Le travail c'est l'ennemi . Plusieurs méthodes sont utilisées parfois conjointement pour le rabaisser . L'une est sa dévalorisation constante . Ce que vous faites , il est possible de faire mieux , plus rapidement ou moins cher . Cela peut-être la même qualification mais avec beaucoup plus de tâches à effectuer ou avec une rémunération moindre . Une autre est d'expédier à l'autre bout du monde dans des pays " à bas coûts salariaux " la production de marchandise , l'ingénierie ou les services . Puis de tout rapatrier . Enfin il reste la dernière encore plus efficace - le faire disparaitre . Des algorithmes de toutes sortes , une robotisation effrénée ( usines , robot aide ménagère , robot taxi , robot agricole , robot conversationnel ...) - c'est la promesse du grand remplacement . D'ailleurs ils ne se cachent plus de leurs projets tant ils se sentent dominants . Cela ressemble à Arnold Schwarzenegger dans Terminator quand sous les chairs apparait la mécanique . C'est le visage nu du capital s'offrant au regard de la foule
samedi 6 décembre 2025
mercredi 3 décembre 2025
Vibration
Lire ou écouter Christian Bobin c'est entendre la réverbération du son cristallin du tintement d'une flûte de champagne sur les voûtes de la nef d'une église romane de campagne . Tiinngg !
mardi 2 décembre 2025
De la réprésentation
Une dictature , une royauté , un régime autoritaire c'est un pouvoir se voulant un tout et représentant les parties . Une démocratie et ses partis politiques c'est des parties souhaitant incarner le tout
lundi 1 décembre 2025
2210
Il ne faut pas attendre de la description d'un aspect du réel une modification
Mais qu'elle y apporte un effet kaléidoscopique
C'est toujours le sel de la lecture de rencontrer un texte et de se dire
- Il y autre chose aussi
Cela vaut pour l'arpentage des chemins vicinaux
Ils passent dessus ou dessous ou alors ils longent ces superficies autoroutières toujours en expansion
Ce n'est pas parce qu'un panneau est de grande taille qu'il donne la juste définition ou description
Ici ce termine la lecture et commence autre chose
- Circulez il n'y a rien à voir - M'enfin !
Non il n'y avait rien de rien hier à cet emplacement . Là scellée dans le bitume une étrange sculpture en métal . Après renseignement prit auprès des commerçants et riverains cet appareil sert à faire payer le stationnement . L'administration le nomme parcmètre . C'est une invasion se répandant à travers toute la ville . Un changement soudain du paysage urbain . Pour s'en venger , son personnage Gaston Lagaffe va lui faire subir toutes les avanies possibles et imaginables . Cet être sensible et talentueux - André Franquin - le ressentait comme une intolérable entrave à sa liberté . C'est à cela qu'on mesure le gouffre qui nous sépare de son époque . Un parcmètre ! Un simple parcmètre ! Un parcmètre avec des pièces . C'est incroyable !
dimanche 30 novembre 2025
Marquage
La foule en longues lignes de code s'étire sur les autoroutes encadrée par les garde-chiourmes
C'est le numérisation à marche forcée
Certains tombent et roulent sur les bas-côtés
Ils approchent , dégainent et leurs tirent en plein front une puce
Pour d'autres ils sortent une pince et percent les oreilles avec une boucle d'identification
Tel du bétail
2208
Il dit en riant
- Raconter des histoires plus grandes que soi
C'est s'envelopper dans leurs drapés
La guerre des mondes
Il n'est pas impossible que le prochain Frédéric Rabiller
Fasse péter à l'explosif des data centers
Ce n'est pas impossible mais ce n'est pas encore certain
Conversation
En train de partager un café tout en devisant
- L'autre jour je regardais les prestations d'un groupe de musique devant son public et il m'a semblé percevoir une césure autour des années 2000
- C'est un groupe toujours actif ?
- Oui mais il y a un avant et un après
- Tu veux dire qu'ils n'ont plus les mêmes chansons ?
- Ah ! Ah! Ça fonctionne même pour les Rolling Stones et pour tout plein d'autres
- Alors là tu m'intrigues dis-moi en un peu plus
- Avant 2000 le public brandissait des briquets allumés et maintenant c'est la fonction lumière de leur ordinateur portable
- Leur téléphone tu veux dire ?
- Oui oui ce boîtier
- As tu une idée de la signification de ce remplacement ?
