Khéops , Khéphren , Mykérinos - devenues des millions
Elles se sont multipliées comme des petits pains
Elles sont partout
Et le sable autour
Khéops , Khéphren , Mykérinos - devenues des millions
Elles se sont multipliées comme des petits pains
Elles sont partout
Et le sable autour
Sur le ring quand le coup de poing passe la garde et tape à ébranler l'adversaire du jour ou à le mettre ko - on dit en langage pugilistique - qu'il vient de le connecter
L'autre jour un ami me disait " - On ne sait pas trop comment fonctionnent les algorithmes - ceux des plateformes , des moteurs de recherches , des sites marchands ou de rencontres et autres - même si on s'en doute . Par contre quand on ouvre un livre de Anne Alombert au bout de deux phrases on sait que c'est un livre de prof . " J'ai tenté l'expérience avec ce court opus intitulé Schizophrénie numérique et il faut bien reconnaitre qu'il a bougrement raison . On y trouvera un traditionnel éthos constitué du goût de la compréhension , de souci du collectif et de critique bien tempérée - mon tout enrobant un texte en forme de cours sur ce que le numérique est , et surtout malheureusement sur ce qu'il n'est pas et sur ce qu'il devrait être . Voilà ce qui est fort louable et c'est là le principal point de désaccord en-dehors du fait qu'elle pronostique un effondrement du système sur lui-même après qu'il aura siphonné toutes les altérités et qu'il n'en existera plus ou de disparaitre faute d'énergie suffisante - celle fournissant les datas centers . Ses livres tournent toujours autour des usages à préconiser - ce qui une bonne intention pour des outils ayant déboulés tel un troupeau de bisons en travers les plaines . Après tout l'homme en éternel apprenti-sorcier découvre et apprend très souvent à ses dépends . Mais critiquer de cette façon c'est promulguer du Montessori avec une pancarte à la sortie du métro . On peut parier - allez on pose une mise - sur ce qui viendra contrarier cette marche triomphante . Les hassidiques ils ont des paires de hublots de bathyscaphes posées sur les narines - ça c'est l'usage du livre en bougeant en tous sens . Avec les écrans portatifs les geeks et les usagers frénétiques commencent à avoir la même tronche mais en plus ils chopent les yeux jaunes . C'est vraisemblablement cette matière mouvante et colorée qu'ils s'injectent . C'est la même lueur qui brille dans les yeux des canards après leur gavage industriel . Il est fort probable qu'à un moment donné le résultat final sera empli d'étrangeté et qu'il fera sacrément turbuler le schmilblick . Peut-être porteront-ils des lunettes connectées pour les dissimuler ? En attendant le Grand Soir - qui sera peut-être celui d'une panne d'électricité - je vous souhaite de bonnes lectures
C'était une nuit visqueuse
Noire à ne voir le lendemain
Qui n'existe pas encore ou peut-être a disparu
A nager dans cette matière sombre
Allumer un briquet
Ah oui cela ressemble à du pétrole
Une amie me disait récemment
- Quand je suis on fire sur le dance floor je pensais faire de l'effet aux mecs , mais dans leurs poches ce n'est que des rectangles
Il faut bien quatre mains , celles de Anne Alombert et Gaël Giraud pour écrire ce livre - Le capital que je ne suis pas ! Tant le programme est vaste on y trouvera de la valeur travail , de la répartition du capital , du numérique et son bras armé l'IA , un projet de revenu universel , une nouvelle répartition du temps de travail , la place des communs et j'en passe . C'est un livre tentant d'ébaucher une théorie et des réponses à hauteur des défis que pose le souverain capital . Jamais la masse de capitaux cherchant à s'investir n'a été si importante - des milliards et des milliards . Alors Que faire ? demandait déjà Tchernychevski . La création d'une couche supplémentaire au réel celle du virtuel fût salvatrice . Tout l'argent s'est engouffré dedans avec pour but de dématérialiser la société toute entière - de siphonner sa substance à leur profit . Le capital aime les immeubles et les pyramides et surtout les multinationales - toutes ces accumulations qui ne font rien germer sur des terres rendues stériles . Au milieu de ces déserts ces fameuses pyramides d'argent en tombeaux pour escamoter les corps - comme le remarque si justement Alombert et Giraud . Tout autour se danse la gigue des nouveaux tycoons , d'ailleurs c'est assez amusant à quel point ils ont l'air d'être empruntés - avec des dégaines totalement improbables , au même niveau que les créateurs de haute-couture c'est dire . D'ailleurs cette création d'univers qu'ils tentent d'imposer , il est aussi possible de l'envisager sous un tout autre angle - peut-être est-ce tout simplement l'imaginaire - à hauteur de - qui trouve enfin un terrain de jeu pour se déployer et être le vainqueur du moment . Il se dit tellement de choses
L'IA quésaco ? C'est peut-être avant tout une promesse - une promesse technologique . Elle est tissée de l'étoffe des rêves de tout un chacun . Qui ne veut pas de promesses ? A partir du moment où une bonne part du réel passe par le rapport à des écrans portatifs elle en incarne le devenir . Le rêve de l'agroalimentaire des années 70 aux prémisses de son développement était que les hommes ne se nourrissent plus que de pilules . Celui de la Silicon Valley est de ne plus les nourrir que d'images . La tentative d'élaborer des casques ou des lunettes pour y baigner en permanence et leur kif absolu - c'est le Graal . Ce n'est plus la Bible ou le Coran en poche mais des écrans . Ce que propose l'IA à tous ses adeptes - en dehors de ses multiples applications gadgets en petits pains - c'est la tentative de leur créer un dieu . Et ça c'est un sacré programme informatique !
