Il dit en riant
- C'est donc cela - une longue journée entrecoupée de nuits
Un puis un autre , puis un second , une dizaine qui passent , avant de passer à des centaines puis des milliers et de constater la déferlante . Il y a des surgissements auxquels on ne prête pas attention avant qu'ils n'imposent leur omniprésence dans notre paysage quotidien . Fermer les yeux , les rouvrir , les continuités ce sont réalisées . Sur les routes les nouveaux camions n'ont plus de rétroviseurs mais des caméras qui visualisent et enregistrent . Ce n'est plus le reflet du réel mais son image . La plupart du temps désormais les chauffeurs roulent même les vitres hermétiquement closes . On se doute bien qu'avec toutes ces données analysées il font tenter de modéliser les comportements routiers . La finalité est classique , ne plus se contenter de faire travailler des types des pays de l'Est mais un logiciel . C'est le capital dans son mode actuel qui tente d'éradiquer le facteur humain . Un affreux habituel à ceux qu'invite Jérôme Pierrat lui expliquait n'avoir jamais commit de de violence . Non il rentrait dans les banques , braquait les employés et les clients mais pour lui c'est normal - il venait prendre l'oseille . Le capital aussi ne fait pas dans la morale . L'avantage des camions automatisés avec leurs conteneurs de marchandises chinoises de Temou , Tuladanslebaba , Action et autres - c'est qu'il va être possible de renouer avec l'attaque de diligences sans avoir à braquer qui que ce soit - et ça , ça promet d'être bien fun
Toujours présente en embuscade la Couchologie et ses nombreuses applications
La dématérialisation peut aussi être définie comme étant une couche supplémentaire du capital
Il dit en riant
- Les récepteurs ont enfin des émetteurs à leur hauteur - en permanence
Une main s'agite en arabesques à la Karajan , l'autre bat un rythme jusqu'alors inconnu . Cet air jamais entendu envoûte pour un instant qui sera peut-être réitéré - de plus ou moins nombreuses fois cela dépend de sa densité . D'ailleurs qui sait ? Des bulgares agitant des parapluies ou des aborigènes dansant dans le bush , des sud-africains ayant chopé la transe de Saint-Guy ou un crooner rendant les ténèbres encore plus sombres en noircissant de sa voix les étoiles , une bimbo américaine avec une rengaine terrible ou une diva rock au phrasé en tessons de bouteille . Toujours une surprise , la dernière addictive à tourner en boucle c'est Noga Erez mais bordel pourquoi est-ce que les autres de ce pays ne font pas plus de musique que le bruit des balles , des explosions , des amputés et des morts ? Écouter ce morceau , partir en quête des autres et souvent s'incliner devant leurs talents - c'est le seul avec une telle intensité . Les programmateurs de Nova de FIP ou autres ont encore réussi leur coup . Well done et félicitations !
Je certifie que ce texte est un véritable texte
Tapé sur le clavier
Par ma main
Tu avais décidé ce soir
De dire la vérité
Toute la vérité
Rien que la vérité
C'était avant de t'endormir
De mon pays à ton pays
Là dans le train accoudé à la fenêtre défile le paysage en code-barre
Chaque traverse de la voie me rapproche de toi
Tatata tam Tatata tam Tatata tam
A parcourir cette nuit ce grand pays en sommier
Pour te rejoindre bientôt
A leur rythme en scansion de mes pensées
Tatata tam Tatata tam Tatata tam
Elles sont plus solide que les lattes de ton lit
Que nous casserons comme d'habitude
Joies des retrouvailles
Tatata tam Tatata tam Tatata tam
Demain nous irons en acheter un autre
Pourquoi pas en traverses de chemins de fer ?
Tatata tam Tatata tam Tatata tam
Ouvrir le menu , dévorer des yeux les intitulés des plats , au hasard en voici quelques-uns pour le plaisir . Crème de Tortue blonde d'Alexandre Dumas , Quartiers de Béhague chasseur , Barquettes Montglas , Faisan rôti Nesselrode , Chamois des Aravis sauce du Bédat , Jambon de Prague Montmorency , Langoustines de Granville Bagration , Le granité au Lanson , Suprême de Turbot Mogador ... Des majuscules présentes en hommage et une poétique apéritive . Il y a une bascule après la seconde guerre autour de 1945, avec une simplification des descriptions des plats - la part de rêverie s'évapore . Ou pour le dire autrement c'est le passage du cygne au signe . C'est ce qu'il est possible de constater à la lecture de ce livre - Invitation à l'Élysée , 150 ans de tables présidentielles . Il est constitué des menus de la collection de Jean-Maurice Sacré qui sous un tel nom de baptême ne pouvait rester indifférent aux rituels républicains . Il a commencé par en glaner un en brocante et 3000 autres ont suivis - ce qui prouve une belle constance . Depuis il participe à des expositions , fait des livres et se déguste de bons petits gueuletons fortement arrosés - ah l'heureux homme il a mérité ce brillant convive !
La table était devenue l'épicentre des plaisirs en scansion des journées . A lire les menus grosso modo de toute la Troisième République on se dit que c'était une race d'hommes différentes - des sybarites complets . Des menus à rallonge avec une incroyable variété de plats à tomber en pâmoison . Des ortolans , des lièvres , des sangliers , de la tortue , des chevreuils , des faisans , des paons , des alouettes - c'est cela qui disparait les récents présidents ne mangeant pratiquement plus que du poulet de Bresse et des chapons . C'est le sauvage qui rejoint les bois en écho à la grande domestication étatique . Je n'ai pas encore évoqué les desserts et la fantasmagorie des spooms et cet engouement pour les bombes glacées - à la Valentinois , à la Moskowite , aux Avelines , à la Joinville , à la Wikings . Toutes en écho à celles des anarchistes . Après ce moment des agapes désormais ceux sont les yeux qui sont plus petits que le ventre . Les menus en siamois des livres , ils sont les témoins , ils sont ceux qui restent . Je vous souhaite un bon appétit et de bonnes lectures