de trouver les mémoires bien ingrates aux mécènes . Par conscience professionnelle je décidais de faire venir quelques bouteilles du château et ce qui est fort bien c'est qu'ils commercialisent les productions d'autres lycée agricoles . Cela engendra la rencontre avec un fort honorable Montagne Saint-Émilion - le château Grand Baril ainsi qu'un autre fort fréquentable aussi en Médoc le château Dillon - ils furent dignement honorés par les gosiers . Et le sauternes ? Cela m'a fait la même impression qu'une bouteille de l'immensément respectable Nicolas Joly et de sa distinguée Coulée de Serrant . Nous avions débouchés une bouteille selon tout le protocole , dans les verres c'est un chenin de belle tenue mais avec un goût étrange . Ah oui il incorpore une partie en pourriture noble , c'est là et après avoir bu le sauternes Osiris que j'ai compris l'attrait de Daniel lffla pour ce type de jus . Il y a un goût de putréfaction dans ces vins - ils sentent la mort . L'occasion dans la même veine de faire connaissance avec le vin des légionnaires - le domaine Danjou - où pour le goût boisé ils font tremper des mains . Après une dizaines d'appels , mails et relances diverses et variées . Je m'apprêtais à faire usage de pigeons voyageurs en ultime recours . L'armée conserve cette tradition au Mont-Valérien en hommage au pigeon Vaillant et aux autres . Nous voila rassurés si il y a un black-out total il nous restera des solutions . Les brouteurs font dans le pigeon aussi . Le légionnaire est valeureux mais la logistique c'est pas trop son truc - le colis arrivé il en manquait la moitié . En attendant le reste d'arrivage du bardas je décidais de déboucher une quille à leur santé . Ah oui c'est raccord aux vignerons , c'est bien présent en gueule et la langue reste chargée pour la journée . Le sang de la terre non-filtré qui passe directement du cep à la bouteille . Je décidais sagement d'offrir les flacons pour partager ces émotions intenses . Il me reste de cette aventure un tee-shirt siglé Légion Étrangère qui fait bien son effet
Ouvrir une bouteille , déboucher un livre , l'étiquette en équivalence à la couverture d'un livre . Elle donne envie , ensuite à goûter si les promesses sont à hauteur . Peu de livres autour de cette thématique mais je dégotte celui de Jean-François Bazin . Qui est moins monomaniaque que les types rencontrés précédemment - Christian Bailly et ses automates , Ara Kebapçioglu et ses lampes , Georges Dubouchet et ses outils , Henri-Daniel Wibaut et la gastronomie , Jean Lemaitre et ses machines à sous , Michel-Jack Chasseuil et ses bouteilles ou encore Jean-Maurice Sacré et ses menus ... Pour info c'est ce dernier et son livre sur le Palais de Élysée sur lequels je suis entrain de cogiter - work in progress . Une thématique forte c'est une voie d'accès comme une autre , elle offre un rapport à un réel élargi . Elle traverse souvent les époques et permet les rencontres . Elle peut-être une base d'arborescences . Jean-François Bazin était un homme profondément engagé dans son pays - Dijon et la Bourgogne . Aux Éditions JPM il avait aussi fait paraitre ce fameux livre sur le chanoine Kir . Par ricochets arriver à une figure locale forte mais qui n'a pas imprimée tant que ça le récit national . Si ne ce n'est dans ce nom flottant aux lèvres celui d'un assemblage désuet
C'était un sacré caractère et un sacré zozo . Pas très démocrate , avec un conseil municipal au garde-à-vous veillant à ne pas le mettre en colère . C'est toujours étonnant ces élections au niveau locale ou nationale se jouant à rien et où the winner takes it all . Il y a un vrai problème de démocratie , partout les contre-pouvoirs sont aux abonnés absents . Ensuite , une fois élus , il faut se les fader pendant x années . J'ai évoqué Jean-Marie Bressand et son serial comité de jumelage - il faudrait faire des recherches mais la visite de Nikita Khrouchtchev flattant la vanité exacerbée de notre chanoine sentait la pièce montée terrible . Je n'ai pas trouvé de place pour évoqué son grand œuvre - la création d'un lac artificiel entouré de grands ensembles . Une digue rompant il y avait noyé sa voiture à fanions . C'est les maires ils imaginent toujours que scarifier le paysage urbain va laisser traces . La majorité du temps , un ou deux mandats après eux et tout est pardonné . A Clermont-Ferrand un ancien maire des années Trente Philippe Marcombes à un stade - voila . La postérité n'a pas retenu qu'il est décédé au cœur du pouvoir en plein conseil des ministres au Palais de l'Élysée . Mais bon François Durand de Grossouvre n'a pas non plus de bureau à son nom . L'histoire du jour regarde dans le rétroviseur - parfois . Dans ce livre une belle découverte celle d'un autre homme d'église original aussi - l'Abbé Robert Simon dit le curé volant . Il effectuait d'élégants sauts de l'ange à des hauteurs vertigineuses , souvent plus de 35 mètres . Avec toute l'affection que j'ai pour celui qu'on sent être vraiment un bon gars . Je veux parler du sauteur compulsif Côme Girardot - cela ressemble plus à pierre tombant dans l'eau ou pour le dire autrement des sauts de crapauds . C'est peut-être cela souvent cette époque la manière moins la geste . C'est aussi l'histoire de Nadir Dendoune et son ascension de l'Everest en 2008 qu'il a relaté dans un livre - Un tocard sur le toit du monde . Premier magrébin sans aucune expérience de l'alpinisme a réaliser cette performance . Cela n'évoque rien ? Si Inoxtag , c'est amusant la même version toute nouvelle mais en filmée et scénarisée - aux goûts du jour .
Pas facile à caser non plus dans la chronique pour ne pas y faire trop long - un article du journal Le Monde évoquant l'effondrement du rendement du fameux cassis . Cette baie noire couleur soutane , à force de la bombarder de produits chimiques et d'occire tous les pollinisateurs - ça marche moins bien . Une biologiste effarée raconte avoir recomptée et recomptée - ben oui 99 % des insectes ont disparu . Un des ingrédients du fameux kir est bien mal en point . C'est aussi cela l'héritage d'une période . Le terroir avec les tirs de barrages de la marchandise interchangeable et médiocre dans son ensemble n'est plus qu'un vague alibi dans le meilleur des cas . Les soutanes disparurent mais toute une société avec elles aussi . C'est l'avènement des vortexs et de leurs capacités d'engloutissements et de destructions toujours plus grandes . Des tuyaux toujours plus gros demandent des approvisionnement en conséquence - imaginaires ou matériels .
Quod scripsi scripsi je disais récemment . Écrire c'est prendre une responsabilité , un engagement - à minima celui des capacités d'analyses et d'écriture que l'ont peut mettre en œuvre à un moment donné . Ce qui ne veux pas dire que l'on fera mieux ou moins bien par la suite - c'est le jeu . C'est un bilan d'étape d'un texte qui peut-être dans une dynamique orpheline ou dans des thématiques récurrentes . C'est le ricochet dans l'eau et la tentative de décrire les ondes et le prochain rebond . C'est une tentative de donner forme - au moins elle est là et on verra la suite après . A bientôt pour les prochaines aventures et en attendant je vous souhaite de bonnes lectures