- Oui
- Et ?
- Ce n'est pas bien important ...
Ils se mirent à rire et décidèrent de se resservir un café
samedi 29 novembre 2025
Porteurs de flammes
Il est toujours agréable de tenir entre ses mains pendant la période hivernale un texte qui réchauffe , encore plus chaud - quand il est brûlot . Il s'agit d'un livre intitulé - La doctrine invisible écrit par un duo composé de George Monbiot et Peter Hutchinson aux Éditions du Faubourg - traduit de l'anglais par une parfaite bilingue la terrible Mathilde Ramadier . C'est une critique assez classique baignant dans la lignée et la nostalgie de Keynes et de ses successeurs Galbraith ou Piketty et dénonçant avec pertinence et un sens des formules éprouvées - un système , ses outrances et les abîmes dans lesquels il nous conduit . Les auteurs regrettent les régulations sabrées et démembrées d'avant cette période venteuse et les abdications que leurs disparitions entrainent . C'est la notion de collectif qui n'a pas passée la barre d'une société de communautés à celle d'individus et les néolibéraux qui lui ont bien savonnés la planche - ça fait des glissades . Ils étaient juste là au bon moment pour fournir une doctrine aux ultras-riches et leurs suiveurs - il n'y avait plus qu'à tirer sur le fil des coutures . Il faut passer outre le titre , il n'y a pas de nouvelle révélation et ce n'est pas la suite du Parfum de l'invisible et aussi l'impression de connaitre ces thématiques tant et tant lues ailleurs malheureusement . On n'y trouvera pas la radicalité d'un Herbert Marcuse , d'un Guy Debord ou celle plus ludique d'un Raoul Vaneigem , des deux compères universitaires Jacques Ellul et Bernard Charbonneau , du franc-tireur Gunther Anders ou encore du duo père et fils - Jorge et Jaime Semprun . D'ailleurs l'Encyclopédie des Nuisances relègue au rang de bluette de tels livres même si ils sont écrit avec la plus grande sincérité - ce qui est le cas ici . Mais on y trouvera ce qui saisi n'importe quel observateur non lobotomisé - le sentiment d'un immense gâchis . De l'eau commence à suinter et cloque la peinture du plafond ils pensent que c'est du ruissellement et s'en vantent alors qu'ils préparent le Grand Déluge
Le gâchis c'est les abondances généralisées dans lesquelles nous vivons totalement vendangées et laissées dans les serres des rapaces . C'est des milliards et des milliards d'argent ne sachant pas comment s'employer . C'est de la marchandise et du superflu à ne plus savoir quoi en faire . C'est de l'abondance et un confort inouïs - l'électricité , l'eau courante , l'électroménager , la voiture , le train , l'avion , le vélo , la trottinette électrique , des victuailles à faire des banquets journaliers en gobant des fruits exotiques et des tomates d'Andalousie , des magasins emplis à ras bord et leurs annexes les camions sur les routes , des savoirs à libre disposition , une compréhension du monde jamais atteinte , une médecine en progrès constant , une liberté grande des individus , des voyages de toutes sortes possibles tel grimper l'Everest en tongs ou descendre le Mont Beuvray en luge d'été - il serait possible de continuer à énumérer tous ces bienfaits qui nous accablent . C'est un âge d'or étonnamment non-perçu comme tel . Il est laissé entre des mains qui préfèrent le carton-pâte ou du toc hollywoodien - il est abandonné aux junkies de l'économie et quadrillé par ces forces d'occupation que sont les multinationales . Grain par grain ils nous font ingérer leurs déserts . Des armées de piqueux se sont recyclées et dévastent tout . Il se dit que cette longue période de balbutiements sera nommée - ère des prédateurs . Il se dit tellement de choses
mardi 25 novembre 2025
Elle en pince fort
Là allongée nue sur le transat
Son corps offert aux dardés rayons solaires
A imaginer des formes dans les nuages
Juste au-dessus une pêche melba et au loin à droite le profil d'un ancien amant
Les douceurs de l'imaginaire se déployant en volutes de pensées
Elle regarde entre ses jambes
Tiens se dit-elle
- Aujourd'hui mon sexe ressemble à une pince à cornichons
Pour attraper des molossols peut-être
Cette idée l'a fait sourire , elle clôt ses paupières et décide de s'alanguir momentanément