Chercher une avant-garde , où son-elles ? Bien sur qu'il y en a mais elles sont discrètes et il faut bien les chercher . La seule visible et omniprésente - c'est l'avant-garde du capital . Elle sculpte les masses et définie les orientations . Elle dit - Abandonnez-vous ! C'est la petite musique de tout automatisme - Laissez nous faire à votre place , cela vous évitera des efforts inutiles et nous savons mieux le faire que vous . C'est le désir du plus grand nombre qui prend forme insidieusement . De biens pauvres choses la majorité du temps mais qui deviennent incontournables . Il y a les fervents adeptes , les suiveurs et les innombrables idiots-utiles - cela fait du monde , beaucoup . C'est peut-être là le bémol à apporter aux fines analyses de Alombert et Giraud en plus de quelques désaccords d'analyses structurelles que je ne vais pas exposer dans cette mince chronique . Par exemple cette incompréhension récurrente des clercs pour le goût des divertissements . Si une minorité écoute ou regarde France Culture , Arte ou d'autres cela ne va pas changer d'un coup de baguette magique algorithmique avec l'arrivée des écrans portatifs dans la poche de tous . Ce n'est pas une question d'offre c'est uniquement que le quantitatif l'emporte toujours sur le qualitatif . C'est le même mouvement que celui de l'arrivée des radio-libres puis de leur quasi disparition . Les têtes bien faites et pensantes n'arrivent souvent pas à concevoir la fragmentation et qu'elles ne sont que partie . Retrouver dans le numérique les mêmes recettes que la presse à grand tirage du XIXe ou que la télévision - ce n'est pas étonnant . Le support s'est modifié uniquement - les autoroutes toujours à fond . Le divertissement ne passant plus que par le rétinien suite à un affadissement programmé du réel et les cultures considérées en artefacts ne reste plus que de l'interchangeable ce qui est à la fois le rêve du capital et d'une grande partie de l'idéologie de " gauche" - celle d'une totale équivalence . Ça tombe bien et mal car quand il n'y a plus rien entre les individus , il ne reste alors qu'une seule substance la matière noire de l'économie . Maille après maille ils souhaitent tout terminer de détricoter et annihiler le moindre esprit collectif - la seule façon de résister semble t-il est de ne pas jouer le même jeu , ni à la même table . Je vous souhaite de bonnes lectures
Cet homme semble traqué . Ce ne peut-être qu'un tournage de film d'horreur . Sous la casquette il semble que ses yeux vont sortir de leurs orbites . Un monstre va surgir d'un moment à l'autre . Il regarde en permanence derrière lui . on a envie de lui crier - Attention au poteau ! C'est Vincent Lapierre venu en visite en Tesla - on espère qu'il y a l'option sièges absorbants - conduite par un certain Morgan qui n'a pas l'air guère plus rassuré mais mieux quand même . Heureusement ils rencontrent deux anciens , d'abord un monsieur puis une dame qui essaient de les rassurer . Non le quartier de Croix-de-Neyrat n'est pas sous la coupe du cartel de Sinaloa , mais oui il a quelques décérébrés qui ce sont entretués . Les halls d'immeubles sont très propres , les appartements ont de jolies vues sur les montagnes environnantes . Par contre c'est vrai le cannabis n'est toujours pas légalisé , cela suscite de la demande et moins de vocation de jardiniers . Mais ceux qui fument ont l'air moins terrifiés que ces deux larrons . Le local explique doctement que si les Mulliez peuvent installer un Auchan en Ukraine ce pays drôlement corrompu et bien hein vous comprenez et qu'ils doivent partir d'ici , hein vous comprenez hein - et bien c'est que la situation est beaucoup plus difficile ici - hein vous comprenez . On a coutume chaque fois qu'un supermarché périclite de déboucher une bouteille de champagne - c'est jour de fête . Ils font tout et toujours tout mal . A fourguer de l'agroalimentaire et du made in china - le modèle s'essouffle. Surtout qu'à Clermont-Ferrand le nombre de mètres carrés de grandes surfaces par habitant a toujours explosé les records . L'un des deux demande à l'autre et alors ont-ils un projet en remplacement ? L'autre de lui répondre - Oui un commerce communautaire . Ah Ah ! Bon on ne peut pas être un ancien pays ayant colonisé et ne pas en assumer les conséquences . Il n'y a plus les pays restent les habitants . Nos deux Dupond et Dupont en voyage d'exploration enfilent les perles , je ne peux résister au plaisir de vous en citer une , elle est au début de la vidéo - cela évite de se la fader toute . Le régional de l'étape fait un tour de situation et explique doctement que si les usines Michelin ferment c'est à cause des voitures qui roulent moins avec les pistes cyclables et le covoiturage et la réduction de sa place dans la ville . Le prix Nobel d'économie se rapproche . Ce qui rapproche Mulliez et Michelin c'est qu'avec le capital il n'y a pas de silhouette tracée à la craie sur les trottoirs - il pratique la lupara bianca .
Encore un qui passe , puis un autre , c'est la saison des candidats à la mairie . Ils déambulent entre les étals du marché . C'est l'inévitable et traditionnelle figure de style . Venir se montrer dans le cœur battant de la cité qui souvent est en totale arythmie . Le candidat fait son serrage de paluches en entonnant sa ritournelle
-Vous allez bien et les affaires ?
- Pas trop ...
- Ah c'est le temps .. ( selon les variantes trop chaud ou trop froid mais le plus souvent c'est la tiédeur ) . Je vous souhaite bon courage
Quand un passe à portée de voix , n'oubliez pas de lui demander
- Au fait , pensez-vous interdire aux grandes surfaces d'ouvrir le dimanche ?
Tendez bien les oreilles pour entendre sa réponse et aux actions qu'il compte accomplir dans cette visée - cela peut-être instructif .
Bon dimanche à tous